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Actualités - CHRONOLOGIE

Le dernier empereur de Chine est mort La disparition de Deng ouvre la voie à une lutte pour le pouvoir qui risque de plonger le pays dans une période de troubles (photo)

Le patriarche du régime chinois Deng Xiaoping est mort mercredi à Pékin à l’âge de 92 ans de complications respiratoires liées à la maladie de Parkinson. L’agence Chine nouvelle qui a annoncé la nouvelle a précisé que le leader du pays avait subi un traitement d’urgence qui n’avait donné aucun résultat. La disparition du dernier empereur rouge ouvre la voie à une lutte qui promet d’agiter pour quelque temps les palais de la dynastie communiste et qui risque de plonger le pays dans une période de troubles.
L’héritier de Mao Tsé-Toung, qui a sorti la Chine de son isolement diplomatique et de son sous-développement, est décédé mercredi à 21h08 (15h08 heure de Beyrouth) malgré un traitement d’urgence, a annoncé Chine nouvelle citant un communiqué du comité central du Parti communiste.
Aucune date n’a été annoncée pour l’instant pour la date des obsèques, mais le comité a ordonné que le drapeau chinois soit descendu à mi-hauteur sur tous les bâtiments officiels et a indiqué qu’aucune délégation étrangère ne serait invitée à se joindre «aux activités de deuil».
Sur la place Tiananmen, située au cœur de Pékin et théâtre en 1989 de gigantesques manifestations en faveur de la démocratie, le dispositif de sécurité habituel était en place jeudi vers 3h30 (mercredi 21h30 heure de Beyrouth), mais l’immense place était déserte.
Le public n’est autorisé à pénétrer sur la place qu’à partir de 4h30 chaque matin.

A la résidence de Deng Xiaoping, située au nord de la Cité interdite, deux soldats en uniforme de la Police armée du peuple, armés de fusils, et trois autres policiers non armés interdisaient l’accès à l’étroite ruelle menant à sa maison.
Deng Xiaoping, né le 22 août 1904 dans la province du Sichuan (sud-ouest), n’avait pas été vu en public depuis février 1994.

Vers une transition

Il avait quitté toutes ses fonctions officielles depuis 1990. L’équipe dirigée par le président Jiang et le premier ministre Li Peng lui a officiellement succédé, mais sa disparition risque de relancer une lutte pour le pouvoir au sommet du parti et de l’Etat, estiment certains diplomates.
Le patriarche disparu, aucun dirigeant chinois ne semble en effet posséder suffisamment de pouvoir et de charisme pour s’emparer durablement des rênes d’un pays qui compose un cinquième de l’humanité et enregistre la plus forte croissance économique mondiale.
L’Empire du milieu, autocratique par tradition, s’apprête donc à être gouverné par une équipe, avec en son centre le président de la République et secrétaire général du Parti communiste Jiang Zemin, 71 ans, successeur désigné de Deng.
Bien que cumulant les plus hautes fonctions, auxquelles il faut ajouter le poste de chef des armées depuis 1993, l’ancien maire de Shanghai est considéré par la plupart des observateurs comme un dirigeant de transition.
La fragilité de la position de Jiang Zemin pourrait alors exacerber la lutte pour le pouvoir et profiter aux autres prétendants au titre suprême que sont le premier ministre Li Peng et le vice-premier ministre chargé de l’économie, Zhu Rongji.
Les analystes estiment toutefois que les éventuels changements à la tête du pays ne devraient pas intervenir avant une «période de grâce» d’au moins un an durant laquelle l’équipe dirigeante devrait rester unie autour de Jiang, au moins pour rassurer la population chinoise et les pays étrangers.
Les conflits personnels risquent ensuite de l’emporter sur l’intérêt national, en l’absence d’un patriarche pour faire autorité. Dans le pire des scénarios, la Chine plongerait alors dans le chaos.
Le pays est certes pour l’instant uni et il prospère dans un climat de paix, mais la Chine connaît encore des inégalités sociales criantes et des disparités entre les provinces qui attisent les régionalismes.
Déjà la grogne monte chez les paysans, dont beaucoup ont vu leur niveau de vie baisser ces dernières années, et chez les millions d’ouvriers des entreprises d’Etat, pour la moitié déficitaires, qui risquent de perdre leur emploi.
L’autre grand danger est l’affrontement entre un gouvernement central faible et les provinces de l’est et du sud, qui, fortes de leur puissance économique, seraient tentées de faire sécession.
Le président français Jacques Chirac a rendu hommage à Deng, «qui restera dans les mémoires comme l’une des plus grandes figures de l’histoire de la Chine».
Le chef de l’Exécutif américain Bill Clinton a salué la décision de Deng «d’ouvrir son pays au monde extérieur», ajoutant, dans une déclaration diffusée lors d’une visite à Boston: «La longue vie de M. Deng a couvert un siècle de turbulences, des tribulations et de changement remarquable en Chine. Il a mis en œuvre un programme historique de réformes économiques qui ont grandement amélioré le niveau de vie en chine et modernisé une grande partie du pays».
De son côté, un haut responsable américain a estimé que la mort de Deng aura peu de conséquences sur les relations entre la Chine et les Etats-Unis, «ces dernières années, Deng s’étant détaché des leviers du pouvoir». Quant à Madeleine Albright, elle a soutenu que le souvenir du patriarche chinois sera «contrasté», mais que l’on se souviendra de «son rôle dans la normalisation des relations entre Pékin et Washington».
Le patriarche du régime chinois Deng Xiaoping est mort mercredi à Pékin à l’âge de 92 ans de complications respiratoires liées à la maladie de Parkinson. L’agence Chine nouvelle qui a annoncé la nouvelle a précisé que le leader du pays avait subi un traitement d’urgence qui n’avait donné aucun résultat. La disparition du dernier empereur rouge ouvre la voie à une...