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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Mécontentement syndical face à l'exacerbation de la crise socio-économique La CGTL s'insurge contre l'amendement du code de travail

Le comité de coordination syndical a brandi hier la menace d’une grève pour protester contre le maintien de la politique que les gouvernements Hariri successifs suivent sur le plan social. Selon le comité, la grève sera décrétée «dans un proche avenir», et est principalement justifiée par l’«indifférence du gouvernement face à l’exacerbation de la crise socio-économique».
Cette indifférence transparaît aux yeux du comité, à travers les chiffres du projet de budget, qui relèguent au deuxième plan, a-t-il noté, les projets à caractère social. Le comité a par ailleurs stigmatisé le projet d’amendement du Code de travail qu’il a qualifié de «dangereux» tandis que la CGTL a fait part de son intention de déposer une plainte contre le gouvernement auprès de l’OIT et de l’OAT.
Le comité de coordination syndical a tenu une réunion au siège de la Confédération générale des travailleurs au Liban pour passer en revue la situation locale. Dans le communiqué qu’il a fait paraître plus tard, le comité a mis l’accent sur «l’indifférence» officielle face à la crise socio-économique et a accusé le gouvernement d’alourdir les charges sur les personnes à revenus limités. «Dans le projet de budget, les recettes provenant des impôts indirects ne représentent pas moins de 66% alors que les impôts directs ne sont pas supérieurs à 44%. De plus, le projet de la loi de finances ne prévoit pas les fonds nécessaires pour la nouvelle échelle des salaires des enseignants, sans compter que le ministère des Finances essaie de ne pas appliquer cette échelle. Pour sa part, le gouvernement n’a toujours pas accordé aux fonctionnaires du secteur public une augmentation de salaires de 20% à titre de vie chère pour l’année 1996, comme il l’avait octroyé au secteur privé», a indiqué le comité de coordination syndical.

Menace de grève

Poursuivant sur sa lancée, le comité (formé de la CGTL, des représentants du corps enseignant scolaire et universitaire et de plusieurs courants et formations politiques) a fait remarquer que «les responsables qui consacrent 42% du budget pour les intérêts des bons du Trésor et le service de la dette publique s’abstiennent de prévoir les fonds nécessaires pour la mise en œuvre de projets de développements, pédagogiques, agricoles, industriels...».
Après avoir brossé ce tableau de la situation sociale, le comité a indiqué que «la politique du gouvernement le poussera à décréter la grève dans un proche avenir». La grève, a-t-il ajouté, «sera un des moyens de pression pour faire face à la politique de nos dirigeants qui font fi des valeurs de justice et de liberté et qui ne tiennent pas compte du droit du Libanais à une vie digne».
L’amendement
du Code de
travail

Par ailleurs, le comité de coordination syndical s’est élevé contre le projet d’amendement du Code de travail, qui figure à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Il l’a qualifié de «dangereux» estimant qu’il est «en contradiction avec la Constitution, la Charte des droits de l’homme, les conventions internationales de travail relatives aux libertés et aux droits syndicaux, et la huitième convention de l’Organisation arabe de travail».
Pour le comité, le projet prévu par le gouvernement pour modifier le Code de travail «dans un sens imposant des restrictions à l’action syndicale ne peut être situé que dans le cadre des campagnes menées par le Pouvoir contre les libertés syndicales et médiatiques». Le comité s’est engagé «à lutter par tous les moyens contre le projet dangereux et sous-développé». De son côté, la CGTL envisage de «déposer une plainte contre les pratiques du gouvernement auprès de toutes les instances internationales concernées et notamment auprès des deux organisations internationale et arabe du travail», (OIT et OAT).
Autre sujet examiné par le comité de coordination syndical: la situation explosive au Liban-Sud et les incidents de sécurité au Liban et en Syrie. Après avoir stigmatisé toute forme de violence, le comité a mis l’accent sur la nécessité d’une cohésion nationale autour du projet de libération du pays de l’occupation israélienne et d’une consolidation du «front intérieur contre toute tentative de discorde que les pêcheurs en eau trouble essaient de semer».
Le comité de coordination syndical a brandi hier la menace d’une grève pour protester contre le maintien de la politique que les gouvernements Hariri successifs suivent sur le plan social. Selon le comité, la grève sera décrétée «dans un proche avenir», et est principalement justifiée par l’«indifférence du gouvernement face à l’exacerbation de la crise...