Charbel Youssef Abdallah (25 ans) avait été arrêté la semaine dernière, au terme d’une enquête menée par la police de Jounieh. Selon notre chroniqueur judiciaire, Bahjat Jaber, c’est grâce à sa voiture qu’il a pu être identifié.
Charbel, un vendeur auprès d’une compagnie de distribution de produits alimentaires, venait régulièrement prendre la commande du commerçant, à bord d’une Opel blanche que des voisins ont vu garée le matin du crime devant le magasin. Un des témoins avait indiqué à la police que le commerçant était d’une extrême prudence et ne quittait jamais son établissement si quelqu’un s’y trouvait. Le jour du crime, il avait dérogé à son habitude puisqu’il avait un visiteur et qu’il était quand même sorti à l’appel de son voisin pour lui remettre une boîte de cigarettes. Les enquêteurs en ont ainsi déduit qu’il s’agit d’un habitué des lieux et c’est à partir de cet indice qu’ils ont entrepris des recherches qui les ont conduit chez Charbel Abdallah.
Ce dernier a alors nié toute implication dans le crime, indiquant qu’il était venu à 8h chez Nazih et était reparti dix minutes plus tard, après avoir pris la commande du commerçant. Confronté au témoin qui avait vu son Opel blanche garée à 9h15, (heure du crime) devant l’établissement de commerce, Charbel s’est effondré et a avoué avoir tué Nazih dans le but de le voler. Il a reconnu qu’il avait ce jour-là un besoin pressant d’argent et pensait qu’il trouverait dans la caisse de sa victime des milliers de dollars. L’accusé a ajouté qu’il était venu pour encaisser le montant d’une facture (95 dollars) et en a profité pour mettre son projet à exécution.
C’est au moment de partir qu’il s’est emparé d’une bouteille de boisson gazeuse et en a asséné un violent coup sur le crâne de l’épicier qui lui tournait le dos. Et pour faire croire à un suicide, Charbel a sectionné les artères de sa victime au niveau du poignet à l’aide d’un bris de verre. Il a ensuite volé 80 mille livres qui se trouvaient dans la caisse du malheureux et 350 dollars qu’il portait sur lui, avant de prendre la fuite.
L’accusé a réitéré ses aveux lors de la reconstitution du crime ajoutant toutefois que c’est dans un moment de folie qu’il a assassiné l’épicier avant de le délester de l’argent qu’il portait sur lui. Charbel a déclaré qu’il regrette son geste, d’autant plus qu’il avait dépensé le même jour l’argent volé sur des filles de joie.
M. Rahmé a engagé des poursuites judiciaires contre l’accusé pour meurtre avec préméditation conformément à l’article 549 du Code pénal qui prévoit la peine de mort.
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