Karamé critique Hraoui et rend hommage à la justice

L’ancien premier ministre M. Omar Karamé a profité de la visite protocolaire de l’ambassadeur de Tunisie au Liban, M. Mohamed Nagib Hachana, pour faire le point de la situation avec les journalistes, à son domicile, hier, à Tripoli.
Qualifiant les relations libano-tunisiennes d’amicales, M. Karamé a appelé à une plus grande solidarité arabe face à la menace israélienne. M. Karamé a ensuite rendu un vibrant hommage à la justice libanaise, après avoir lu le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, dans l’affaire de l’attentat contre l’ancien premier ministre Rachid Karamé.
M. Omar Karamé a ainsi précisé qu’il possédait des informations au sujet de l’identité des auteurs de ce crime, mais il a préféré garder le silence en attendant l’issue de l’enquête menée par le juge d’instruction. «Et notre confiance s’est avérée être bien placée, puisque le réquisitoire est conforme aux données que nous possédons. Les propos des témoins sont très clairs et ce dossier semble être l’un des mieux ficelés. Nous avons grande confiance dans la justice et nous attendons qu’elle suive son cours».
Commentant les analyses des journaux sur des renversements d’alliances au nord, M. Karamé a déclaré qu’en ce qui le concerne, il n’y a aucun changement. «Nous suivons la même ligne politique, et pour nous, il n’y a rien de changé». M. Karamé a ensuite clairement démenti l’existence d’un froid entre lui et le président Frangié, précisant que leurs emplois du temps respectifs les empêchent de se voir fréquemment.
Au sujet de la troïka, M. Karamé s’est réjoui de sa mort, tout en saluant au passage «les positions courageuses» du président de la Chambre, M. Nabih Berry. Pour M. Karamé, la résurrection de la troïka ne peut se faire qu’aux dépens des institutions, mais il a déclaré qu’il y a une grande différence entre la coopération entre les pôles du pouvoir et le mécanisme de la troïka.
Critiquant ouvertement le chef de l’Etat, M. Karamé a déclaré que, selon lui, M. Hraoui est en train de jouer le rôle d’un politicien frondeur, bien plus que celui d’un président de la République. A ses yeux, le chef de l’Etat n’avait pas à lancer des initiatives publiquement. Tout en ajoutant qu’il ne faut pas tirer d’importantes conclusions du fait qu’il ne s’est pas rendu à l’iftar du chef de l’Etat, M. Karamé a ajouté que ce sont là des rendez-vous sociaux, finalement peu importants.
Enfin, M. Karamé a déclaré que si le conflit entre les pôles du pouvoir s’aggrave et si ces derniers continuent à édifier des barricades pour consolider leurs positions respectives, cela ne peut que se répercuter négativement sur les citoyens.
De son côté, l’ambassadeur de Tunisie a annoncé à M. Karamé que son président vient de nommer M. Michel Bitar consul honoraire de Tunisie au Liban-Nord en guise de témoignage d’amitié pour l’homme et pour la ville de Tripoli dont il est originaire.