Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La Turquie laisse planer une menace des frappes militaires La crise des missiles s'envenime entre Ankara et Nicosie

Le gouvernement turc a laissé planer hier la menace de frappes sur le territoire chypriote-grec si des missiles sol-air russes étaient déployés en république de Chypre (VOIR AUSSI P. 8).
Nicosie a annoncé samedi dernier sa décision d’acheter à la Russie des missiles S-300 de ce type, livrables dans plusieurs mois.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Omer Akbel n’a ni démenti ni confirmé une information parue dans le quotidien «Cumhuriyet», selon laquelle le Conseil national de sécurité turc aurait décidé, dès novembre dernier, de frapper la partie grecque de Chypre si celle-ci procédait au déploiement de ces missiles qui, selon Ankara, sont des armes offensives.
Interrogé sur cet article lors d’un point de presse, M. Akbel s’est contenté de réitérer la «détermination» d’Ankara, déjà exprimée lundi dernier, «à prendre toutes les mesures nécessaires contre le surarmement» des Chypriotes-Grecs.
«La Turquie ne tolérera aucun développement qui mettrait en danger la sécurité de la communauté turque de Chypre. Personne ne doit en douter. Nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures nécessaires», a-t-il dit.
M. Akbel n’a donné aucune précision sur les mesures envisagées.
La Turquie, qui maintient, depuis 1974, quelque 35.000 soldats dans le nord de l’île, reproche depuis longtemps au gouvernement chypriote-grec de dépenser des sommes «disproportionnées» — deux millions de dollars par jour selon un porte-parole de la diplomatie turque — pour s’armer.
Le nouveau contentieux entre Ankara et Nicosie (cette dernière comptant sur le plein soutien d’Athènes) est aggravé par un désaccord sur la nature des missiles S-300 russes.
Moscou et Nicosie affirment qu’il s’agit d’armes défensives. Ankara estime qu’elles sont offensives et qu’elles seraient capables de frapper des installations militaires du sud de la Turquie, distant de moins de 100 km de la partie grecque de Chypre.
«Nous espérons toujours que cette vente n’aura pas lieu car si elle a lieu, elle transformera le statu quo existant à et autour de Chypre», a-t-on indiqué de source proche du ministère des Affaires étrangères.
«Si ces missiles sont installés, nous nous retrouverons face à un petit Cuba», a ajouté cette source, dans une allusion à la célèbre affaire des missiles soviétiques de Cuba qui avait mené les Etats-Unis et l’URSS au bord de la confrontation armée en 1962.
Chypre est divisé en deux secteurs, turc au nord et grec au sud, depuis l’intervention de l’armée turque en juillet 1974 suite à un coup d’Etat nationaliste à Nicosie, soutenu par la junte militaire alors au pouvoir à Athènes et qui visait à rattacher l’île à la Grèce.
Le gouvernement turc a laissé planer hier la menace de frappes sur le territoire chypriote-grec si des missiles sol-air russes étaient déployés en république de Chypre (VOIR AUSSI P. 8).Nicosie a annoncé samedi dernier sa décision d’acheter à la Russie des missiles S-300 de ce type, livrables dans plusieurs mois.Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères...