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Actualités - CHRONOLOGIE

Zaire : la contre-offensive du pouvoir tourne court

KISANGANI (Zaïre), 5 Février (AFP). — L’armée zaïroise, qui vient d’essuyer un nouveau revers dans le sud-est, dénonce la présence «d’armées constituées» aux côtés des rebelles et a réclamé l’aide du Maroc.
Avec la chute du port stratégique de Kalémie, sur les rives du lac Tanganyika, la rébellion dirigée par Laurent-Désiré Kabila a étendu au sud les territoires qu’elle contrôle dans l’est du Zaïre et surtout pris pied dans la richissime province du Shaba (ex-Katanga).
Cette semaine, les combats se poursuivent sur le front nord-est, autour de Watsa, ville que les rebelles affirment contrôler depuis vendredi dernier. En revanche, ils sont toujours contenus au centre (à l’ouest de Goma), où les combattants se trouvent de par et d’autre de la rivière Oso.

Des professionnels

La rébellion a non seulement réussi à contrarier la contre-offensive des Forces armées zaïroises (FAZ), que les autorités voulaient pourtant foudroyante, mais elle a surtout, en quatre mois à peine, étendu sa présence à quatre provinces du pays: le Nord et le Sud-Kivu, le Haut-Zaïre et le Shaba. Elle contrôle désormais un territoire d’un millier de kilomètres de long, adossé aux frontières de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi.
En position de force, elle a lancé un ultimatum au gouvernement: s’il n’ouvre pas les négociations d’ici au 21 février, il sera confronté à «une offensive généralisée», a prévenu un de ses porte-parole à Goma (Nord-Kivu). Son chef, Laurent-Désiré Kabila, a en outre affirmé que 5.700 nouvelles recrues venaient d’achever leur formation et allaient «être lancées sur le front».
En guise d’explication à ces multiples revers, un officier zaïrois à Kisangani (Haut-Zaïre) a affirmé que les rebelles disposent d’un matériel de communication et d’écoute qui ne peut, selon lui, être mis en œuvre que par une armée organisée.
Selon cet officier, qui a tenu à garder l’anonymat, les hommes qui se trouvent en face des forces zaïroises manœuvrent comme des professionnels rompus aux combats et n’ont rien à voir avec des rebelles qui auraient pris les armes début novembre.
Kinshasa accuse depuis plusieurs mois le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi de prendre part aux combats, ce que ces trois pays voisins ont toujours démenti avec énergie.
Les autorités zaïroises multiplient depuis la fin de la semaine dernière les offensives diplomatiques pour se rallier le soutien des pays amis. Tentative restée vaine auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU qui hésite encore sur la conduite à tenir face à cette crise.
En revanche, le chef de l’Etat Mobutu sese Seko, a mis à profit sa visite au Moroc pour solliciter une aide militaire auprès du roi Hassan II. Les deux pays entretiennent des relations amicales de longue date et le Maroc était intervenu en 1977 dans la province du Shaba pour aider Mobutu à mater la révolte des «gendarmes katangais».
Dans le même temps, le ministre zaïrois des Affaires étrangères Gérard Kamanda wa Kamanda a été reçu cette semaine à Paris par son homologue français Hervé de Charette. Rien n’a filtré de cet entretien.
Restent enfin plusieurs centaines de milliers de réfugiés, essentiellement rwandais, exposés à la faim, la maladie et aux combats. 200.000 d’entre eux environ ont rallié des camps de la région de Lubutu et Shabunda, au sud-est de Kisangani, dont le ravitaillement reste aléatoire en raison du manque d’infrastructures et du désintérêt de la communauté internationale.
KISANGANI (Zaïre), 5 Février (AFP). — L’armée zaïroise, qui vient d’essuyer un nouveau revers dans le sud-est, dénonce la présence «d’armées constituées» aux côtés des rebelles et a réclamé l’aide du Maroc.Avec la chute du port stratégique de Kalémie, sur les rives du lac Tanganyika, la rébellion dirigée par Laurent-Désiré Kabila a étendu au sud les...