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Actualités - CHRONOLOGIE

Chirac : j'ai retrouvé le Boris Eltsine que j'ai toujours connu (photo)

Le président français Jacques Chirac, premier dirigeant occidental à voir Boris Eltsine depuis la pneumonie qui le tient à nouveau éloigné des affaires depuis un mois, a tenu à rassurer hier sur l’état de santé de son homologue russe ainsi que sur les chances d’avancée du dossier OTAN-Russie.
Cette rencontre de travail était d’autant plus attendue que M. Eltsine vient d’annuler plusieurs rendez-vous internationaux, relançant les spéculations sur son état réel.
Après avoir subi un quintuple pontage coronarien début novembre, le président russe a eu une double pneumonie début janvier. Il est toujours officiellement convalescent alors que son absence de la scène politique dure depuis sa réélection il y a sept mois.
«J’ai retrouvé le Boris Eltsine que j’ai toujours connu. Evidemment il a subi une intervention et il est légitime qu’il ait un certain délai pour retrouver la forme», a indiqué le chef de l’Etat français au cours d’une conférence de presse à l’aéroport avant son départ de Moscou.
«J’ai été très impressionné par la rapidité de son rétablissement», a-t-il ajouté alors qu’il venait de passer environ trois heures en compagnie du président russe dans la résidence d’Etat de Novo Ogorievo, dans la banlieue ouest de Moscou. «Je l’ai trouvé extrêmement clair sur tous les problèmes du monde, et extrêmement offensif dans la défense des intérêts de la Russie», a-t-il poursuivi.
M. Eltsine est sorti sur le perron en manteau et chapka, par -15 degrés centigrades, pour accueillir son hôte, et est apparu très amaigri sur les images diffusées par la télévision.

Les dossiers politiques

A un journaliste qui lui demandait si M. Eltsine avait des problèmes pour «marcher, parler, de suivre une discussion», Jacques Chirac a répondu sèchement: «Je n’ai trouvé aucune
des caractéristiques que vous évoquez».
Et il a surenchéri, rétorquant à un journaliste qui insistait et demandait «en quoi M. Eltsine était encore convalescent»: «Je ne suis pas sûr que la question soit tout à fait fondée».
Le président français est apparu soulagé lorsque les questions ont porté sur les dossiers politiques. «Enfin de vraies questions», a-t-il dit avant d’exposer son optimisme quant aux chances d’accord entre la Russie et l’OTAN.
Même si M. Eltsine a réitéré, au cours de l’entretien, restreint à deux conseillers diplomatiques et aux interprètes, et du déjeuner qui s’en est suivi, son opposition à l’élargissement de l’OTAN aux pays d’Europe de l’Est, le président français s’est dit sûr qu’un accord avec la Russie «pourrait intervenir avant même le sommet de Madrid».
Ce sommet de l’OTAN, qui se tiendra en juillet, doit décider d’intégrer à l’Alliance atlantique plusieurs pays d’Europe centrale anciens membres du Pacte de Varsovie.
«Mon intuition est que (le problème du désaccord entre OTAN et Russie) se pose dans des conditions qui permettent de le résoudre. Il faudra qu’il y ait une certaine diplomatie, que chacun respecte l’autre» et dans ces conditions «je pense qu’un accord pourrait intervenir avant même le sommet de Madrid», a dit M. Chirac.
«J’ai tiré la conviction, pour peu que chacun y mette un peu du sien, qu’un accord pouvait parfaitement être élaboré», a insisté le président français.

Une architecture
générale de sécurité

«Nous somme contre la coupure en deux de l’Europe, notre ambition c’est d’effacer Yalta, d’avoir une architecture générale de sécurité», a poursuivi M. Chirac. «C’est pourquoi nous souhaitons vraiment trouver un accord entre la Russie et l’OTAN qui permette l’élargissement aujourd’hui nécessaire de l’OTAN tout en respectant les intérêts politiques et de sécurité de la Russie», a-t-il insisté.
Le président Eltsine considère qu’«un accord entre la Russie et l’OTAN doit avoir une nature juridique et ne pas être seulement une déclaration de principe. Sur ce point la France a indiqué qu’elle ne prenait pas position», a poursuivi M. Chirac.
«Entre la déclaration politique et une déclaration juridique ratifiée par tous les parlements, il y a un éventail de possibilités et donc une marge de discussion», a-t-il ajouté.
De son côté, M. Eltsine s’est dit «très satisfait» de sa rencontre avec M. Chirac. Ce dernier a accepté une invitation officielle à Moscou et les deux hommes sont convenus que cette visite aurait lieu du 25 au 27 septembre.
Le président français Jacques Chirac, premier dirigeant occidental à voir Boris Eltsine depuis la pneumonie qui le tient à nouveau éloigné des affaires depuis un mois, a tenu à rassurer hier sur l’état de santé de son homologue russe ainsi que sur les chances d’avancée du dossier OTAN-Russie.Cette rencontre de travail était d’autant plus attendue que M. Eltsine vient...