Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef de l'UNSCOM entame une mission difficile à Bagdad

BAGDAD, 21 Février (AFP). — Le responsable de l’ONU chargé du désarmement de l’Irak a entamé en fin de semaine une nouvelle mission qui s’annonce difficile à Bagdad, où il doit évoquer la question des missiles qu’il soupçonne l’Irak de cacher.
La visite de M. Rolf Ekeus, chef de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement de l’Irak (UNSCOM), a été précédée d’une violente campagne de la presse officielle qui a réclamé sa démission, l’accusant de «manque d’objectivité» et de «faire le jeu des Etats-Unis».
Au cours de sa mission de trois jours, M. Ekeus doit évoquer avec les responsables irakiens, dont le vice-premier ministre Tarek Aziz, «tous les dossiers de l’armement, et en particulier les missiles et l’armement chimique», a-t-on appris auprès de l’UNSCOM.
M. Ekeus qui se rend tous les deux mois à Bagdad en vertu d’un accord avec les autorités, est accompagné d’une équipe de douze experts de l’ONU dans les domaines balistique, chimique, biologique et nucléaire, dont l’expert russe en balistique Nikita Smidovich.
A l’issue de sa dernière mission, en décembre, M. Ekeus avait affirmé posséder «des preuves que l’Irak avait acquis des missiles» mais ne pas avoir été en mesure d’en retrouver les traces en Irak.
Sans donner de chiffre précis, il avait revu à la hausse son estimation précédente, selon laquelle 6 à 16 missiles irakiens seraient non répertoriés. M. Ekeus avait indiqué avoir changé d’avis après un entretien avec M. Aziz. «Je suis sorti de cette réunion avec le sentiment qu’il y avait plus de missiles que je ne le soupçonnais», avait-il indiqué.
Pour sa part, le Pentagone avait accusé l’Irak début février de dissimuler sur son territoire jusqu’à 25 missiles balistiques en violation des résolutions de l’ONU.

«Une petite
pièce»

En outre, M. Ekeus avait échoué en décembre à convaincre Bagdad de laisser ses inspecteurs analyser aux Etats-Unis des moteurs de missiles SCUD, que l’Irak affirme avoir détruits, et avait indiqué qu’il évoquerait à nouveau cette question lors de sa prochaine mission à Bagdad.
L’Irak bloque depuis novembre le transfert aux Etats-Unis de moteurs de SCUD que l’UNSCOM avait récemment déterrés. Il avait déterré en décembre dernier sous la supervision de l’UNSCOM des débris de quatre missiles détruits, mais l’ONU avait estimé que ce n’était pas assez.
De source de l’ONU, on a indiqué qu’une équipe de quatre experts de l’ONU, qui se trouve depuis le 6 février à Bagdad à cette fin, a pu trouver «une petite pièce d’un moteur de missile».
Dans sa campagne contre M. Ekeus, le quotidien «al-Thaourah» a affirmé que «les doutes formulés par Ekeus (au sujet des missiles) n’ont aucune base concrète, mais sont calqués sur des présomptions tendancieuses, fabriquées par la CIA et répandues par les officiels américains pour (...) faire durer l’embargo».
Le quotidien «Babel», dirigé par le fils du président Saddam Hussein, Oudaï, avait, lui, réclamé la démission de M. Ekeus. Il avait affirmé que «le jeu des missiles auquel se livre Ekeus avec l’Amérique est uniquement une claire tentative de retarder l’application de la résolution «pétrole contre nourriture».
Les résolutions de l’ONU prévoient le maintien de l’embargo. décrété contre l’Irak à la suite de son invasion du Koweit en 1990, tant que l’UNSCOM n’aura pas constaté la destruction par Bagdad des armements de destruction massive.
L’Irak a accusé les Etat-Unis de retarder l’application de la résolution pétrole contre nourriture, permettant à Bagdad de vendre des quantités limitées de brut pour acheter des produits de première nécessité, entrée en vigueur en décembre dernier.
BAGDAD, 21 Février (AFP). — Le responsable de l’ONU chargé du désarmement de l’Irak a entamé en fin de semaine une nouvelle mission qui s’annonce difficile à Bagdad, où il doit évoquer la question des missiles qu’il soupçonne l’Irak de cacher.La visite de M. Rolf Ekeus, chef de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement de l’Irak (UNSCOM), a été...