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Actualités - CHRONOLOGIE

Carola Strobel et Michael Seewan : des pièces ardues pour un duo violon-piano

Ils ont beaucoup en commun. Tout d’abord, l’amour de la musique et ensuite le talent. Un talent qu’ils ont perfectionné dans les meilleurs conservatoires d’Allemagne et d’Europe avant d’entamer une carrière de concertistes itinérants. Invités par le Kulturzentrum, ce duo violon-piano une belle prestation à l’auditorium de la Faculté des sciences médicales de l’UL, Sin el-Fil.*
Pour animer le dialogue de l’archet (Carola Strobel) et du clavier (Michael Seewan) un programme électrique, plutôt ardu, dépourvu de fioritures: Chostakovitch, Bach et Beethoven.
Les trois mouvements de la sonate op. 134 pour violon et piano de Chostakovitch ont permis aux jeunes interprètes, dès les premières mesures, de donner la mesure de leur talent.
Bien qu’il maintienne des attaches solides avec le folklore russe dont il garde une notion nostalgique et colorée, Chostakovitch est un musicien au langage moderne, à l’écriture simple, adroite et plaisante malgré les dissonances harmoniques et les stridences de l’art contemporain…
Accusé par les communistes de «déviation bourgeoise» Chostakovitch dénoue une impression libérée, surprenante, procédant par opposition brusque de nuances et d’effets de timbre.
De cet univers sonore dont les préoccupations métaphysiques sont absentes, la fugue de Bach (sonate n°2 en La mineur pour violon seul) se dégage tout à fait. En effet, Dieu y est omniprésent, et loué avec un lyrisme contenu, vibrant de ferveur. Partition dure aux accents véhéments, où les écueils techniques abondent mais où, malgré la sécheresse des coups d’archet, subsiste une mélodie prenante, obsessionnelle qui se vrille autour du cœur…
Richesse incommensurable, beauté éclatante du verbe de Beethoven, à travers les quatre mouvements de la sonate op. 96 en sol majeur pour piano et violon. Triomphante, torrentielle, puissante, la musique du maître de Bonn est toujours impétueuse, même dans ses confidences, ses murmures…
D’une phrase souple comme un cheval à l’amble, au galop trépidant d’accords plaqués à toute vitesse, en passant par des moments d’infinie rêverie, cette sonate, ample et majestueuse, renoue avec la grande tradition des partitions romantiques, où les fureurs et les mystères de la nature sont invoqués pour exprimer cette myriade de sentiments bouillonnants qui ont habité Beethoven qui fut sourd à la fin de sa vie, suprême malheur pour un musicien.

Edgar DAVIDIAN

(*) Ce concert sera redonné ce soir, vendredi 17 janvier, 19h30, à l’Ecole nationale grecque-orthodoxe des jeunes filles, Zahrieh/Tripoli. Et lundi 20 janvier, 19h au Kulturzentrum, Jounieh.
Ils ont beaucoup en commun. Tout d’abord, l’amour de la musique et ensuite le talent. Un talent qu’ils ont perfectionné dans les meilleurs conservatoires d’Allemagne et d’Europe avant d’entamer une carrière de concertistes itinérants. Invités par le Kulturzentrum, ce duo violon-piano une belle prestation à l’auditorium de la Faculté des sciences médicales de...