Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré ses efforts pour faire aboutir les pourparlers Moubarak s'est fait voler la vedette par le roi Hussein

Le président égyptien Hosni Moubarak, qui n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir le dirigeant palestinien Yasser Arafat durant ses négociations interminables avec Israël, s’est fait au dernier moment voler la vedette par le roi Hussein de Jordanie.
Le président américain Bill Clinton a décerné un prix d’excellence au souverain hachémite et seulement un accessit au chef de l’Etat égyptien à la suite de la conclusion mercredi avant l’aube d’un accord sur Hébron.
«Le roi Hussein, a dit M. Clinton, mérite une reconnaissance particulière et ma gratitude pour son œuvre en faveur de la paix. Je veux aussi exprimer mon appréciation au président Moubarak pour son soutien».
Si Israël a qualifié de «décisive» la visite dimanche à Gaza du souverain hachémite, pour Le Caire, le roi Hussein n’a fait que présenter une formule de compromis égyptienne.
«Nous avons proposé, a dit M. Moubarak, de repousser jusqu’à la mi-1998 les derniers redéploiements» de l’armée israélienne. «Il semble que la proposition égyptienne n’ait pas été d’abord examinée sérieusement (par les Israéliens) et quand le roi m’a dit qu’il allait rencontrer Netanyahu pour tenter de le convaincre, je lui ai répondu: vas-y».
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, M. Moubarak a souligné qu’il lui était «égal de savoir qui allait aider à faire avancer le processus de paix» et que «seuls les résultats comptent». La télévision d’Etat égyptienne a en outre noté qu’il avait été «le premier à avoir adressé ses félicitations» au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président palestinien Yasser Arafat.

«Un cadeau à la
Jordanie»

Cependant, le sentiment général au Caire est qu’Israël et Washington ont voulu faire un cadeau à la Jordanie au détriment de l’Egypte qu’ils soupçonnent de pousser à l’intransigeance les Palestiniens.
«Il est clair que le gouvernement israélien a voulu limiter le rôle égyptien dans le processus de paix car il accusait Le Caire d’inciter les Palestiniens à refuser plusieurs offres israéliennes», estime M. Imad Gad, expert des questions israéliennes au Centre d’études stratégique du quotidien Al-Ahram.
Par ailleurs, ajoute-t-il, «les Etats-Unis n’ont pas pardonné à M. Moubarak d’avoir refusé de venir fin octobre à Washington» pour un mini-sommet de MM. Clinton, Netanyahu et Arafat, «alors que le roi Hussein avait fait le voyage pour essayer de débloquer le processus de paix».
«Du point de vue américain et israélien, la Jordanie joue un rôle plus neutre alors que l’Egypte est plus engagée du côté palestinien et arabe. C’est pour cela qu’ils ont voulu récompenser Amman», a-t-il ajouté.
En revanche, les dirigeants jordaniens pensent que le roi a réussi en raison du «crédit personnel» dont il jouit auprès des dirigeants israéliens et américains, et ont revendiqué pleinement la paternité du compromis décisif.
«Si le roi a réussi là où les tentatives américaines et égyptiennes ont échoué, c’est en raison du crédit personnel dont il jouit tant auprès de M. Netanyahu que de l’administration américaine», a déclaré un haut responsable jordanien sous couvert de l’anonymat.
La prééminence donnée au rôle du roi Hussein dans l’accord sur Hébron risque de raviver la rivalité entre Le Caire et Amman, les deux seuls pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël.
Mais pour le rédacteur en chef de l’hebdomadaire gouvernemental Al-Moussaouar, Akram Mohammed Ahmed, «le rôle égyptien reste indispensable». Selon lui, «la Jordanie en fin de compte a des capacités limitées et par conséquent, son rôle a des limites et l’influence jordanienne dans le monde arabe est également limitée».
Le président égyptien Hosni Moubarak, qui n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir le dirigeant palestinien Yasser Arafat durant ses négociations interminables avec Israël, s’est fait au dernier moment voler la vedette par le roi Hussein de Jordanie.Le président américain Bill Clinton a décerné un prix d’excellence au souverain hachémite et seulement un accessit au...