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Actualités - CHRONOLOGIE

La décision d'organiser les municipales aurait mis le feu aux poudres Berry reprend ses reproches à l'égard de Hraoui (photo)

Le feu couve toujours sous la cendre entre Baabda et Aïn el-Tiné et il y a fort à parier que la polémique entre le chef du Parlement, M. Nabih Berry, et le président de la République, M. Elias Hraoui, reprendra de plus belle, surtout si le chef du Législatif persiste à exprimer haut et fort ses griefs contre le numéro un de l’Etat.
C’est que M. Berry est revenu à la charge hier, renouvelant ses critiques à l’égard du chef de l’Etat et égratignant au passage le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri. La raison de ce ressentiment? Non seulement le projet d’amendements constitutionnels qu’il affirme toujours vouloir combattre jusqu’au bout, mais, «entre autres», l’organisation des élections municipales qui a, semble-t-il, pris de court le chef du Législatif. En deux mots, le président de la Chambre considère qu’il a été dupé.
C’est du moins ce que M. Berry a laissé entendre hier devant les députés qu’il a reçus, Place de l’Etoile. Selon des sources parlementaires indépendantes, le chef du Parlement dit qu’il a été mis devant le fait accompli dans l’affaire des municipales après avoir été prié par ses deux «partenaires au sein de la troïka» de plaider devant les députés pour un ajournement des élections. «Quelques jours plus tard, il est surpris de découvrir que le gouvernement a fixé au 30 juin la date des municipales. Du coup, il leur en a voulu parce qu’à cause d’eux, il a fait mauvaise figure devant les députés», selon ces mêmes sources.
Une précision qui a semé l’émoi dans les milieux proches du chef du Législatif qui se sont empressés de minimiser l’impact de ces propos. Ils ont toutefois maintenu la même version des faits, mais en attribuant à la presse la responsabilité de ce que M. Berry considère comme une déconfiture devant les députés. Dans ces milieux, on a ainsi indiqué que les médias ont souvent attribué à la «troïka» du Pouvoir «un marchandage autour de certaines décisions que le président Berry ignorait pourtant». Dans ces milieux, on ne précise toutefois pas pourquoi M. Berry s’en est pris au chef de l’Etat si c’est la presse qui rapporte mal les faits comme ils le prétendent!
Toujours est-il que selon ces sources, le chef du gouvernement, «qui semblait en faveur d’un ajournement des élections, aurait sondé M. Berry sur cette même question». Ce dernier avait exprimé son «opposition de principe» à un tel projet, soulignant toutefois qu’il devait «recueillir l’avis des députés avant de se prononcer pour ou contre le report des municipales». C’est ce qu’il avait fait lors d’une de ses rencontres hebdomadaires du mercredi avec les parlementaires. Mais, toujours selon ces mêmes sources, «la presse dans son ensemble avait titré le lendemain sur l’opposition de M. Berry aux municipales». Dans le même temps, le chef du Législatif apprenait «inopinément» que les élections seront organisées le 30 juin. Toujours selon ces sources, le président de la Chambre a pris contact avec le chef du gouvernement pour lui reprocher de l’avoir mis dans une situation embarrassante et pour lui demander des explications. «C’est le président de la République et le ministre de l’Intérieur qui veulent qu’il en soit ainsi», avait indiqué M. Hariri pour toute réponse, selon ces mêmes sources.


Une décision
irrévocable

C’est ce qui explique, selon elle, que la médiation que le ministre de l’Intérieur avait tentée d’entreprendre entre Baabda et Aïn el-Tiné n’ait pas abouti. Et si M. Berry a accepté de mettre une sourdine à ses critiques à l’égard de la présidence de la République, il n’en demeure pas moins que sa décision de ne plus faire partie de la «troïka du Pouvoir est irrévocable», selon ses proches. Devant ses visiteurs, il a répété hier que la «troïka est morte et que la coordination doit s’établir au niveau des institutions». Il a aussi réaffirmé que cela «n’empêchera pas ses relations de rester excellentes avec les chefs de l’Etat et du gouvernement», qui, rappelle-t-on, avait contribué durant le week-end à assainir le climat entre Baabda et Aïn el-Tiné.
Mais il y a lieu de s’interroger aujourd’hui sur la durée de cette trêve Berry-Hraoui du moment qu’il apparaît que le chef du Législatif a choisi de «distiller» ses griefs contre le chef de l’Etat. Durant ses entretiens de mercredi dernier avec les députés, M. Berry avait axé ses propos sur le projet d’amendement de l’article 58 de la Constitution, souhaité par le président Hraoui et qui est susceptible, au cas où il passerait, de court-circuiter le rôle de la Chambre, de l’avis de M. Berry.
De nombreux parlementaires avaient déclaré partager le point de vue du chef du Législatif. Hier aussi, certains parmi eux ont exprimé quelques réserves sur le projet d’organisation des municipales. Dans ces cercles parlementaires, on a reproché à l’Exécutif d’avoir mis la charrue devant les bœufs en présentant le projet de loi sur les municipales avant celui de la décentralisation administrative. Selon ces députés, c’est la loi sur la décentralisation qui doit servir de base pour le projet de loi sur les municipales. En tout état de cause, la question doit être abordée aujourd’hui durant la réunion que la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice doit tenir en présence de M. Murr. Cette réunion sera consacrée, entre autres, à ces deux textes de loi.
Le feu couve toujours sous la cendre entre Baabda et Aïn el-Tiné et il y a fort à parier que la polémique entre le chef du Parlement, M. Nabih Berry, et le président de la République, M. Elias Hraoui, reprendra de plus belle, surtout si le chef du Législatif persiste à exprimer haut et fort ses griefs contre le numéro un de l’Etat.C’est que M. Berry est revenu à la charge...