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Actualités - CHRONOLOGIE

Evita : la mode US l'évita... Le "Look Fifties" de la Péron fait un flop à Washington (photo)

WASHINGTON-Irène Mosalli

On est toujours fasciné par Eva Peron et on court voir le film avec Madonna. Mais la rue n’est pas prise d’assaut par le «Evita Look». Alors que les designers, les firmes de produits de beauté, les créateurs de faux-bijoux avaient affûté leurs armes au cas où les femmes succomberaient à la métamorphose Evita-Madonna, ou vice versa. On a aimé la nouvelle allure de la «Material Girl» mais tout en se passionnant pour la Madone des Argentins, on n’a pas eu le coup de foudre pour leur garde-robe.
Pourtant, les costumiers avaient déjà pris soin, pour le grand écran, de prendre des libertés avec le modèle original qui pêchait par tous les excès, par une propension au clinquant et à l’outrancier. «Eva Peron ressemblait à un lustre», selon le petit-fils de la propriétaire d’une maison de couture en Argentine qui l’habillait. «Avec son style extrêmement flamboyant, elle faisait très nouveau-riche. D’ailleurs, ne disait-elle pas, «les perles sont pour les gens mal dans leur peau et les diamants pour les gens heureux».
On a donc mis de l’ordre, du goût et plus d’élégance dans les tenues créées pour Madonna. Laquelle dit dans la chanson d’Evita: «Je suis venue pour le peuple, il a besoin de m’adorer, alors Christian Diorez-moi de la tête aux pieds». Et en fait, Eva Peron n’arborait que cette griffe. A noter que quatre de ses propres robes ont fait partie de l’exposition que le Métropolitan Museum vient de consacrer à Christian Dior.
Après avoir vu le film, le public féminin a aimé Madonna dans son look «fifties». Mais pas assez pour suivre son sillage malgré la ligne de maquillage «Evita» (25 produits) proposée par Estée Lauder, les tenues ou accessoires portant la signature de prestigieux créateurs américains et européens: Nicole Miller, Victor Costa, Salvatore Ferragamo.
A l’instar de presque toutes les revues féminines, l’édition américaine de «Vogue» avait Madonna-Evita en couverture, avec à l’intérieur, toute leur panoplie vestimentaire. Néanmoins, sa rédactrice en chef, Anne Wintour, sait faire la part des choses. «Je ne pense pas, dit-elle, que ces vestes cintrées et ces jupes amples puissent accrocher les femmes d’aujourd’hui».
Le couturier américain Bill Blass est lui fort mordant: «Ainsi vêtue, Madonna donne plus que son âge. Honey, qui, de nos jours, a envie de jouer les mémères!».
Dans un ouvrage intitulé «Le Mythe Eva Peron», il précise que le style de l’épouse du président argentin consistait «à en mettre toujours trop: trop de bijoux, trop de plumes, trop de fleurs, trop de vison». On apprend qu’elle refusait de se nourrir mais suçait ses émeraudes et ses diamants, comme des bonbons. Par ailleurs, elle dormait très peu et la nuit, elle faisait des paquets pour les pauvres.
Complètement au rancart aujourd’hui, ce genre de sex-appeal. La maison Dior elle-même ne vient-elle pas de faire appel à un talent révolutionnaire britannique John Galiano?.
Si les designers ont mal misé sur la mode «Evita», les producteurs du film ont trouvé leur compte, et même plus. Le box-office est au mieux et, par conséquent, on n’a pas à pleurer sur l’héroïne, comme le dit la chanson, «Don’t cry for me Argentina». Madonna a parfaitement réussi à incarner le personnage mais Antonio Banderas (en narrateur Che Guevara) lui arrache presque la vedette. L’action est menée tambour battant au son de la musique qu’Andrew Lloyd Weber avait composée il y a vingt ans, pour l’opérette à succès du même nom.
Tout ce qu’il faut pour accumuler les nominations aux Oscars. Sans compter que l’héroïne et son double sont des femmes «réformées». Comme d’ailleurs les personnages principaux des grands films de la saison: «The English Patient» (un espion-explorateur, fou d’amour) et «The People v/s Larry Flint» (un marchand de pornographie, devenu défenseur de la constitution américaine).
WASHINGTON-Irène MosalliOn est toujours fasciné par Eva Peron et on court voir le film avec Madonna. Mais la rue n’est pas prise d’assaut par le «Evita Look». Alors que les designers, les firmes de produits de beauté, les créateurs de faux-bijoux avaient affûté leurs armes au cas où les femmes succomberaient à la métamorphose Evita-Madonna, ou vice versa. On a aimé la nouvelle...