C’est dans la nuit de mercredi à jeudi, peu après minuit, qu’un engin piégé de forte puissance a explosé au passage d’une patrouille israélienne sur la route Deir Serian-Choumariyé, dans le secteur central de la «zone de sécurité». Les quatre militaires, âgés de 19 à 21 ans, faisaient partie d’un commando de l’unité d’infanterie «Nahal» qui était en opération au Liban-Sud. Un lieutenant, un sergent-chef et un soldat ont été tués par l’explosion et un quatrième militaire a été blessé.
L’armée israélienne a confirmé le bilan de cette opération qui a été revendiquée par un porte-parole du Hezbollah à Saïda. Un communiqué du parti intégriste a indiqué «qu’à l’occasion de l’anniversaire du martyre de l’imam Ali ben Abi Taleb (gendre du Prophète dont se réclament les chiites), la résistance islamique (bras militaire du Hezbollah) a remporté une nouvelle victoire sur l’occupant sioniste».
«Après que nos combattants eurent rendu difficiles les déplacements de l’ennemi le jour, les voici qui frappent au cœur de la nuit, semant le terreur et la mort», ajoute le communiqué.
En représailles, l’artillerie israélienne a tiré une dizaine d’obus le long du Litani.
L’attaque de jeudi est la plus meurtrière depuis le début de l’année et fait suite à trois semaines d’accalmie relative au Liban-Sud. Le bilan de l’opération porte à quatre tués et 15 blessés le nombre de militaires israéliens victimes d’attaques menées depuis le début de l’année par le Hezbollah au Liban-Sud.
Les réactions
politiques
A la suite de cette opération, le premier ministre israélien a appelé la Syrie à refréner le Hezbollah et à renouer des pourparlers de paix avec Israël.
«Pour la Syrie, la chose la plus simple et la plus élémentaire serait de refréner le Hezbollah, de stopper la guerre et de mettre fin au carnage au Liban, et évidemment de trouver la formule permettant une reprise du dialogue avec Israël», a-t-il déclaré à Tel-Aviv, selon un communiqué diffusé par les services du premier ministre.
«Nous voulons la paix avec la Syrie et souhaitons renouer les pourparlers de paix avec elle. C’est notre objectif, mais un autre objectif consiste à stopper le carnage au Liban», a poursuivi M. Netanyahu.
Le président de l’Etat d’Israël, Ezer Weizman, avait auparavant appelé le gouvernement israélien à ne pas reprendre les négociations avec la Syrie, gelées depuis près d’un an, tant que les attaques prenant pour cible l’armée israélienne au Liban-Sud n’auront pas cessé.
«On ne peut discuter avec la Syrie tant que de telles attaques se poursuivent», a déclaré M. Weizman à la radio.
«La situation est très complexe au Liban, mais nous ne devons pas baisser les bras pour autant», a ajouté le président Weizman qui a estimé qu’Israël devait prendre l’initiative à la fois sur le plan «politique et militaire».
De son côté, le ministre de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, a estimé que le Liban est responsable de la dernière attaque.
«Le gouvernement libanais est responsable de tout ce qui se passe sur son sol, notamment des éléments qui soutiennent directement ou indirectement les organisations terroristes», a déclaré à Tel-Aviv M. Mordehaï, cité par son attaché de presse.
«De telles opérations ne peuvent qu’influer négativement sur le processus de paix» au Proche-Orient, a ajouté M. Mordehaï.
Pour sa part, le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères, le député de droite Ouzi Landau, a appelé le gouvernement à ne pas reprendre les négociations avec la Syrie, qu’il a accusée d’être «responsable direct de ces attaques».
«Le président syrien Hafez el-Assad doit savoir qu’il paiera un prix pour ces attentats», a-t-il affirmé.
De son côté, un député travailliste, candidat à la tête du parti, M. Ephraïm Sneh, a prôné à la radio des «attaques contre des objectifs économiques au Liban dans lesquels les Syriens ont des intérêts».
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