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Actualités - REPORTAGE

Organisation de la coupe Fafa an 2000 Le Liban l'emporte au Finish, grâce à un film plaidoyer (photos)

Tout n’est peut-être pas parfait en ce pays, mais côté communication, le niveau y est. La preuve par neuf, et par du tout neuf: c’est grâce à un film-plaidoyer que le Liban remporte le droit (fructueux est-il besoin de le souligner) d’organiser la coupe d’Asie (nations) de football en l’an 2.000.
Après le retrait de la Malaisie et de la Corée du Sud, il ne restait que deux pays en compétition, la Chine et le Liban.
Réuni à Abou Dhabi à l’hôtel Sheraton, le comité exécutif de la Fédération asiatique de football association (FAFA) a rendu son verdict, après présentation des dossiers: le Liban sera le pays hôte de cet événement.
Sur les 16 membres qui avaient le droit de vote, deux seulement ont voté pour la Chine. Impressionné par la qualité du dossier libanais, notamment par le film de 14 minutes produit par la boîte libanaise «Laser Films», le jury, favorable a priori pour la Chine, a été... retourné comme une crêpe.
«Il a fallu trois semaines de travail intensif pour produire ce film de 14 minutes», dit Jean-Pierre Sikias, propriétaire de «Laser Films». La mission m’a été confiée par Rached Fayed, responsable de communication de Rafic Hariri, qui a suivi le projet dans toutes ses étapes. Le secrétaire général de la Fédération de football locale, Rahif Alameh, nous a également soutenus et encouragés».
Fort de cet appui comme de celui des pays arabes, «Laser Films» a relevé le défi. «Pour tous, le Liban n’avait aucune chance d’être élu. Il est vrai qu’il reste beaucoup à faire sur le plan de l’infrastructure pour pouvoir accueillir une telle manifestation», poursuit le producteur. «Personnellement, j’ai considéré la chose comme acquise. Ce n’était pas une fiction, le Liban allait accueillir la Coupe d’Asie et il restait à présenter notre pays à nos futurs hôtes».
Ce qui a été fait, et bien fait. «Nous avons donné à l’événement une enveloppe graphique professionnelle: dossiers de présentation, logos, affiches, sacs, valises, T. shirts, casquettes... Nous avons même créé, en quelques heures, une mascotte», indique Jean-Pierre Sikias. «La difficulté principale était que nous ne connaissions pas du tout le public auquel nous nous adressions, sa manière de voir les choses, ses centres d’intérêt, sa sensibilité… Le seul terrain d’entente sûr étant le football, nous y avons mis le paquet».
«Laser Films» signe là une petite merveille de production. On ne peut qu’apprécier la qualité de l’image et du son, la musique...
Le tour d’horizon du Liban est bien ficelé. Aucun détail n’est laissé au hasard, et entre tourisme, gastronomie, vie culturelle et loisirs... on ne perd à aucun moment de vue le ballon. D’abord, succession d’images rythmées mettant en relief la passion footballistique des Libanais. On voit ensuite Rafic Hariri promettre en anglais de faire le nécessaire pour bien organiser le tournoi. Puis, par anticipation, on nous place à la veille même du jour «J»: la presse locale ainsi que les médias internationaux annoncent l’ouverture, au Liban, de la douzième édition de la Coupe d’Asie du football...
Le Liban est repéré sur la mappemonde. Toujours dans le film, arrivée à l’aéroport des délégations, accueil et prise en charge, présentation «envolée» du pays, la vie de jour et de nuit. Shopping, restaurants, boîtes de nuit, théâtre, spectacles, concerts, expositions, loisirs et sports, Casino et monuments historiques... panorama de ce que le Liban offre à ses visiteurs. Entrée enfin dans le cœur du sujet: l’événement.
Situation des cinq stades où se disputera la Coupe d’Asie: le stade municipal de Bourj Hammoud, le stade Rachid Karamé (Tripoli), le stade Jamal Abdel Nasser (Békaa), le stade municipal et le stade olympique à Beyrouth: comment y arriver, les hôtels proches, les terrains d’entraînement disponibles. Enfin, gros plan en 3D sur chaque stade pendant que défilent une série d’informations: nombres de places couvertes et non couvertes, parkings, équipements...
Retour au ballon qui nous entraîne dans une course folle sur différents terrains. Des passes entre jeunes, dans des ruelles, de cours, sur une plage, sur une corniche, dans un terrain vague…
Le final est émouvant. Sur un texte qui invite les membres du jury à «aider les enfants du Liban à réaliser leur rêve», on voit des enfants escalader une colline, ballon en main. Dernière image: le soleil apparaît derrière la colline et le jour se pointe sur un lancer de ballons. Les petits bras sont tendus vers le ciel. Le message s’affiche: «Donnez-leur une chance». FIN

Fiction pure ou vision prémonitoire? Ces quatorze minutes ont en tout cas rapporté au Liban 14 voix. Tout en mesurant le décalage entre la réalité actuelle et le film, le spectateur se prend à croire très fort en ce Liban de l’an 2.000.

Deviendra-t-il réalité? La Coupe d’Asie se déroulera-t-elle dans les conditions promises par «Laser Films»? L’avenir le dira… Le rôle du producteur s’arrête quant à lui ici. Sur une victoire…

N.C.
Tout n’est peut-être pas parfait en ce pays, mais côté communication, le niveau y est. La preuve par neuf, et par du tout neuf: c’est grâce à un film-plaidoyer que le Liban remporte le droit (fructueux est-il besoin de le souligner) d’organiser la coupe d’Asie (nations) de football en l’an 2.000.Après le retrait de la Malaisie et de la Corée du Sud, il ne restait que...