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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Proche-Orient de nouveau à la croisée des chemins Millon à Tel-Aviv : la France partie prenante d'un règlement Liban-Israël (photo)

La France est favorable à un règlement politique entre le Liban et Israël et elle est prête à être partie prenante à une telle solution, a déclaré hier M. Charles Millon, ministre français de la Défense. M. Millon, qui effectue depuis mardi une visite officielle de deux jours à Tel-Aviv, a tenu ces propos à l’issue d’une rencontre avec son homologue israélien Yitzhak Mordehaï. A Beyrouth, M. Nabih Berry s’est montré optimiste au sujet de l’avenir des négociations syro-israéliennes à la lumière des resultats de l’entretien de mardi entre Chirac et Hariri
Pour ce qui est de M. Millon, sa position est quelque peu différente de celle exposée mardi par le président Jacques Chirac devant le premier ministre libanais Rafic Hariri. Le chef de l’Etat français avait rappelé à cette occasion, ainsi que l’indiquait un communiqué du palais de l’Elysée, que la France s’en tenait à la position de M. Chirac «telle qu’il l’avait définie pendant son voyage au Proche-Orient», l’automne dernier. Et un porte-parole français avait précisé: «La France souhaite un accord de paix global qui soit conforme aux principes agréés à la conférence de Madrid. Elle souhaite l’application des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité» et «la reprise des négociations entre Israël, le Liban et la Syrie pour un accord global fondé sur le principe de l’échange de la terre contre la paix». A propos de la visite à Tel-Aviv de M. Millon, le porte-parole avait souligné que le ministre français de la Défense «rappellera l’attachement de la France au processus de paix dans les mêmes termes».
Au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de l’entretien qu’il venait d’avoir avec M. Mordehaï, le ministre français de la Défense a affirmé: «La France est prête à être partie prenante d’un accord qui impliquerait les Etats-Unis et les Européens pour assurer la sécurité des frontières d’Israël» avec le Liban et la Syrie. «Il est indispensable de sécuriser ces frontières. La France souhaite que sous l’angle international, toutes les initiatives en
ce sens soient prises», a-t-il ajouté.
Mardi, M. Hariri avait souligné, à la suite de l’audience que venait de lui accorder le président Chirac, que «les Français n’enverront pas de troupes d’interposition au Liban-Sud si les Israéliens se retirent de cette région d’une manière unilatérale».

Pont ou champ de mines

Lors de la rencontre Millon-Mordehaï, ce dernier avait évoqué la situation au Liban-Sud, estimant que «la zone de sécurité» que l’armé israélienne y occupe «peut constituer aussi bien un pont entre Israël et le Liban qu’un champ de mines». «Si nos soldats continuent d’être victimes d’agressions, cela peut provoquer une escalade qui nous ramènera en arrière», a ajouté M. Mordehaï, qui a présenté à son hôte un rapport sur la situation stratégique régionale.
«Israël entend aller de l’avant dans le processus de paix, a déclaré le ministre israélien de la Défense qui avait à ses côtés le chef d’état-major Amnon Shahak. Mais ce processus risque d’être compromis si la sécurité de nos habitants n’est pas assurée», soulignant notamment «les risques de déstabilisation de toute la région» que posent les armes non conventionnelles de destruction massive accumulées en Iran et en Irak.
En matière de coopération militaire entre les deux pays, M. Millon — qui a présenté ses condoléances personnelles pour la mort, le 5 février, de 73 militaires israéliens dans la collision en vol de deux hélicoptères, près de la frontière libanaise — a confirmé «la démarche française initiée en 1994» avec un accord-cadre sur la recherche dans le domaine de l’armement.
Il a rappelé que cet accord avait permis de «développer les échanges dans de nombreux domaines, notamment la propulsion des fusées, les lasers est les radars, ainsi que les échanges d’hélicoptères français et de drones israéliens».
La France a acheté début 1996 a Israël quatre drones (avions de reconnaissance sans pilote) de type Hunter.
«Cette coopération va se prolonger par des contacts entre industriels» notamment lors du salon aéronautique du Bourget (près de Paris), a précisé le ministre, en se félicitant de la visite prévue au salon de son homologue israélien et du chef de l’armée de l’air, le général Eitan Ben Eliahou.
M. Millon venait de visiter les installations des Industries aéronautiques israéliennes (Israel Aircraft Industries — IAI) à Lod, près de Tel-Aviv.
De son côté, le président d’IAI, M. Moshé Keret, s’est déclaré très intéressé par le développement de la coopération avec la France.
Il a rappelé la mise en orbite d’un satellite israélien en 1995 en coopération avec la société française Alcatel France civil.
Il a en outre annoncé la signature avec la SOGERMA, succursale de l’Aérospatiale, d’un accord pour la fabrication de fuselages d’un avion d’affaires.
Le chiffre de ventes, en 1996, d’IAI, qui compte 13.000 employés, s’est élevé à 1,6 milliard de dollars, dont 80% pour l’exportation. 65% de sa production est consacrée au secteur militaire et le reste au civil.
La France est favorable à un règlement politique entre le Liban et Israël et elle est prête à être partie prenante à une telle solution, a déclaré hier M. Charles Millon, ministre français de la Défense. M. Millon, qui effectue depuis mardi une visite officielle de deux jours à Tel-Aviv, a tenu ces propos à l’issue d’une rencontre avec son homologue israélien Yitzhak...