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Actualités - CHRONOLOGIE

Eltsine évoque une évolution de la constitution russe

Boris Eltsine est en état de prendre les décisions nécessaires «et il le fait», à en croire le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine. Mais selon un ancien porte-parole du Kremlin, Viatcheslav Kostikov, le pays traverse une grave crise du pouvoir due à une absence, celle de son président, qui suscite «un sentiment de panique» au sommet de l’Etat. C’est sans doute pour calmer les appréhensions des uns et renforcer le point de vue des autres que le chef de l’Etat russe a évoqué pour la première fois jeudi avec le président de la Cour constitutionnelle une «évolution» de la Constitution, ainsi que l’a indiqué en soirée le service du Kremlin, cité par l’agence ITAR-TASS.
Selon le porte-parole du Kremlin, le chef de l’Etat, toujours convalescent, a reçu jeudi pendant une demi-heure le président de la Cour constitutionnelle Vladimir Toumanov, pour solliciter son avis sur une «évolution de la Constitution». Le président a indiqué avoir l’intention d’évoquer ce sujet lors de son message au Parlement, prévu fin février.
Le Kremlin n’a donné aucune précision sur le projet constitutionnel de Boris Eltsine, qui n’a à cette date jamais envisagé une quelconque restriction de ses pouvoirs.
Les seuls projets évoqués à ce jour par le Kremlin consistaient au contraire à renforcer l’appareil présidentiel dans les régions.
A Moscou, pour l’heure, c’est la paralysie du pouvoir, provoquée par la maladie du président, qui suscite depuis quelques semaines un débat de plus en plus ouvert sur la nécessité d’une réforme de la loi fondamentale.

Boris Eltsine, selon son porte-parole, «reprend des forces» après la double pneumonie qui a nécessité son hospitalisation du 8 au 20 janvier. Mais en privé, des proches du pouvoir n’hésitent plus à dire que le chef de l’Etat est «gravement malade».«Nous sommes au cœur d’une profonde crise du pouvoir», a affirmé au cours d’une conférence de presse M. Kostikov, qui avait quitté la fonction publique début 1996 après des déclarations hostiles à Boris Eltsine.
«Aujourd’hui, nous n’avons malheureusement pas de leader qui serait suffisamment fort pour mener à bien les tâches nationales», a dit M. Kostikov, accusant les hommes de l’entourage présidentiel de jouer leur propre jeu sans souci de l’intérêt national.
«Nous savons que, plus ou moins, toutes les décisions importantes en matière de finances, et plus encore en matière de relations internationales, ont toujours été prises avec l’accord du président quand il n’était pas malade», assure cet ancien proche du président.
Mais les problèmes actuels de la Russie, selon lui, appellent des décisions nettes et parfois difficiles: «Pour prendre ces décisions, il faut des hommes politiques suffisamment forts et protégés. Nous n’avons pas de tels hommes», a ajouté M. Kostikov, en soulignant que les rumeurs incessantes de limogeage de tel ou tel ministre ou proche du président créent parmi le personnel politique un climat d’insécurité néfaste à l’initiative.
«Même les hommes politiques les plus protégés évitent ces derniers temps de prendre des responsabilités», estime M. Kostikov, qui fut ambassadeur de Russie au Vatican après avoir été porte-parole du Kremlin.
A Davos où il se trouve pour assister au Forum économique mondial, le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine a déclaré devant des journalistes: «S’il y avait eu des doutes (sur la santé de Boris Eltsine) ou des difficultés, je ne serais pas venu ici».
Assailli de questions sur la santé du président russe, M. Tchernomyrdine a affirmé que si le président américain Bill Clinton vient à Moscou comme prévu en mars, il rencontrera forcément M. Eltsine. «Il n’y a donc pas de problème».
Une rencontre est prévue le 2 février en Russie entre M. Eltsine et le président français Jacques Chirac, a encore rappelé M. Tchernomyrdine.
Indiquant qu’il partirait de Davos samedi matin, jour où M. Eltsine aura 66 ans, M. Tchernomyrdine a ajouté qu’il se rendrait immédiatement après son retour à Moscou auprès de M. Eltsine pour le féliciter, lui offir un bouquet et un cadeau personnel.
Toujours à propos de la santé du président russe, M. Tchernomyrdine a admis que «dans la vie, tout peut arriver». Mais après cette référence très indirecte à une éventuelle disparition de M. Eltsine, il a aussitôt ajouté que sur les plans politique et économique, «il n’y aura pas de retour en arrière en Russie, quelles que soient les circonstances».
La Russie, a-t-il ajouté, ne déviera pas de sa voie, à savoir la démocratie et la transformation de son économie en une économie de marché.
Boris Eltsine est en état de prendre les décisions nécessaires «et il le fait», à en croire le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine. Mais selon un ancien porte-parole du Kremlin, Viatcheslav Kostikov, le pays traverse une grave crise du pouvoir due à une absence, celle de son président, qui suscite «un sentiment de panique» au sommet de l’Etat. C’est sans doute...