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Actualités - REPORTAGE

Le rotary de Beyrouth : 65 bougies ... et toujours plus de souffle (photo)

Le Rotary de Beyrouth est né le 3 février 1932, parrainé par son jeune frère du Caire. Pour célébrer cette soixante-cinquième année en beauté, ce club prévoit nombre de rajouts à ses activités ordinaires.

Le Rotary de Beyrouth ne déroge pas à la règle internationale qui veut que le club soit formé de représentants des différentes professions et que ces représentants se réunissent régulièrement une fois par semaine. «Le but», explique l’actuel président, M. Henri Kettaneh, «est d’échanger des idées sur les problèmes de la communauté et de mobiliser les compétences pour trouver des solutions. En application de notre devise, «Service d’abord». En effet, cette association a été créée dans le but «d’encourager et de cultiver l’idéal de servir, considéré comme base de toute entreprise honorable» est-il noté en exergue de tous les dépliants imprimés localement.

Le club beyrouthin, fondé en 1932 donc par un comité de 18 membres, se réunissait jusqu’en 1975 à l’hôtel St-Georges. «Avec les événements tout a flambé» raconte M. Kettaneh. Archives, locaux, tout est parti en fumée... Pendant les années sombres, les réunions se tenaient, bon an mal an, ici ou là. Le Rotary de Beyrouth compte aujourd’hui 70 membres. Les quinze clubs libanais quelque 500 membres.

«On devient rotarien par cooptation» explique le président. «Il est recommandé que les membres sélectionnés soient des décideurs, des gens reconnus dans leur profession». Ainsi, ingénieurs, médecins, avocats, industriels, commerçants, journalistes... se retrouvent en comité restreint pour aider à l’amélioration des conditions de vie des démunis. Elitistes les rotariens? «Il ne s’agit pas d’élitisme, mais d’avoir les moyens de convaincre les pouvoirs publics et le public», remarque M. Kettaneh.

Côté cooptation, une commission d’admission et les membres du club qui décident d’adopter un nouvel arrivant. Chaque profession ou sous-profession est représentée par un seul membre. Il n’y a de nouveaux membres que dans deux cas: une classification professionnelle vacante ou la création d’une nouvelle classification.

Le Rotary de Beyrouth est dirigé par un comité de huit membres. La présidence est tournante. «Tous les ans on élit un comité, un président et un vice-président. Ce dernier est automatiquement président l’année d’après. Le président sortant reste membre du comité pendant l’année qui suit son mandat», explique M. Kettaneh.

Ce cercle masculin jusque-là a coopté, il y a trois ans, une femme: Reine Codsi, dans la classification «presse hebdomadaire économique».

Quatre commissions assurent le rôle du «législatif», pour les problèmes intérieurs, professionnels, internationaux et d’intérêt public.

Campagne polioplus

Différentes bourses universitaires sont offertes tous les ans, dans le cadre de l’«Ambassador Scolarship Program». Depuis trois ans, le Rotary met à la disposition d’une quinzaine d’associations qui s’occupent de handicapés un local afin de leur permettre de présenter leur production. «Nous organisons cette exposition pendant une dizaine de jours au Carlton. Nous nous occupons de tout: affiches, cartons...».
En 1985, le Rotary international prenant conscience des ravages de la poliomyélite et de l’urgence de la combattre, lance une campagne mondiale pour l’éradication de la polio en vingt ans. Des moyens financiers appréciables (400 millions de dollars sur les 20 ans, 275 millions jusqu’à aujourd’hui); une armée de volontaires; plus de 114 pays concernés... En partenariat avec l’OMS et l’UNICEF, le Rotary a permis à un milliard d’enfants de recevoir leur dose de vaccin oral.
«Au Liban, cette campagne «Polioplus» lancée il y a dix ans a permis d’assurer 91.000 doses de vaccin pour 1997» explique M. Garbis Dantziguian, membre du Rotary du Metn et responsable de la campagne «Polioplus» au Liban. «Le ministère de la Santé en assure 50.000, l’UNICEF 18.000 et le Rotary 23.000, pour un prix unitaire de 1,9 dollar». M. William Huntley, président du Rotary International en 94/95 était à Beyrouth pour le lancement de la campagne.
Par ailleurs, différents programmes vont arriver à maturité. D’abord, côté orientation professionnelle la distribution d’un livret aux élèves du brevet. «Ce guide présentera toutes les possibilités qui s’offrent aux jeunes», explique M. Kettaneh. «Il est nécessaire de développer des formations à l’hôtellerie et à la restauration, notamment».
Autre projet: le prix de «la roue d’or» est, quant à lui, encore en préparation. Il sera remis annuellement dans le but d’encourager les industriels libanais. «Ce prix sera du reste décerné en collaboration avec leur association», indique M. Sélim Catafago, président de la commission d’action professionnelle. La roue étant l’emblème du Rotary, il est normal qu’elle soit le symbole d’un prix de qualité. «Pour se voir octroyer ce prix, il faudra répondre à sept critères: rendement, organisation, utilité, environnement, déontologie, originalité, réputation... les lettres qui forment la «roue d’or».
M. Kettaneh rappelle, sur un autre plan, «qu’en avril 1996, pour aider la Croix-Rouge, le Rotary a fourni du lait pour nourrissons». De plus en plus, le Rotary participe à des actions ponctuelles pour la protection de l’environnement ou pour d’autres problèmes d’actualité.

Historique

Comme on voit, le Rotary club n’est pas, comme beaucoup le pensent, «un cercle de gens chics et snobs». C’est sous le slogan «human solidarity» que Paul Harris a fondé le Rotary club international en 1905, à Chicago. Le comité comprenait alors 19 membres. Le nom de Rotary a été choisi car il convenait bien à l’idée de départ qui était de se réunir à tour de rôle dans le bureau de chacun.
Le Rotary International compte aujourd’hui 1,2 million d’adhérents répartis dans 26.000 clubs de 120 nationalités différentes.
Le Rotary International est une association à but non lucratif organisée en pyramide. Au sommet, un Conseil central de 18 membres présidé actuellement par Luis Vincente Giay et composé des représentants des zones ainsi que de membres cooptés. A la base les clubs sont regroupés en districts, eux-mêmes regroupés en zones.
Le Rotary du Caire est le premier à s’établir dans la région, en 1930. Il a parrainé de nombreux «cadets», dont le club de Beyrouth. Par la suite, deux autres Rotary libanais voient le jour, l’un à Tripoli en 1949 et l’autre à Saïda en 1952. Pendant la guerre, les clubs se sont multipliés, atteignant aujourd’hui le nombre de quinze éparpillés sur tout le territoire.
Deux Libanais ont été membres du Conseil central: MM. Francis Kettaneh (1941-1943) et Augustin Catoni (1956-1957). Sept ont été gouverneur de district.
Les Rotary du Liban relèvent du district 2450, au même titre que les clubs de six autres pays: Bahrein (4 clubs), Chypre (19), l’Egypte (44), la Jordanie (9) et le Soudan (2).
Le Rotary club se veut un relais entre les autorités publiques et les instances actives sur le terrain. Chaque rotarien s’engage à mettre ses compétences professionnelles et ses relations personnelles au service de la communauté. Et cela donne des campagnes comme «Polioplus»...
Aline GEMAYEL
Le Rotary de Beyrouth est né le 3 février 1932, parrainé par son jeune frère du Caire. Pour célébrer cette soixante-cinquième année en beauté, ce club prévoit nombre de rajouts à ses activités ordinaires.Le Rotary de Beyrouth ne déroge pas à la règle internationale qui veut que le club soit formé de représentants des différentes professions et que ces représentants...