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Actualités - CHRONOLOGIE

L'opposition serbe redoute que Milosévic n'ait miné les finances locales (photos)

BELGRADE, 14 Février (AFP). — L’opposition serbe redoute que le pouvoir n’ait fait adopter, avec la loi reconnaissant ses victoires aux municipales, la création d’un «ministère de l’Administration locale» destiné à la priver de toute ressource. Ce ministère a été créé lors de la session extraordinaire du Parlement, qui a voté un remaniement ministériel juste avant d’adopter la loi spéciale reconnaissant les victoires de la coalition d’opposition Ensemble dans 14 des 18 principales villes du pays.
L’opposition craint aujourd’hui que le président Slobodan Milosevic n’ait mis au point un stratagème destiné à reprendre d’une main ce qu’il a été obligé de concéder de l’autre.
Les municipalités en Serbie, pays centralisé, dépendent largement de Belgrade pour leurs financements, mais jusqu’à présent les socialistes au pouvoir conservaient localement une certaine marge de manœuvre.
Selon le gouvernement, la loi adoptée mardi va donner aux assemblées locales davantage d’autonomie, mais l’opposition craint que cela n’ait un effet exactement contraire.
«Nous saluerions la création de ce ministère et de ses objectifs s’ils étaient sérieux et honnêtes, parce que la Serbie est trop centralisée», a déclaré Goran Svilanovic, membre de la coalition d’opposition Ensemble.
Mais «nous doutons fort qu’ils veuillent vraiment donner davantage d’autonomie aux conseils et aux villes, a-t-il ajouté. Nous n’avons pas confiance».
Le nouveau ministre, Zoran Modrinic, a assuré que son administration allait «coopérer avec tous les conseils quels qu’ils soient, parce que les citoyens ne peuvent être divisés en fonction de leur appartenance politique».
Le 17 novembre, Ensemble a remporté 31 des 189 municipalités de Serbie, dont la plupart des grandes villes comme Belgrade, Nis ou Novi Sad.
Nis, deuxième ville du pays, est l’une des six où le gouvernement avait admis sa défaite avant l’adoption de la loi spéciale.

Décrépitude avancée

Le nouveau maire, Zoran Zivkovic, assure qu’il a été effaré en constatant l’état dans lequel lui ont été transmises les finances locales.
«Nis manque d’argent pour son fonctionnement élémentaire, a-t-il expliqué. La République de Serbie nous doit de l’argent pour les six derniers mois qu’elle est supposée nous verser pour financer l’aide sociale».
Et la situation sera certainement pire à Belgrade. Se retrouver en charge de la gestion au jour le jour du centre commercial, industriel et administratif du pays, avec sa population approchant les deux millions de personnes, a de quoi effrayer la coalition des trois partis d’opposition.
Zoran Djindjic, pressenti par l’opposition pour occuper le fauteuil de maire de Belgrade, est conscient des attentes des milliers de manifestants qui défilent dans les rues depuis deux semaines.
«Belgrade sera la vitrine de l’opposition et nous devons montrer à tout le monde que tout est en ordre», déclarait-il en novembre.
La municipalité de Belgrade est responsable de la culture, du logement social et des transports publics.
Après quatre ans de sanctions internationales, aujourd’hui levées, le logement et le transport sont dans un état de décrépitude avancée.
L’opposition va également hériter à Belgrade d’un immense problème social, avec un fort taux de chômage et un salaire moyen de 150 dollars par mois.
La confrontation avec l’Etat central, qui finance en principe la majorité du budget municipal, semble inévitable.
BELGRADE, 14 Février (AFP). — L’opposition serbe redoute que le pouvoir n’ait fait adopter, avec la loi reconnaissant ses victoires aux municipales, la création d’un «ministère de l’Administration locale» destiné à la priver de toute ressource. Ce ministère a été créé lors de la session extraordinaire du Parlement, qui a voté un remaniement ministériel juste...