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Actualités - CHRONOLOGIE

Il a demandé à Juppé l'aide de la France Tarek Aziz accuse Washington et Londres d'empêcher la levée de l'embargo contre l'Irak

Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a accusé hier à Paris les Etats-Unis et la Grande-Bretagne «d’empêcher la levée de l’embargo» imposé contre son pays depuis six ans, et appelé la France à l’aide pour convaincre le Conseil de Sécurité de lever rapidement les sanctions (VOIR AUSSI PAGE 7).
S’exprimant à l’issue d’un entretien d’une heure avec le premier ministre français Alain Juppé, M. Tarek Aziz a demandé à la France, en sa qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, «d’aider à une levée rapide» des sanctions contre son pays.

«La France peut aider», a-t-il assuré, en expliquant que «le problème ne résidait pas dans l’application des résolutions (de l’ONU) mais dans l’attitude biaisée des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne qui utilisent l’ONU à des fins politiques».

«Notre entretien a porté sur les moyens de développer une vision commune» en ce qui concerne les relations de l’Irak avec le Conseil de Sécurité de l’ONU, a poursuivi le vice-premier ministre, en ajoutant qu’il avait «clairement expliqué» à M. Juppé la position de son pays.

«Nous avons accepté ces résolutions et nous avons montré notre disposition à les appliquer de façon équilibrée et juste», a-t-il dit, en accusant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne «de donner délibérément leur propre interprétation de ces résolutions».
A ce propos, il a exprimé l’espoir de voir la situation se dénouer rapidement et le Conseil de Sécurité «réexaminer sérieusement et très vite la possibilité de lever l’embargo».
Paris entend inciter Bagdad à se montrer «coopératif» avec les missions de l’ONU, selon des sources diplomatiques françaises.
Conformément aux résolutions de l’ONU, consécutives à l’invasion du Koweit par l’Irak en 1990, les inspecteurs de l’ONU doivent attester que l’Irak a rendu compte de toutes les armes de destruction massive qu’il possède et les a détruites, pour que l’embargo qui le frappe soit levé.

Un «coup dur»

La visite à Paris de M. Aziz, la première depuis un an, survient alors que la situation en Irak a connu deux développements importants le mois dernier:
— La mise en œuvre début décembre d’une résolution de l’ONU autorisant pour la première fois depuis l’embargo ce pays à vendre pour 2 milliards de dollars de brut chaque semestre afin de financer des achats de vivres et de médicaments destinés à la population qui souffre des conséquences de l’embargo. Paris, qui est favorable au retour de l’Irak au sein de la communauté internationale, avait beaucoup poussé ce pays à accepter cette résolution 986, dite «pétrole contre nourriture».
— La décision de la France, fin décembre, de ne plus participer à la nouvelle force de surveillance aérienne du nord de l’Irak.
M. Aziz s’est félicité hier de l’initiative française, qualifiée par la presse officielle irakienne de «coup dur» à la coalition multinationale anti-irakienne depuis la guerre du Golfe, sous la conduite des Etats-Unis.
Le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a accusé hier à Paris les Etats-Unis et la Grande-Bretagne «d’empêcher la levée de l’embargo» imposé contre son pays depuis six ans, et appelé la France à l’aide pour convaincre le Conseil de Sécurité de lever rapidement les sanctions (VOIR AUSSI PAGE 7).S’exprimant à l’issue d’un entretien d’une heure avec le...