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Actualités - CHRONOLOGIE

Le retrait de toutes les troupes russes clot l'intervention en Tchétchénie

MOSCOU, 6 Janvier (AFP). — Moscou a annoncé l’achèvement du retrait de ses forces de Tchétchénie, un peu plus de deux ans après le début de la sanglante intervention armée dans la petite république, et à trois semaines d’élections que les indépendantistes devraient remporter haut la main.
«Je peux affirmer officiellement qu’il ne reste aujourd’hui en Tchétchénie plus un seul soldat du ministère de l’Intérieur ou du ministère de la Défense», a déclaré le général-major Pavel Maslov, chef d’état-major des forces du ministère russe de l’Intérieur cité par l’agence Interfax.
Un porte-parole du service de presse du ministère de la Défense a confirmé qu’aucun homme de ce ministère n’était plus stationné en Tchétchénie, sans pouvoir toutefois préciser la date du retrait des dernières troupes.
La désastreuse intervention russe lancée le 11 décembre 1994 prend ainsi officiellement fin, quatre mois après les accords de paix signés le 31 août entre Russes et indépendantistes tchétchènes.
Ces accords avaient mis un terme à 21 mois d’un conflit qui a fait entre 40.000 et 100.000 morts, principalement des civils, selon les estimations. Les revers répétés du contigent russe — qui a compté jusqu’à 50.000 hommes — ont également coûté la vie à plusieurs milliers de soldats, selon les estimations, bien qu’aucun chiffre officiel fiable ne soit disponible.
Les Tchétchènes exigeaient que tous les soldats russes soient retirés du territoire de la république caucasienne avant les élections présidentielle et législatives qui doivent avoir lieu le 27 janvier.
Moscou avait longtemps menacé de maintenir deux brigades (5.000 à 6.000 hommes) en permanence en Tchétchénie, bien qu’après la cuisante défaite subie début août dans la capitale Grozny — que les séparatistes avaient reprise aux forces russes en quelques jours —, sa présence militaire se soit réduite quasiment à néant, les soldats ne sortant plus de quelques grandes bases.
Mais alors que cette question plombait un processus de paix fragile, le président Boris Eltsine avait annoncé le 23 novembre que toutes les troupes russes sans exception seraient retirées.

Realpolitik

Cette décision avait immédiatement débloqué les choses, et le premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine signait le jour même un accord établissant des liens provisoires entre Moscou et le gouvernement de transition dominé par les indépendantistes.
L’annonce de la fin du retrait des forces russes est la suite logique de cette nouvelle «realpolitik» du Kremlin, alors que les séparatistes sont grands favoris pour les scrutins de fin janvier.
Elle souligne d’autant plus ce virage qu’en dépit de la reconnaissance de facto de l’autorité des indépendantistes, le nœud du conflit entre Moscou et les Tchétchènes demeure intact: le statut de la république, dont les accords d’août prévoient le gel jusqu’en 2001.
Les séparatistes entendent que cette période consolide ce qu’ils considèrent comme l’indépendance de fait de la Tchétchénie, tout en reconnaissant que des liens avec Moscou seront à terme inévitables.
Les responsables russes, eux, continuent à souligner que la Tchétchénie — dont aucun pays n’a reconnu l’indépendance — est un «sujet» de la Fédération de Russie.
Mais outre l’admission de son incapacité à gagner la guerre — sauf à recourir systématiquement à des moyens de destruction de masse —, le Kremlin espère sans doute que sa bonne volonté dans le respect des accords de paix favorise la faction supposée «modérée» des indépendantistes lors des élections.
Les séparatistes ont en effet échoué à présenter un candidat commun à la présidentielle de janvier, et Moscou a laissé entendre qu’elle aurait moins de mal à s’accommoder d’une Tchétchénie dirigée par Aslan Maskhadov — l’ancien chef d’état-major séparatiste — que par Chamyl Bassaïev, auteur de la spectaculaire prise d’otages de Boudennovsk (sud de la Russie) en juin 1995.
MOSCOU, 6 Janvier (AFP). — Moscou a annoncé l’achèvement du retrait de ses forces de Tchétchénie, un peu plus de deux ans après le début de la sanglante intervention armée dans la petite république, et à trois semaines d’élections que les indépendantistes devraient remporter haut la main.«Je peux affirmer officiellement qu’il ne reste aujourd’hui en Tchétchénie...