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Actualités - REPORTAGE

A la galerie Bekhazi Rencotre débat avec Mansour Rahbani (photos)

Le public était venu nombreux à la galerie Bekhazi (Achrafieh) pour un dialogue avec Mansour Rahbani. En introduction, Riad el-Khoury a évoqué «le trio géant» que formaient les frères Rahbani.
C’est au philosophe grec, Socrate, que Mansour Rahbani a fait allusion dans son intervention. «Quand Socrate a été condamné à mort, il a dit à ses compatriotes: Athéniens, arrêtez de vous disperser. La vérité est dans la beauté et l’art». «Nous sommes, au Liban actuellement, dans la même situation qu’Athènes au temps de Socrate» devait-il poursuivre. «Nous nous occupons de tout sauf de l’essentiel. On ne donne même pas à l’art l’équivalent du coût de 5 km d’autoroute...».
Ensuite, un film d’une vingtaine de minutes alternant interviews de Mansour et extraits d’opérettes a emporté l’auditoire dans une ballade à travers le temps. Gendarme à Antélias à 18 ans, Mansour Rahbani portait à la hanche un révolver en bois, moins lourd que l’acier.
«L’art et le journalisme sont frères: de l’un naît la beauté que l’autre se fait un devoir de répandre», dit-il dans une de ses interviews. Plus loin, il souligne «qu’il est important de savoir prendre position dans la vie. Qu’une action s’en suive ou pas, peu importe». On ne pouvait réentendre des passages de «Sayf 840» (l’été 1840), «Petra», «La Wassiya»... sans éprouver de la nostalgie.
Puis Mansour Rahbani a expliqué que chacune des compositions du groupe était soumise à un comité d’intellectuels et d’artistes. «Pour un regard critique et un avis consultatif. Mais le moment le plus important dans nos réunions... c’était le déjeuner que nous partagions...».
Quelle est la part du moi dans la création artistique? «Le moi, c’est le début et la fin de toute chose. On dit que la maternité est la chose la plus importante. Elle ne l’est que dans la mesure où l’enfant porte en lui une part du moi. En art c’est exacerbé». Et l’ego dans le travail du duo Assi Mansour? «Nous avons constitué un ego unique. Il y avait une concurrence, ne nous leurrons pas, chacun cherche à laisser quelque chose de lui-même pour la postérité, mais cette opposition était créative, elle restait dans les limites de notre création commune».

Socrate

En réponse à de nombreuses questions sur «Socrate», la pièce qu’il prépare depuis un certain temps, Mansour Rahbani a dit: «Posez la question à Habib Lteif, le directeur du Casino du Liban. Cette pièce à l’origine était conçue pour être présentée dans la grande salle de théâtre du Casino. Cette salle n’a encore pas été restaurée et je ne sais quand elle le sera. Il y avait un problème de subvention officielle... J’ai mis les parties en rapport. Elles vont finir par se mettre d’accord... sur mon dos», dit-il en riant.
Il a ensuite indiqué «qu’il faudra nous avertir au moins huit mois à l’avance pour que nous puissions préparer les textes, les musiques, les décors et les costumes». Quant à la pièce, elle raconte «l’entrée des spartiates dans Athènes, la chute de la démocratie et la dictature des Trente... Je n’invente rien, c’est de l’histoire».
Nombreuses ont été les questions qui sont posées sur les rapports entre Mansour et la grande Feyrouz, sur une éventuelle collaboration entre eux. «Il y a une grande amitié entre nous et Feyrouz», a-t-il souligné. «Nous nous rendons souvent visite et j’espère que nous allons recollaborer bientôt ensemble».
Quel lien existait entre l’art de Mansour Rahbani et Antoun Saadé, fondateur du Parti social national syrien? «Je n’ai jamais fait partie d’un parti politique. Mais je voudrais noter ceci: c’est l’unique parti qui a réussi à effacer toute appartenance communautaire au profit d’une appartenance idéologique».
Quant à l’action des pouvoirs publics en faveur de l’art et des frères Rahbani en particulier, Mansour constate que «rien n’a été fait ni pour l’un ni pour les autres... Il faut un à deux ans pour édifier un immeuble; il en faut une bonne vingtaine pour construire un homme. Quant aux constructions, leur valeur baisse avec les années, contrairement aux œuvres d’art...».
Il a cependant qualifié la politique d’art véritable. «Je ne parle bien évidemment, pas des filouteries qui sont en vigueur aujourd’hui, mais de l’art de gouverner, de prévoir, de légiférer...».
Une rencontre qui prouve qu’un artiste n’est pas forcément un marginal, muré dans sa tour d’ivoire et qu’il peut être un bon communicant...
A.G.
Le public était venu nombreux à la galerie Bekhazi (Achrafieh) pour un dialogue avec Mansour Rahbani. En introduction, Riad el-Khoury a évoqué «le trio géant» que formaient les frères Rahbani.C’est au philosophe grec, Socrate, que Mansour Rahbani a fait allusion dans son intervention. «Quand Socrate a été condamné à mort, il a dit à ses compatriotes: Athéniens,...