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Actualités - ANALYSE

Les loyalistes placent tout leur espoir dans Damas pour calmer leur inquiétude

Sourde appréhension dans le camp loyaliste: jouit-on toujours des bonnes grâces de Damas? Faut-il prendre pour un signe de mécontentement voilé le report du sommet comme de la réunion du haut comité libano-syrien qui devaient avoir lieu la semaine dernière et celle d’avant?... «Mais non, se rassure un influent député, on voit bien que c’est l’hospitalisation du président Hafez el-Assad qui est seule cause de cet ajournement... D’ailleurs, dans les quarante-huit heures qui viennent, la commission ministérielle libano-syrienne doit se réunir sous la présidence des deux chefs de gouvernement».
A quoi un autre pilier du système répond que «l’ordre du jour prévu pour ces échanges au niveau ministériel porte essentiellement sur différents projets ou problèmes communs et n’est pas vraiment politique. Or les explosions ici comme en Syrie prouvent que la phase actuelle est délicate, voire dangereuse, ce qui rend nécessaire un sommet élargi. C’est d’ailleurs ce que prévoient avec précision le pacte de fraternité conclu en 1991, le protocole annexe créant le haut comité ou encore le traité de défense et de sécurité communes». Et d’ajouter qu’à son avis «si la situation continue à se détériorer, il faudrait même envisager d’organiser un sommet arabe général pour que de fortes décisions soient prises afin de relever le défi de Netanyahu, de parer aux menaces israéliennes et d’entamer une préparation adéquate pour une éventuelle nouvelle guerre régionale. Il serait bon en effet que les pays arabes précisent que toute agression israélienne contre l’un d’eux serait considérée comme dirigée contre tous. Peut-être que cela donnerait à réfléchir à Tel-Aviv; et en tout cas cela inciterait sans doute les Américains à se montrer moins passifs, à intervenir plus fortement pour calmer un Netanyahu qui fait apparemment tout pour précipiter le Proche-Orient dans un nouveau conflit armé».

Rappel

«Nous espérons que le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz aura après ses entretiens à Damas une idée plus précise à nous exposer sur l’analyse syrienne de la situation, et l’action ou les réactions qu’il faudrait développer de notre côté pour mieux y faire face».

Cette personnalité pour qui la coordination ne doit pas être un vain mot souligne que «le pacte de défense commune libano-syrien stipule qu’à travers l’examen des moyens à mettre en œuvre pour protéger la sécurité dans les deux pays, une commission technique élabore des plans pour parer à toute éventualité d’attaque, de troubles ou de désordres. L’article trois de cet accord précise ainsi à la lettre:
«Les services militaires et sécuritaires des deux pays doivent s’assurer que la sécurité syrienne ne soit pas menacée à partir du Liban et inversement. Dans ce cadre, ces services doivent veiller à l’application des mesures suivantes:
— Interdiction, de toute organisation, de toute action politique, médiatique, militaire ou sécuritaire pouvant porter atteinte ou causer un préjudice au second pays.
— Les deux parties s’engagent dès lors à ne pas offrir de refuge, à ne pas faciliter le passage, à ne pas protéger les individus ou les organisations qui agissent contre le partenaire. Le cas échéant, il sera procédé à l’arrestation de personnes qui se seraient réfugiées dans un pays pour qu’elles soient livrées à l’autre pays, s’il le demande.
— Pour bien exécuter leur tâche, les services militaires et sécuritaires libanais et syriens tiendront régulièrement des réunions de coordination et échangeront leurs informations sur les questions de sécurité intérieure, y compris les affaires de drogue, de terrorisme et d’espionnage.
— Les deux ministères de la Défense tiendront également des réunions tous les trois mois, ou quand le besoin s’en fait sentir, pour échanger des informations sur les actions hostiles et pour coordonner des plans à tous les niveaux. Il est possible qu’à cet effet des organismes communs soient créés».
«Donc, enchaîne la personnalité loyaliste citée, tout est déjà prévu dans les textes et il serait bon maintenant d’y revenir pour renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays sur lesquels pèse une même menace. Mais un tel effort ne peut être vraiment utile que si l’unité des rangs intérieure est bien resserrée, que l’entente nationale soit cimentée autour du pouvoir pour faire face au péril et neutraliser les tentatives israéliennes de pêcher en eau trouble, de dissocier le tandem libano-syrien».
Un conseil judicieux, mais qui devrait s’adresser en tout premier lieu au camp loyaliste lui-même et plus précisément à ses chefs de file. Tout d’abord pour qu’ils cessent de se quereller entre eux; ensuite pour qu’ils se souviennent qu’au Liban à cause de la ligne discriminatoire qu’ils suivent, il existe toute une frange politique qui reste mise sur la touche, au ban de la nation...

E.K.
Sourde appréhension dans le camp loyaliste: jouit-on toujours des bonnes grâces de Damas? Faut-il prendre pour un signe de mécontentement voilé le report du sommet comme de la réunion du haut comité libano-syrien qui devaient avoir lieu la semaine dernière et celle d’avant?... «Mais non, se rassure un influent député, on voit bien que c’est l’hospitalisation du...