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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Abou Marzouk : vif malaise en Israël

Dossier trop mince, moment psychologiquement inopportun: l’affaire Abou Marzouk, en prenant de court le gouvernement de Benjamin Netanyahu, a créé un vif malaise en Israël, deux semaines après l’accord sur le retrait partiel de l’armée de l’Etat hébreu de la localité de Hébron, en Cisjordanie (VOIR AUSSI PAGE 7).
Considéré comme l’un des chefs du mouvement intégriste palestinien Hamas, Moussa Abou Marzouk a pris les autorités de l’Etat hébreu à contrepied en acceptant son extradition vers Israël, dix-huit mois après son arrestation aux Etats-Unis.
L’ancien gouvernement travailliste de Yitzhak Rabin avait lancé un mandat d’arrêt international contre M. Marzouk et exigé son extradition, après son arrestation à l’aéroport Kennedy de New York en juillet 1995, en l’étayant d’un dossier d’un millier de pages le représentant comme un des animateurs du terrorisme intégriste international.
Cette demande avait été présentée au lendemain d’un meurtrier attentat-suicide contre un autobus à Ramat-Gan, près de Tel-Aviv, qui faisait lui-même suite à d’autres sanglantes et spectaculaires attaques similaires.
Mais les autorités israéliennes s’attendaient d’emblée à une procédure complexe et très longue, qui, d’appel en appel, aurait pu s’étaler sur une bonne dizaine d’années.
M. Marzouk a pris tout le monde de court en choisissant «la voie du martyre». Selon la loi américaine, il doit être extradé dans les 60 jours suivant le retrait de son appel, qui a été notifié mardi soir au Parquet.
Perçu comme l’ennemi irréductible du processus de paix il y a 18 mois, le Hamas semble à présent vouloir pragmatiquement composer avec l’Autorité palestinienne de M. Yasser Arafat.
Deux de ses membres, MM. Emad Faloudji, de Gaza, et Talal Sedar, de Hébron, ont respectivement obtenu au Cabinet les portefeuilles des Communications et de la Jeunesse et des Sports.
M. Marzouk, qui vivait légalement aux Etats-Unis depuis 1982, a catégoriquement démenti avoir commandité les attentats anti-israéliens menés par la branche clandestine armée du Hamas, Ezzedine el-Kassam.
Il se présente plus volontiers comme le «chef du département politique» du mouvement islamiste et soutient avoir été impliqué uniquement dans des activités socio-politiques.
Le Hamas s’est abstenu de perpétrer des attaques-suicide anti-israéliennes depuis mars 1996, mais Israël n’a pas pour autant libéré son chef spirituel et fondateur, cheikh Ahmad Yassine, dont M. Arafat demande régulièrement l’élargissement.
Le président palestinien a appelé les Etats-Unis à ne pas extrader M. Marzouk vers Israël. «Il en parlera au président américain Bill Clinton, à la Maison-Blanche le 3 mars», a indiqué jeudi son porte-parole, M. Marwan Kanafani.
Le Hamas a mis en garde les Etats-Unis contre cette extradition. Dans un communiqué publié à Gaza, il a affirmé: «Cela pourrait créer un état d’instabilité» dans la région, et a ajouté: «Nous rendons l’Amérique responsable de toute violence qu’Abou Marzouk pourrait subir de la part des services de sécurité israéliens».
Dossier trop mince, moment psychologiquement inopportun: l’affaire Abou Marzouk, en prenant de court le gouvernement de Benjamin Netanyahu, a créé un vif malaise en Israël, deux semaines après l’accord sur le retrait partiel de l’armée de l’Etat hébreu de la localité de Hébron, en Cisjordanie (VOIR AUSSI PAGE 7).Considéré comme l’un des chefs du mouvement...