TOKYO, 14 Février (AFP). — Empêtrée dans une crise économique aiguë, la Corée du Nord est aussi au bord de la famine, sa population ne disposant plus que d’une ration quotidienne de 100 grammes de céréales, a expliqué de Pyongyang le chef du bureau local du Programme alimentaire mondial (PAM).
«Leur régime alimentaire est très bas, extrêmement bas», a expliqué Mme Karl Gren dans une interview téléphonique. «Une crise approche, car nous estimons que les stocks de produits alimentaires dans le pays seront complètement épuisés d’ici avril ou mai», a ajouté ce responsable du PAM, une agence des Nations Unies.
Les autorités nord-coréennes estiment que leurs stocks peuvent durer jusqu’en juin, une estimation optimiste, dit-elle.
La ration alimentaire de 100 grammes par jour représente un minimum vital et à peine 15% de la norme retenue pour les rations que distribuent les organisations onusiennes aux réfugiés dans le monde, a-t-elle expliqué.
Si la communauté internationale ne se mobilise pas davantage dans les mois à venir, «nous nous attendons à une crise grave bientôt. Cela veut dire une famine sévère», a ajouté Mme Gren.
Basé à Rome, le PAM a lancé mercredi un appel d’aide urgente de 41,6 millions de dollars pour alimenter 1.730.000 adultes et enfants en Corée du Nord. L’objectif est de rassembler 100.000 tonnes d’aliments ainsi que des contributions pour couvrir les coûts de transports et de distribution.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud se sont déclarés disposés à apporter leur contribution à un nouvel appel pour une aide alimentaire de l’ONU à la Corée du Nord. Le Japon a fait savoir qu’il ferait vraisemblablement de même.
Mme Gren a précisé que «jusqu’à un certain point», un sentiment de désespoir pouvait être décelé lors de contacts officiels avec les autorités de la Corée du Nord du fait de la gravité de la situation alimentaire.
«L’effet visible est que les gens sont très maigres. Vous ne verrez aucune personne grosse dans ce pays», dit-elle.
La situation est moins dramatique à Pyongyang où les rations distribuées sont plus importantes. Mais dans les zones rurales, les plus touchées sont les personnes âgées qui, visiblement, renoncent à une partie de ces maigres rations pour mieux nourrir les enfants, a-t-elle souligné.
Crise économique
aiguë
La Corée du Nord a subi deux années consécutives d’inondations catastrophiques qui ont durement affecté les récoltes, conduisant le régime néo-stalinien de Pyongyang à lancer les premiers appels à l’aide internationale de son histoire.
Les difficultés alimentaires s’ajoutent à une crise économique aiguë que traverse ce pays isolé du monde qui ne peut plus compter sur l’aide de ses anciens alliés communistes.
La situation de crise alimentaire n’est probablement pas à l’origine de la défection mercredi de M. Hwang Jang-Yop, 73 ans, secrétaire du Parti des tavailleurs. «Plutôt que la pénurie alimentaire, la raison (de la défection) est l’avenir du pays», a jugé un diplomate japonais cité jeudi par le quotidien «Asahi Shimbun».
Cette pénurie alimentaire constitue cependant un facteur important d’incertitude à la difficile transition en cours en Corée du Nord depuis la mort de Kim Il-Sung en juillet 1994, estiment les experts de la Corée du Nord à Tokyo. Bien que de facto le maître du pays, son fils Kim Jong-Il, n’a pas encore officiellement pris les rênes du pays.
Dans son dernier rapport consacré à la Corée du Nord diffusé le mois dernier, le bureau pour l’Asie et le Pacifique de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies (FAO) annonçait «une situation en 1997 bien pire» qu’en 1996.
La Corée du Nord «aura besoin d’une aide internationale à grande échelle pour satisfaire des besoins alimentaires minimum», estime la FAO, pour qui «la période critique arrivera entre juillet et septembre 1997».
