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Actualités - CHRONOLOGIE

La maladie de Boris Elstine relance la question de sa succession


MOSCOU, 17 Janvier (AFP). — L’hospitalisation pour pneumonie de Boris Eltsine a relancé la perspective d’une élection présidentielle anticipée et remis en selle son rival Alexandre Lebed, à la plus grande inquiétude de l’élite politique et économique du pays, soulignaient vendredi les analystes.
M. Eltsine, 65 ans, a passé vendredi son dixième jour à l’hôpital central du Kremlin pour une maladie dont ses médecins ont dû admettre progressivement le caractère «assez sérieux».
Le porte-parole du Kremlin a affirmé vendredi que l’état de santé du président russe «s’améliorait» et que ce dernier pourrait sortir dans le courant de la semaine prochaine.
Mais la classe politique russe juge cette nouvelle alerte — après le quintuple pontage coronarien subi le 5 novembre par le président — suffisamment sérieuse pour désormais évoquer, plus ou moins ouvertement, la question de la succession de M. Eltsine.
«Une pneumonie, pour un homme âgé qui se remet d’une opération du cœur, est en soi quelque chose d’assez sérieux. On ne peut plus exclure que le président soit contraint de démissionner, non sous une quelconque pression, mais pour des raisons tout à fait objectives», selon Andreï Piontkowski, directeur du Centre d’études stratégiques.
C’est en tout cas autour de cette éventualité que s’est développé le jeu politique de la semaine écoulée en Russie, soulignent les analystes.
Alexandre Lebed, grand favori à la succession de Boris Eltsine, s’est dit certain que ce dernier n’irait pas au bout de son mandat en l’an 2000 et que le pays allait «lui tomber dans les bras».
Un sondage publié jeudi par le quotidien Nezavissimaïa Gazeta n’a pu que conforter le général à la retraite dans ces convictions: 58,4% des Russes disaient lui faire confiance, loin devant tous les autres hommes politiques dont M. Eltsine lui-même (22,6%).
Mais dans le même temps, une large partie de l’élite du pays se mobilise pour empêcher une arrivée au pouvoir de l’imprévisible général ou en tout cas pour en limiter les conséquences.
Le président du Conseil de la fédération (Chambre haute du Parlement) Egor Stroïev a ainsi proposé une révision constitutionnelle pour augmenter les pouvoirs — aujourd’hui très réduits — du Parlement au détriment de ceux du chef de l’Etat.

L’ombre de Lebed

L’initiative vise surtout à éviter qu’un successeur de Boris Eltsine puisse abuser des très larges pouvoirs que ce dernier s’est attribués selon l’actuelle Constitution, d’après les analystes.
«Même les responsables du régime actuel pourraient être d’accord pour limiter les pouvoirs du président si cette fonction devait revenir à quelqu’un comme Lebed», estime l’analyste Sergueï Markov, de la fondation Carnegie à Moscou.
«La stabilité du régime passait hier par un président fort. Elle pourrait exiger demain un président faible», ajoute-t-il.
S’il est très populaire dans le pays, M. Lebed est détesté par une large part de l’élite politique et économique, qui s’inquiète de perdre ses privilèges et doute des convictions démocratiques de l’ancien parachutiste.
L’ombre de M. Lebed plane également sur la décision de l’opposition communiste de renoncer jeudi à initier une procédure de destitution contre M. Eltsine.
«Les communistes ne sont pas du tout intéressés par une élection présidentielle anticipée, car c’est Lebed qui serait alors élu», analyse M. Piontkowski.
«Le pic de popularité des communistes est déjà passé et ils le savent», ajoute le député libéral Viktor Pokhmelkine, en faisant référence à leur électorat majoritairement âgé.
Le président du Parti communiste Guennadi Ziouganov a été largement défait par Boris Eltsine au second tour de l’élection présidentielle le 3 juillet dernier. Les communistes ont depuis nettement modéré leurs positions, laissant le général Lebed seul tenant d’une opposition radicale.
MOSCOU, 17 Janvier (AFP). — L’hospitalisation pour pneumonie de Boris Eltsine a relancé la perspective d’une élection présidentielle anticipée et remis en selle son rival Alexandre Lebed, à la plus grande inquiétude de l’élite politique et économique du pays, soulignaient vendredi les analystes.M. Eltsine, 65 ans, a passé vendredi son dixième jour à l’hôpital...