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Actualités - CHRONOLOGIE

La loi de finances, nouvelle pomme de discorde sur la scène locale

On le sait, c’est en principe ce mercredi que l’Assemblée nationale entame le débat sur un budget 97 que sa commission des Finances a surchargé d’augmentations dépensières dans de multiples créneaux... Autant de pris sur les compressions et sur la politique d’austérité budgétaire, d’ailleurs relative, que le gouvernement — qui a la Banque mondiale aux trousses — voulait appliquer...

En saupoudrant de frais supplémentaires les chapitres du budget, la commission parlementaire des Finances apporte confirmation du climat de clivage dans lequel baigne l’actuelle république, où Légilatif et Exécutif s’affrontent une fois de plus en un choc de titans... La Place de l’Etoile enterre donc la troïka, dans la foulée du faire-part diffusé par le maître de céans M. Nabih Berry. C’est bien fait en un sens, puisque ce système de partage était une pure hérésie en regard de Taëf et de la Constitution.Mais,en un autre sens, le naufrage de la troïka est très inquiétant puisqu’il sonne le glas de l’entente entre présidents, sans promouvoir les institutions en tant que telles. Il paraît dès lors évident qu’en remplaçant un abus organisé, tenant lieu cahin-caha d’ordre public, par une foire d’empoigne anarchique, on ne gagne pas tellement au change.

Cependant, pleins d’espérance, les «amis communs» des présidents et certains députés loyalistes pensent que «le débat sur le budget va permettre de fixer les mécanismes de coopération entre les pouvoirs. Par une direction objective des séances, le président Berry va certainement avoir à cœur de montrer qu’il respecte «le manuel» et qu’il n’est pas vindicatif».

Revenir aux sources

Tout en saluant l’hommage ainsi rendu à leur leader, des sources proches de M. Berry indiquent pour leur part qu’au stade actuel, «c’est mi-figue mi-raisin. On ne peut être ni trop optimiste ni exagérément sombre en ce qui concerne les relations interprésidentielles. Il faut certes revenir aux sources et cultiver l’esprit de coopération entre pouvoirs que recommande Taëf. Mais il est auparavant nécessaire que chacun connaisse ses limites, autrement dit qu’on redéfinisse clairement les prérogatives pour faire cesser les empiétements. Cela peut se faire en douce s’il n’y a pas de provocations de la part du camp d’en face et M. Berry va s’efforcer quant à lui de conforter l’esprit d’un fonctionnement institutionnel plutôt que personnel».
et de préciser qu’au niveau tactique, «les circonstances régionales sont favorables au gouvernement, dans ce sens qu’à cause de la gravité d’une telle situation, il est peu souhaitable de laisser les parlementaires se déchaîner à fond contre le Cabinet, le mettre en péril ou en provoquer par leurs attaques une démission volontaire de dépit. De plus, reconnaissent ces sources, si nous devions déchiqueter le gouvernement à belles dents, si nous devions par de fracassantes révélations en lacérer le masque de crédibilité, l’image de marque qu’il peut avoir à l’étranger, cela pourrait avoir de mauvaises retombées sur le plan économique et partant sur le plan social. C’est le but opposé que nous recherchons car il faut aider la population qui traverse des temps difficiles. Ceci étant, il n’est pas interdit de critiquer calmement la politique gouvernementale en matière économique et financière car y applaudir aveuglément décevrait certainement l’opinion...». Et d’ajouter que «M. Berry ne manquera pas de laisser l’opposition s’exprimer, sans jouer dans l’hémicyle, un rôle de protecteur du gouvernement. Mais il ne jettera pas de l’huile sur le feu et veillera à ce que les règles de la bienséance soient bien observées par tous les intervenants, comme il l’a toujours fait».
Il n’empêche que, sans être nécessairement rancunier, M. Berry a semble-t-il de la suite dans les idées... Ainsi, les mêmes sources croient savoir qu’il veut «que la Chambre désigne sans tarder les sept députés qui doivent la représenter au sein de la haute cour de justice, qui juge présidents et ministres, aux côtés des huits premiers magistrats. Et cela en une sorte de réponse au président Elias Hraoui qui encourage ouvertement l’ouverture d’une enquête sur les propos tenus par M. Berry au sujet de malversations étatiques. Dans le même sens, toujours pour relever le gant et le défi hraouiste, M. Berry va soumettre à l’Assemblée la proposition Hoss de formation d’une commission parlementaire d’enquête...».
Comme on voit, le conflit n’est pas aussi mort que la troïka. Et d’une certaine façon, on peut s’en réjouir car ces élégantes empoignades entretiennent manifestement le tonus des dirigeants...

P.A.-A.
On le sait, c’est en principe ce mercredi que l’Assemblée nationale entame le débat sur un budget 97 que sa commission des Finances a surchargé d’augmentations dépensières dans de multiples créneaux... Autant de pris sur les compressions et sur la politique d’austérité budgétaire, d’ailleurs relative, que le gouvernement — qui a la Banque mondiale aux trousses —...