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Actualités - CHRONOLOGIE

L'opposition demande l'intervention de l'armée et l'église orthodoxe lance un appel au calme Brusque déterioration de la situation en Serbie (photo)

La situation s’est brusquement aggravée hier en Serbie où l’opposition au président Milosevic a appelé l’armée à intervenir, après des violences policières sans précédent depuis le début de la crise il y a deux mois et demi.
La situation était à nouveau extrêmement tendue en soirée à Belgrade où un millier de policiers se sont déployés face à 50.000 manifestants pour les empêcher de défiler. La police a matraqué plusieurs manifestants.
Les violences policières de dimanche soir qui ont fait au moins 80 blessés ont été unanimement condamnées par les Occidentaux.
L’opposition manifeste sans discontinuer depuis 76 jours pour obtenir la reconnaissance de toutes ses victoires aux élections municipales du 17 novembre annulées en partie par le régime, y compris à Belgrade.
Pour empêcher le pays de sombrer dans le chaos, l’Eglise orthodoxe a appelé au calme tandis que l’opposition cherchait à gagner l’armée à sa cause.

«J’appelle le peuple (...) à s’abstenir de provoquer des troubles, et ceux qui sont armés (la police) à être des gardiens de l’ordre et non d’un pouvoir qui, inconscient de ses actes, sombre de plus en plus», a déclaré le patriarche de l’Eglise orthodoxe Mgr Pavle. «Les événements d’hier soir (dimanche) font craindre le pire», a-t-il averti.

Après avoir soutenu la ligne nationaliste du président Milosevic, l’Eglise orthodoxe a fermement condamné le régime.
L’un des leaders de l’opposition Vuk Draskovic a pour sa part estimé que «l’armée ne peut pas rester les bras croisés et observer le crime qui est en train d’être commis dans les rues de Belgrade».
L’armée a réaffirmé à plusieurs reprises sa neutralité dans la crise. De plus en plus d’officiers seraient cependant gagnés par la grogne sociale qui monte dans tout le pays face à la détérioration des conditions de vie.
Vuk Draskovic a accusé Slobodan Milosevic d’avoir «mis en place depuis la nuit dernière un régime de terreur policière».
Il a assuré que l’opposition continuerait à manifester de façon pacifique après avoir appelé dans un premier temps la population «à se défendre».
La décision de réprimer les manifestants a été prise alors que l’on s’attendait au contraire à ce que le régime propose un compromis à l’opposition.

La «pasionaria»
matraquée

Des diplomates occidentaux n’excluaient pas que le président Milosevic ait voulu se livrer à une démonstration de force avant de lâcher du lest sur le plan politique.
L’un des trois leaders de l’opposition, Vesna Pesic (56 ans), considérée comme la «pasionaria» de l’opposition, figure parmi les personnes matraquées dimanche soir. Vuk Draskovic, ennemi numéro un du régime, a en outre affirmé que sa voiture avait été la cible de tirs. Il a accusé Mira Markovic, l’épouse du président Milosevic, d’être l’instigatrice de cet incident.
Au moins sept journalistes ont également été matraqués par les policiers qui ont eu une dizaine de blessés dans leurs rangs.
Les affrontements ont éclaté sur un pont reliant une banlieue du nord de Belgrade au centre-ville, après un face-à-face entre plusieurs milliers de manifestants et la police qui les bloquait.
La police a fait usage de canons à eau, pour la première fois depuis 1991, et de gaz lacrymogènes.
Plusieurs milliers de policiers des forces anti-émeute ont ensuite fait la chasse aux manifestants dans le centre de Belgrade, tabassant également des passants.
L’opposition avait durci le ton dimanche, prévenant qu’une reconnaissance de ses victoires aux élections, constatées par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ne suffirait plus à calmer la contestation.
La situation s’est brusquement aggravée hier en Serbie où l’opposition au président Milosevic a appelé l’armée à intervenir, après des violences policières sans précédent depuis le début de la crise il y a deux mois et demi.La situation était à nouveau extrêmement tendue en soirée à Belgrade où un millier de policiers se sont déployés face à 50.000...