La collision de mardi serait due à une erreur humaine (photos)

Quarante-huit heures après la collision de deux hélicoptères militaires israéliens près de la frontière libanaise, les membres de la commission d’enquête nommée par le premier ministre poursuivaient hier leurs travaux et semblaient vouloir mettre en cause «une erreur humaine». Dans le même temps, les responsables de l’Etat hébreu ont entrepris de limiter les effets ravageurs de cette catastrophe — qui aura fait 73 morts — sur le moral de la troupe, mais aussi sur celui de la population.
Ainsi, le chef du service des effectifs de l’armée, le général Gidon Shiffer, a indiqué à la radio que des équipes de psychologues militaires avaient été envoyées dans les positions tenues par l’armée au Liban-Sud pour vérifier si l’affaire n’avait pas affecté le moral de troupes et des officiers. «Pour le moment, les soldats ont mieux récupéré que les civils et surtout que les familles des victimes», a constaté le général Shiffer.
Le quotidien «Haaretz», citant un haut responsable de l’état-major, a par ailleurs indiqué que «l’armée israélienne allait poursuivre ses opérations au Liban-Sud contre le Hezbollah».
Ce responsable, dont l’identité n’a pas été révélée, a également souligné que l’armée allait continuer à utiliser des hélicoptères pour ses transports de troupe au Liban-Sud.
Le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï a confirmé cette tendance, déclarant au cours de l’enterrement d’une des victimes: «Que nos ennemis de n’y trompent pas. Le peuple d’Israël sait trouver de nouvelles forces, au plus profond de la douleur». Selon les observateurs, il s’agissait là d’une mise en garde au Hezbollah.
Le premier ministre Benjamin Netanyahu a annulé une visite qu’il devait effectuer le 12 février à La Haye où il devait rencontrer le premier ministre néerlandais Wim Kok, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne au premier semestre de 1997.
MM. Kok et Netanyahu doivent cependant avoir une entrevue mercredi prochain, durant quelques heures à l’aéroport de Schiphol-Amsterdam. Le premier ministre israélien y effectuera une escale en se rendant aux Etats-Unis, où il est attendu jeudi 13 février.
Au cours de cet entretien, les deux chefs de gouvernement tenteront de fixer une date définitive pour une visite de travail de M. Netanyahu aux Pays-Bas.
Au Caire, le quotidien «Al-Ahram» a annoncé que le président égyptien Hosni Moubarak avait téléphoné à M. Netanyahu pour lui exprimer ses condoléances.
Durant la journée de jeudi, trente-quatre funérailles militaires ont eu lieu; huit autres se dérouleront aujourd’hui vendredi. Mercredi, vingt-cinq enterrements ont été organisés. Quant aux six autres funérailles, leur date n’a pas encore été fixée.
Jeudi, les grands rabbins d’Israël avaient appelé à observer un jeûne et à participer à des prières au Mur des Lamentations, à Jérusalem. Selon la presse par ailleurs, plusieurs rabbins ont trouvé un «signe» annonciateur de l’accident dans un extrait de la Bible qui doit être lu à la fin de la semaine.
La journée de deuil décrétée mercredi par le gouvernement s’est prolongée jeudi jusqu’à 19h. heure locale. Tous les restaurants, les cinémas, les théâtres sont restés fermés. Les drapeaux ont été maintenus en berne sur les édifices publics ainsi que dans les représentations israéliennes à l’étranger.
Les deux hélicoptères, qui sont entrés en collision mardi près de la frontière libanaise, transportaient des soldats vers deux positions de la «zone de sécurité», une bande territoriale de 850 kilomètres carrés occupée par Israël au Liban-Sud. L’armée israélienne utilise des hélicoptères pour ce genre de mission de préférence aux camions qui constituent des cibles plus faciles à attaquer.