Tentative d'enlèvement de Fady Comair, président de l'office du Litani

M. Fady Comair, président du conseil d’administration de l’Office du Litani, a échappé de justesse à une tentative d’enlèvement, voici quelques jours, apprend-on de source bien informé.
L’incident s’est produit lundi matin, sur le boulevard de l’AIB. Après avoir gagné tôt son bureau à l’Office, situé dans une rue intérieure, non loin du rond-point de l’AIB, M. Comair en ressortait pour un rendez-vous de travail, à bord d’une Grand Cherokee appartenant à l’office et conduite par un chauffeur. La voiture avait gagné le boulevard de l’AIB sur la voie conduisant à l’aéroport, quand elle a été prise en filature par une Honda. Réalisant soudain que quelque chose de louche se produisait, M. Comair a demandé à son chauffeur de ne pas s’arrêter, et de tout faire pour empêcher la voiture de le rejoindre.
Ayant pris la bretelle de traverse pour s’engager sur la voie opposée en direction de Beyrouth, la Cherokee est coincée contre le trottoir par la Honda. Deux hommes en veste de cuir brun en sortent et crient, demandant à M. Comair de mettre pied à terre. Mais le conducteur du véhicule, parvenant à contourner la voiture lui bloquant le chemin, redémarre en trombe. Une deuxième fois, à la hauteur du pont de l’AIB, la Honda, se frayant un chemin à coups d’avertisseur et tous phares allumés, se met en travers du chemin de la Cherokee. Une nouvelle fois, des cris fusent, ordonnant à M. Comair de descendre. Mais, une nouvelle fois, l’espace est suffisant pour permettre au chauffeur du véhicule de contourner la voiture lui barrant le passage et de s’engager sur le pont de l’AIB, où des chicanes en béton obligent les véhicules à se mettre sur une seule file. La Honda n’en poursuit pas moins la Cherokee, tout le long du boulevard conduisant au rond-point Chatila, puis sur une partie du boulevard conduisant au rond-point Tayyouneh. C’est dans cette direction en effet que M. Comair a eu la présence d’esprit de demander à son chauffeur de le conduire, dans l’intention de se rendre au point militaire le plus proche. Réalisant que leur proie leur a échappé, les deux hommes qui suivaient M. Comair rebroussent chemin.
M. Comair a porté plainte et fourni au procureur général près la Cour de cassation, M. Adnan Addoum, un récit complet de la tentative d’enlèvement. Mais, de prime abord, l’enquête pour identifier les ravisseurs présumés s’annonce difficile, en raison de la présence de plusieurs forces actives, partisanes et autres, sur les lieux.