Les voeux du Vatican pour la fête du Fitr

Le Centre catholique d’information a distribué hier le texte d’un message adressé aux musulmans du monde entier par le cardinal Francis Arinze, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, à l’occasion de la fin du jeûne du Ramadan et de la fête du Fitr. Le message est intitulé: «Chrétiens et Musulmans, croyants en Dieu, fidèles à l’homme». En voici la teneur:
«Chers amis musulmans,
«Une fois encore, je suis heureux, en tant que président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, de vous présenter mes souhaits les plus cordiaux pour la fin du Ramadan.
«L’échange de vœux offre aux chrétiens l’occasion de rendre visite à leurs amis musulmans, ce qui permet de renforcer les amitiés déjà existantes et d’en créer de nouvelles. Ce message annuel est ainsi comme un nouveau pont qui se construit entre chrétiens et musulmans et qui ne cesse de s’élargir et de se consolider. Nous en remercions Dieu et nous Le prions pour que les relations entre musulmans et chrétiens se fortifient toujours davantage.
«Durant ce mois du Ramadan, c’est la foi, soumission confiante et obéissante à Dieu, qui vous a poussés à jeûner. Musulmans et chrétiens, nous nous définissons comme «croyants», et, avec les juifs, nous voyons en Abraham un modèle pour notre foi.
«Par la foi, Abraham fit entièrement confiance à Dieu et obéit à tout ce qu’il lui demanda: il quitta sa terre natale, sa tribu, sa famille paternelle et alla vers une terre inconnue. Par la foi, il n’hésita pas à offrir son fils, lorsque Dieu le mit à l’épreuve. C’est pour cela qu’Abraham reste un modèle éminent de la remise totale de soi à Dieu.
«A l’exemple d’Abraham, juifs, chrétiens et musulmans, s’efforcent de donner à Dieu la place qui lui revient dans leur vie, en tant qu’origine, maître, guide et fin ultime de tous les êtres. Mais ils savent qu’il existe aussi d’autres croyants et hommes religieux, tous dignes de respect. C’est au nom de Dieu, en effet, que le croyant authentique est respectueux de toute personne humaine. La religion ne saurait nous autoriser à adopter, au nom des différences, des attitudes négatives les uns envers les autres.
«Il ne s’agit pas de nier les différences, mais n’avons-nous pas des préoccupations analogues? Comment transmettre les valeurs religieuses aux nouvelles générations? Comment éduquer les jeunes à respecter la foi de ceux qui ne partagent pas la leur? Comment rendre un témoignage commun et crédible devant ceux qui ne croient pas en Dieu? Comment nous engager ensemble au service de l’homme, de tout l’homme et de tous les hommes au nom de notre foi en Dieu? Autant de questions et de défis qui se posent à nous, musulmans et chrétiens, au moment où l’humanité se prépare à entrer dans un nouveau millénaire. Peut-être faudrait-il que les rencontres entre chrétiens et musulmans soient plus nombreuses, afin de chercher ensemble des réponses à ces questions, sous le regard de Dieu.

«En vous souhaitant de vivre dans la paix et la joie, je vous renouvelle mon amitié au nom des catholiques du monde entier».