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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Kurdistan, poumon économique de l'Irak

ZAKHO (Irak), 24 Janvier (AFP). — Sur les routes de montagne, les camions citernes de pétrole irakien croisent les poids lourds turcs chargés de produits alimentaires et de contrebande: le Kurdistan en vit, l’Irak en survit. Depuis cinq ans, les routiers turcs franchissent la frontière irakienne pour s’approvisionner en pétrole contre des denrées alimentaires, dont l’importation est autorisée par les Nations Unies, et des marchandises de contrebande vers l’Irak et l’Iran.
Les deux partis kurdes qui se divisent le nord du pays taxent ce commerce, qui leur permet de maintenir une administration.
Ces échanges ont fait du Kurdistan le poumon de l’Irak, écrasé par l’embargo depuis 1990. Un diplomate occidental à Bagdad estime que l’Irak exportait illégalement 280.000 barils de brut par jour, via la Turquie et l’Iran, avant d’être autorisé à reprendre des exportations contrôlées en décembre.
Après avoir franchi la frontière, la plupart des camions turcs font rapidement demi-tour au Kurdistan.
Dans une des dizaines de stations-service de fortune, enceintes de béton autour de citernes cabossées portant les noms de Sindi Petrol, Mustefa Petrol, ou Blind Petrol, les véhicules font un plein de 3.000 litres de carburant dans des réservoirs supplémentaires suspendus de part et d’autre des bennes, entre les trains de roue.

Du marbre pour le
palais de S. Hussein

Au poste d’Ibrahim Al-Khalil, à cinq kilomètres de la ville irakienne de Zakho, ils sont des centaines à faire la queue dès l’aube pour repasser les ponts sur la rivière Habur qui marque la frontière.
L’essence valant 3 cents américains contre plus d’un dollar le litre en Turquie, les chauffeurs vivent de ces allers et retours.
Les cargaisons en provenance de Turquie repartiront, elles, à bord de camions ou de camionnettes irakiens vers le reste du Kurdistan et vers Bagdad, où le marché noir est florissant.
Cachés sous des bâches, les camions transportent du ciment, des briques ou des poutrelles d’acier, en violation de l’embargo.
Certains camions immatriculés en Turquie franchissent le barrage de Faida, entre Dohouk et Mossoul, pour entrer en zone gouvernementale.
«Nous avons même vu passer du marbre pour les palais de Saddam Hussein», raconte un travailleur humanitaire.
La contrebande de cigarettes américaines est plus compliquée: une partie remonte immédiatement vers la Turquie. Faiblement taxées à la sortie puisqu’il s’agit de réexportations, elles rapporteront un gros bénéfice revendues en fraude.
Mais la plus grosse partie, explique un Occidental qui vit depuis des années au Kurdistan, est destinée à l’Iran. C’est là, dit-il, que se trouve le vrai marché.
ZAKHO (Irak), 24 Janvier (AFP). — Sur les routes de montagne, les camions citernes de pétrole irakien croisent les poids lourds turcs chargés de produits alimentaires et de contrebande: le Kurdistan en vit, l’Irak en survit. Depuis cinq ans, les routiers turcs franchissent la frontière irakienne pour s’approvisionner en pétrole contre des denrées alimentaires, dont...