«Leur régime alimentaire est très bas, extrêmement bas», a expliqué Mme Karl Gren dans une interview téléphonique. «Une crise approche, car nous estimons que les stocks de produits alimentaires dans le pays seront complètement épuisés d’ici avril ou mai», a ajouté ce responsable du PAM, une agence des Nations Unies.
Les autorités nord-coréennes estiment que leurs stocks peuvent durer jusqu’en juin, une estimation optimiste, dit-elle.
La ration alimentaire de 100 grammes par jour représente un minimum vital et à peine 15% de la norme retenue pour les rations que distribuent les organisations onusiennes aux réfugiés dans le monde, a-t-elle expliqué.
Si la communauté internationale ne se mobilise pas davantage dans les mois à venir, «nous nous attendons à une crise grave bientôt. Cela veut dire une famine sévère», a ajouté Mme Gren.
Basé à Rome, le PAM a lancé mercredi un appel d’aide urgente de 41,6 millions de dollars pour alimenter 1.730.000 adultes et enfants en Corée du Nord. L’objectif est de rassembler 100.000 tonnes d’aliments ainsi que des contributions pour couvrir les coûts de transports et de distribution.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud se sont déclarés disposés à apporter leur contribution à un nouvel appel pour une aide alimentaire de l’ONU à la Corée du Nord. Le Japon a fait savoir qu’il ferait vraisemblablement de même.
Mme Gren a précisé que «jusqu’à un certain point», un sentiment de désespoir pouvait être décelé lors de contacts officiels avec les autorités de la Corée du Nord du fait de la gravité de la situation alimentaire.
«L’effet visible est que les gens sont très maigres. Vous ne verrez aucune personne grosse dans ce pays», dit-elle.
La situation est moins dramatique à Pyongyang où les rations distribuées sont plus importantes. Mais dans les zones rurales, les plus touchées sont les personnes âgées qui, visiblement, renoncent à une partie de ces maigres rations pour mieux nourrir les enfants, a-t-elle souligné.
Crise économique
aiguë
La Corée du Nord a subi deux années consécutives d’inondations catastrophiques qui ont durement affecté les récoltes, conduisant le régime néo-stalinien de Pyongyang à lancer les premiers appels à l’aide internationale de son histoire.
Les difficultés alimentaires s’ajoutent à une crise économique aiguë que traverse ce pays isolé du monde qui ne peut plus compter sur l’aide de ses anciens alliés communistes.
La situation de crise alimentaire n’est probablement pas à l’origine de la défection mercredi de M. Hwang Jang-Yop, 73 ans, secrétaire du Parti des tavailleurs. «Plutôt que la pénurie alimentaire, la raison (de la défection) est l’avenir du pays», a jugé un diplomate japonais cité jeudi par le quotidien «Asahi Shimbun».
Cette pénurie alimentaire constitue cependant un facteur important d’incertitude à la difficile transition en cours en Corée du Nord depuis la mort de Kim Il-Sung en juillet 1994, estiment les experts de la Corée du Nord à Tokyo. Bien que de facto le maître du pays, son fils Kim Jong-Il, n’a pas encore officiellement pris les rênes du pays.
Dans son dernier rapport consacré à la Corée du Nord diffusé le mois dernier, le bureau pour l’Asie et le Pacifique de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies (FAO) annonçait «une situation en 1997 bien pire» qu’en 1996.
La Corée du Nord «aura besoin d’une aide internationale à grande échelle pour satisfaire des besoins alimentaires minimum», estime la FAO, pour qui «la période critique arrivera entre juillet et septembre 1997».
TOKYO, 14 Février (AFP). — Empêtrée dans une crise économique aiguë, la Corée du Nord est aussi au bord de la famine, sa population ne disposant plus que d’une ration quotidienne de 100 grammes de céréales, a expliqué de Pyongyang le chef du bureau local du Programme alimentaire mondial (PAM).«Leur régime alimentaire est très bas, extrêmement bas», a expliqué Mme...
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