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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pouvoir serbe défie la communauté internationale


Le pouvoir du président Slobadan Milosevic a aggravé hier la crise en Serbie, en suspendant la victoire de l’opposition un temps reconnue à Belgrade, et infligé du même coup un camouflet à la communauté internationale. (VOIR AUSSI EN PAGE 8)

De son côté, le patriarche de l’Eglise orthodoxe serbe, Mgr Pavle, est venu apporter son soutien et bénir des milliers d’étudiants engagés dans une épreuve de force avec la police anti-émeutes, qui refuse de les laisser défiler dans les rues de Belgrade.
Alors que la commission électorale avait admis la semaine dernière la victoire de l’opposition dans la capitale aux municipales du 17 novembre, le tribunal de Belgrade a suspendu lundi cette décision et jugé recevable une plainte du parti socialiste (SPS, au pouvoir).
L’opposition «ne renoncera pas à la victoire», a assuré peu après un des leaders de l’opposition, Mme Vesn Pesic, chef de l’Alliance civique, devant une foule de 30.000 personnes rassemblées comme chaque jour dans le centre de Belgrade.
«Le pouvoir ne doit pas croire que la patience du peuple est éternelle», a menacé Zoran Djindjic, un autre leader de la coalition «Ensemble», président du Parti démocrate.
Le SPS a estimé «illégale» la décision de la commission qui avait attribué 60 sièges à «Ensemble», contre 23 au SPS et 15 au parti radical serbe (SRS, ultra-nationaliste). Ce parti a également déposé une plainte qui a été jugée recevable.
Le tribunal municipal a décidé de se dessaisir du dossier et de le transmettre à la Cour suprême de Serbie pour qu’elle désigne une autre juridiction chargée de trancher la question.
Plus grave encore pour l’opposition, le président du tribunal de Belgrade, M. Dragoljub Jankovic, a assuré qu’aucun délai ne pouvait être fixé en ce qui concerne la décision finale.
Ses propos n’ont pu que confirmer les craintes selon lesquelles M. Milosevic cherche à gagner du temps et à faire pourrir la situation en multipliant les arguties juridiques.
En outre, la Cour suprême a infligé lundi un autre revers à l’opposition en la privant de sa victoire dans la ville de Sabac (ouest).
La Cour a rejeté une série de plaintes de la coalition «Ensemble», qui contestait l’attribution de plusieurs sièges au SPS permettant à celui-ci d’obtenir la majorité au conseil municipal.
Sabac figure parmi les 14 villes où la victoire de l’opposition a été constatée fin décembre par une mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Sur ces 14 villes, le pouvoir serbe n’a concédé sa défaite que dans six d’entre elles.
Les décisions d’hier apparaissent donc comme autant de défis à la communauté internationale qui multiplie en vain les avertissements au président Milosevic.
Le pouvoir du président Slobadan Milosevic a aggravé hier la crise en Serbie, en suspendant la victoire de l’opposition un temps reconnue à Belgrade, et infligé du même coup un camouflet à la communauté internationale. (VOIR AUSSI EN PAGE 8)De son côté, le patriarche de l’Eglise orthodoxe serbe, Mgr Pavle, est venu apporter son soutien et bénir des milliers d’étudiants...