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Actualités - CHRONOLOGIE

L'opposition serbe fait monter la pression sur Milosévic

BELGRADE, 9 Janvier (AFP, Reuter). — L’opposition serbe a encore fait monter la pression jeudi sur M. Slobodan Milosevic, après que l’un de ses principaux dirigeants, Vuk Draskovic, eut accusé l’épouse du président de vouloir le faire tuer
Selon M. Draskovic, Mme Mira Markovic — considérée par les milieux d’opposition comme le mauvais génie de son mari, le président serbe — aurait déclaré, lors d’une réunion avec les dirigeants de la police, que «les manifestations ne peuvent cesser tant qu’on n’aura pas fait peur au peuple. Pour cela, je demande la tête de Vuk. Trouvez le moyen de le tuer avant le 12 janvier», aurait ajouté l’épouse du président serbe.
Si cela arrivait, a indiqué M. Draskovic, qui s’adressait à environ cinquante mille manifestants de l’opposition dans le centre de Belgrade, ni Mme Markovic, ni M. Milosevic et leurs collaborateurs «n’auraient le plaisir d’assister à mes funérailles, car ils seraient engloutis par les ténèbres avant».
Le dirigeant du Mouvement serbe de renouveau a affirmé avoir donné à cet effet ses instructions «aux hommes de l’opposition dans l’armée, dans la police et aux unités et groupes spéciaux de la Serbie démocratique».
Dans les rues du centre, la police anti-émeutes a établi plusieurs cordons pour empêcher la colonne de manifestants d’avancer. Ceux-ci jouaient avec elle au chat et à la souris, se faisant simples passants pour passer à côté des hommes casqués et armés de matraques, puis redescendant sur la chaussée pour redevenir manifestants cinquante mètres plus loin.
Les étudiants contestataires, qui manifestaient séparément, ont appliqué leur nouvelle tactique de face-à-face permanent avec les forces anti-émeutes. En se relayant par groupes de cent personnes, ils ont pris position face au cordon de police et ont entamé la lecture à voix haute d’un texte d’Aristote, qui devait être suivi d’un autre d’Héraclite.

Nouvelle manif «auto»

S’adressant aux manifestants réunis place de la République, M. Draskovic a déclaré par ailleurs que le président serbe avait envoyé son chef de la diplomatie, M. Milan Milutinovic, chez un ambassadeur occidental, pour l’informer qu’«aucune force ne saurait contraindre Milosevic à céder Belgrade à l’opposition, indépendamment des protestations et de l’OSCE».
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe avait recommandé au régime serbe de reconnaître la victoire de l’opposition dans 14 villes, dont Belgrade, où les résultats des municipales du 17 novembre avaient été annulés au profit des socialistes au pouvoir.
Enfin, M. Draskovic a invité les Belgradois à une nouvelle manifestation automobile vendredi. Ironisant sur les accusations portées, selon lui, par Mme Markovic contre les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, il a appelé les propriétaires des voitures de marque étrangère à venir vérifier dans le centre de Belgrade si leur véhicule «n’avait pas attrapé de virus anti-serbe».
Lors de ses manifestations automobiles précédentes, l’opposition avait encouragé les conducteurs à simuler des pannes pour immobiliser leur voiture au milieu de la chaussée.
Mercredi soir, le gouvernement serbe avait reconnu la victoire de l’opposition dans la deuxième ville du pays, Nis, mais cette concession a été jugée insuffisante par la coalition Ensemble.
Celle-ci a contesté tant le nombre de sièges que lui reconnaît la déclaration du gouvernement, que celui qu’elle attribue au parti socialiste. En outre, elle a relevé que le communiqué de Belgrade n’a aucune force exécutoire, la décision appartenant à la commission électorale de Nis, qui avait déjà ignoré une décision de justice en faveur de l’opposition.
Mais surtout, la coalition Ensemble rejette les concessions partielles du pouvoir, exigeant la reconnaissance globale de toutes ses victoires du 17 novembre.
Pour appuyer ses revendications, elle envisage d’avoir recours dans les prochains jours à la désobéissance civile, appelant les citoyens à ne plus payer leurs notes d’électricité et la redevance télévision.
Enfin, le régime a opéré ces dernières semaines une ponction estimée à 100 millions de dollars sur l’ensemble des banques, a-t-on appris jeudi de source bancaire bien informée. La banque centrale yougoslave a contraint tous les établissements à faire un «dépôt» allant de un à deux millions de dollars, sous peine de devoir cesser leurs activités. Selon une source diplomatique, cet argent devrait permettre au pouvoir de couvrir les frais des opérations de la police anti-émeutes et d’accélérer le versement des salaires, à la police, à l’armée et à l’administration publique.
BELGRADE, 9 Janvier (AFP, Reuter). — L’opposition serbe a encore fait monter la pression jeudi sur M. Slobodan Milosevic, après que l’un de ses principaux dirigeants, Vuk Draskovic, eut accusé l’épouse du président de vouloir le faire tuer Selon M. Draskovic, Mme Mira Markovic — considérée par les milieux d’opposition comme le mauvais génie de son mari, le président...