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Actualités - CHRONOLOGIE

Face à l'intransigeance de Milosévic (photo)

Plus de 300.000 personnes ont suivi lundi à Belgrade la procession aux allures de marche pour la démocratie organisée par l’Eglise orthodoxe serbe, qui a désormais pris fait et cause pour l’opposition.
Cependant le régime du président Slobodan Milosevic a confirmé hier son intransigeance en faisant confirmer, par une décision de justice, la victoire du parti au pouvoir aux municipales de Belgrade.
Le défilé, le plus important depuis le grand rassemblement du Nouvel An orthodoxe le 14 janvier dernier, a coïncidé avec l’arrivée inopinée dans la capitale serbe du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov.
Ce dernier devait rencontrer dans la journée le président Slobodan Milosevic, condamné de plus en plus à la défensive après dix semaines de contestation tous azimuts.
Proche des autorités serbes, le Kremlin s’est toutefois contenté jusqu’à présent de prôner le dialogue entre le pouvoir et l’opposition, sans prendre parti sur le fond.
L’opposition, qui exige le respect par le gouvernement du résultat des élections municipales de novembre, a réussi grâce à la pression de la rue à s’installer aux commandes de Nis, la deuxième ville du pays.
La nouvelle équipe a pris ses fonctions hier, pour constater que les coffres de la ville étaient vides et que la tâche de reconstruction de la cité était immense.
A Belgrade, en revanche, le pouvoir est parvenu grâce à des manœuvres dilatoires sur le plan juridique à empêcher la prise de fonctions de l’opposition, pourtant vainqueur du scrutin.
La procession religieuse d’hier dans les rues de la capitale n’en prenait que plus de sens.
Le patriarche Pavle, octogénaire, était en tête, entouré d’une vingtaine de prêtres chantant des cantiques orthodoxes et brandissant la bannière de Saint-Sava, fondateur de l’Eglise orthodoxe serbe et fêté en ce 27 janvier.

Une foule nombreuse

La procession, qui a rapidement pris de l’ampleur, a démarré sous le soleil à l’extérieur de la cathédrale orthodoxe de la capitale serbe en direction du Temple de Saint-Sava, à trois km de là. Une messe y a été célébrée devant une foule de plus en plus nombreuse, débordant dans les rues alentours.
La police, qui a chargé à plusieurs reprises les manifestants au cours de ces derniers jours, se tenait prudemment à l’écart de la manifestation presque silencieuse, ponctuée des seuls cantiques.
Quelques heures plus tôt, les forces de l’ordre avaient déjà cédé face à la détermination des étudiants après huit jours de face à face sans relâche. Des centaines de policiers bloquaient depuis le 19 janvier la rue Kolarceva, qui mène au cœur de Belgrade. Le cordon a été finalement levé lundi aux premières heures de la matinée.
Dès l’annonce de ce succès, quelque 50.000 étudiants et sympathisants s’étaient précipités vers le centre de Belgrade dans l’euphorie et la liesse, sifflant et chantant à tue-tête.
L’opposition politique a appelé aussi à une manifestation dans la journée à Belgrade, dont le parcours devrait relier plusieurs églises de la capitale.
Dimanche, la police anti-émeutes avait chargé des manifestants dans le centre de la capitale et, depuis jeudi, le pouvoir semblait avoir autorisé les forces de l’ordre à recourir à la violence.
Les policiers ont matraqué des contestataires, dont des femmes et des enfants, dans plusieurs villes. Sept personnes ont été blessées lors d’un assaut des forces de l’ordre contre un barrage obstruant une route à Kragujevac.
Plus de 300.000 personnes ont suivi lundi à Belgrade la procession aux allures de marche pour la démocratie organisée par l’Eglise orthodoxe serbe, qui a désormais pris fait et cause pour l’opposition.Cependant le régime du président Slobodan Milosevic a confirmé hier son intransigeance en faisant confirmer, par une décision de justice, la victoire du parti au pouvoir aux...