Dans un «commentaire» distribué hier à la presse, M. el-Saad a déclaré que le projet de décentralisation préparé par le gouvernement «comporte deux points essentiels, d’abord la fusion entre deux fonctions administratives (mohafez et caïmacam), avec la création de 24 unités administratives et, ensuite, la mise en place de Conseils chargés de gérer ces unités».
L’ancien député a ajouté que «les superficies des unités administratives actuelles (mohafazats et caïmacamas) ne sont pas assez grandes pour que leur rapetissement soit justifié. Il n’y a pas au monde des unités administratives aussi petites que celles existant au Liban. Et le meilleur moyen pour faciliter les formalités, réduire les distances et lutter contre la bureaucratie est d’entreprendre une réforme administrative. Cela n’a rien à voir avec les deux fonctions administratives que le gouvernement se projette d’unifier».
Autre inconvénient du projet gouvernemental, selon M. el-Saad, le fait qu’il «sera pratiquement impossible au ministre de l’Intérieur de traiter directement avec 24 mohafez au lieu de cinq au six actuellement». «Le ministre sera soit submergé par les dossiers qui lui seront soumis par les (24) mohafez, soit il les négligera. Dans ce cas, les fonctionnaires n’en feront qu’à leur tête, alors que dans le système actuel, le mohafez exerce un contrôle sur le travail du caïmacam et vice-versa. Cette surveillance est impérative à un moment où le pays souffre de la corruption», a déclaré M. el-Saad.
L’ancien député a ajouté que le document de Taëf ne prévoit pas l’abolition des mohafazats actuels. Il a notamment déclaré: «Le deuxième paragraphe de l’article relatif à la décentralisation administrative stipule que les prérogatives des mohafez et des caïmacams doivent être étendues. L’article 4 prévoit l’adoption d’une décentralisation élargie à travers l’élection d’un conseil pour chaque caza. Cela veut dire que Taëf prévoit de garder les cazas, de même que les mohafazats».
Pour faciliter les formalités des citoyens, M. el-Saad propose la réalisation d’«une véritable réforme administrative et l’utilisation du courrier entre les différents secteurs».
Selon l’ancien député, le projet du gouvernement va «considérablement augmenter le nombre de fonctionnaires pour assurer les besoins des 24 nouveaux mohafazats», à un moment où le pays se plaint du poids d’une administration pléthorique.
La construction de nouveaux édifices publics sera aussi nécessaire, de même qu’une réorganisation des Forces de sécurité intérieure et de la magistrature, a-t-il conclu.
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