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Actualités - REPORTAGE

Démarrage des cours à l'école supérieure des affaires

Depuis quelques mois, des relations étroites entre la France et le Liban est né un nouveau trait d’union entre les deux nations, une branche active et moderne de la culture francophone: l’«ESA» (Ecole Supérieure des Affaires). Les cours ont débuté le 8 janvier et à cette occasion, Mme Véronique de Chantérac, directeur général de l’«ESCP», a effectué une visite à Beyrouth, afin d’adresser ses encouragements aux 50 élèves qui formeront, en partie, l’élite du Liban de demain.
Cette rentrée symbolique a permis aussi de cristalliser les points de vue des différents membres du Comité d’orientation composé des responsables de l’économie libanaise et des autorités françaises sur le territoire libanais. Ainsi, cette école supérieure libanaise est non seulement dotée de moyens pédagogiques modernes, mais surtout d’une politique concertée entre le corps enseignant, les élèves et les décideurs économiques du pays.
Comme l’a souligné l’ambassadeur de France au Liban, à son arrivée, «la francophonie n’est pas uniquement une question culturelle; elle intéresse aussi l’économie». Lors de la visite du président Jacques Chirac au Liban, un certain nombre d’accords économiques bilatéraux ont été signés. De façon générale, manifestement, la France, à travers son ambassade, multiplie les efforts afin de renforcer ses liens avec le pays du cèdre. L’été écoulé, M. Hubert Flahault a visité le Liban afin de consacrer l’ouverture de l’«Ecole Supérieure des Affaires». Cette institution est dotée de deux départements spécialisés, l’«Institut Monétaire et Financier» et le «Centre de documentation internationale en Management». Hier, Mme de Chantérac a ouvert la première session de cours de l’Ecole Supérieure des Affaires (ESA) dont l’implantation dans les anciens locaux prestigieux de l’ambassade de France, rue Clemenceau, illustre l’image que veulent développer les autorités françaises et libanaises faite d’une solide collaboration, au plus haut niveau. En effet, il s’agit bien là d’un haut niveau d’éducation et de gestion qui sera dispensé derrière ces murs boisés d’une institution, modeste au départ, mais qui se développera rapidement pour devenir l’école de choix des cadres supérieurs libanais de demain. Pour la première fois, la possibilité est donnée aux jeunes Libanais de ne plus s’expatrier pour se former à des situations importantes. Cette fois, c’est un système éducatif digne de ce nom, pour des matières très spécialisées, qui sera à la portée de tous. Il va sans dire que c’est là aussi une façon pour la France et le Liban de synchroniser les méthodes de travail au niveau de la direction de l’Etat et, dans un premier temps, de rendre plus facile les liens entre les deux Banques centrales qui ont été, chacune dans son pays, à la base de la fondation de ce type d’école.

La rentrée pour
cinquante
élèves surdoués

La première formation lancée par l’«ESA» est un programme MBA, à temps plein d’une durée d’un an. Cinquante étudiants ont été recrutés en juin et septembre derniers, à l’issue d’épreuves de sélection effectuées par des jurys composés de professeurs étrangers et d’un représentant du milieu d’affaires libanais. Plus de 250 demandes, triées sur le volet, ont été adressées à cette occasion, à l’«ESA». La sélection concerne les diplômés de l’enseignement supérieur, dont des ingénieurs, et la sélection est uniquement basée sur le niveau de connaissances. «Cette notion de sélection est le garant de la réussite de l’école» affirme M. Roger Ourset, directeur général de l’ESA.
La formation a débuté par un séminaire organisé en France, dans les trois écoles de la CCIP associées aux programmes de «HEC», «ESCP» et de «Ecole Européenne des Affaires». Interrogé par «L’Orient-Le Jour» sur les chances de réussite de l’Ecole, M. Ourset assure: «Au départ, certains responsables économiques, membres du Comité de l’école, se sont posé la question de l’efficacité d’un enseignement d’un an; mais après approfondissement des programmes, il est apparu clairement que les étudiants de «l’ESA», jeunes ou cadres en formation continue, seraient parfaitement adaptés à la vie active et à l’offre d’emplois qui les attend». Seul point d’ombre: les hommes d’affaires qui ont misé sur cette élite seront-ils en mesure d’attribuer des rémunérations, des postes et une situation sociale en rapport et, pour le moins, capables de retenir ces jeunes au Liban?
A une autre question portant sur l’atypie du système libanais, Mme de Chantérac déclare: «Les étudiants de l’ESA ont une mentalité identique à celle des élèves parisiens ou d’autres capitales dans le monde. Ils ont toutefois la particularité d’être créatifs, dérangeants et donc très stimulants pour l’enseignant. Par ailleurs, personne ne peut changer le caractère des individus, c’est donc aux professeurs d’adapter les méthodes pédagogiques en fonction du milieu et de ses besoins. Voilà, la tache que devront accomplir les quelque 27 professeurs étrangers, tous de premier plan, essentiellement français qui viendront, à tour de rôle dispenser leur cours à l’ESA-Beyrouth». Mme de Chantérac a, par ailleurs, insisté sur la diversité communautaire des étudiants de l’«ESA»; ceci constitue peut-être déjà un début de réussite pour cette nouvelle école supérieure. Il faut noter enfin que 15 jeunes filles et 35 garçons composent cette promotion, dont 40% de francophones et 40% d’anglophones qui vont donc suivre un enseignement essentiellement en français. Faut-il voir là l’essor de la francophonie par l’enseignement supérieur?
Le 21 janvier 1997 se tiendra la réunion du conseil de surveillance de l’école, coprésidé par MM. Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale, et Jean-Pierre Lafon, ambassadeur de France au Liban.

Gérard de HAUTEVILLE
Depuis quelques mois, des relations étroites entre la France et le Liban est né un nouveau trait d’union entre les deux nations, une branche active et moderne de la culture francophone: l’«ESA» (Ecole Supérieure des Affaires). Les cours ont débuté le 8 janvier et à cette occasion, Mme Véronique de Chantérac, directeur général de l’«ESCP», a effectué une visite à...