Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Il a reçu Hariri pendant près de deux heures samedi Chirac : l'affaire des rafles n'est pas une bonne chose pour le Liban (photo)

Devant le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, qu’il a reçu samedi à Paris, le président français, M. Jacques Chirac, a mis en garde contre les retombées négatives sur le Liban des rafles opérées dans les milieux de l’opposition chrétienne.
Selon le porte-parole de l’Elysée, Mme Catherine Colona, M. Chirac a fait part au chef du gouvernement de «l’émotion suscitée en France» par les interpellations opérées au lendemain du mitraillage d’un minibus syrien à Tabarja. «Ce n’est pas une bonne chose pour le Liban et, par contrecoup, pour ses pays voisins», a fait valoir le président français devant son hôte.
Il convient de souligner que les précisions de Mme Colona sur la position de la France vis-à-vis des rafles, n’ont été rapportés que par les agences de presse étrangères. Les propos du président Chirac reproduits ci-dessus ont été rapportés par l’AFP dans une dépêche datée de Paris. A Beyrouth, l’Agence nationale d’information (ANI-officielle) a passé sous silence le volet des entretiens relatifs aux arrestations, censurant du coup les précisions de Mme Colona à ce sujet: pas un mot sur les interpellations. Considère-t-on que l’attitude de la France ternirait l’image du Liban? La question se pose dans la mesure où il n’est pas possible de justifier autrement la censure des précisions du porte-parole de l’Elysée au sujet des interpellations.
Selon l’AFP qui cite Mme Colona, le président Chirac a également abordé avec son interlocuteur l’affaire Pierre Atallah, notre confrère du «An-Nahar», accusé de «distribution de tracts subversifs et de contacts avec des agents pro-israéliens». Pierre Atallah, rappelle-t-on, pourrait être relâché sous caution dans les prochaines 24 heures (VOIR PAGE 2). M. Chirac avait été saisi par Reporters sans frontières du cas du journaliste.
Les termes, avec lesquels le chef d’Etat français est intervenu auprès de M. Hariri, n’ont pas été précisés par le porte-parole de l’Elysée.
M. Chirac, a-t-elle indiqué, a répété à M. Hariri la position de la France qui «fait confiance au gouvernement libanais pour respecter les procédures légales» et lui a confirmé «l’attachement de la France à la stabilité du Liban».
A sa sortie, de l’Elysée M. Hariri, a répondu à quelques questions en arabe, s’est borné à rappeler que toutes les personnes arrêtées, à l’exception du journaliste Pierre Atallah, avaient été libérées.
M. Hariri avait clôturé samedi une visite privée à Paris où il s’était rendu vendredi. Il a été reçu dans la matinée au palais de l’Elysée pour un entretien de près de deux heures avec le président Chirac, moitié en tête-à-tête, moitié en présence des collaborateurs du président français et de M. Hariri. Côté libanais, ont pris part à l’entretien, MM. Nagi Abou Assi, ambassadeur du Liban à Paris et Basile Yared, conseiller de M. Hariri pour les affaires européennes.

Conférence de
Washington

L’entretien a porté principalement sur les questions économiques et commerciales, après la réunion du forum des «Amis du Liban» le 16 décembre à Washington, l’occasion pour M. Chirac de souligner les «efforts substantiels» consentis par la France. Paris engagera cette année pour la reconstruction du Liban 750 millions de francs de crédits garantis et 250 millions de francs sur un protocole financier.
M. Chirac a estimé que la reconstruction du Liban était de «l’intérêt de l’ensemble de la région», tant pour son développement économique et commercial que pour des raisons de stabilité.
Un certain nombre de projets concrets, pour lesquels la France a manifesté son intérêt — énergie électrique, adduction d’eau, infrastructure autoroutière, poste libanaise —, ont été passés en revue. M. Chirac a confirmé la participation française, à hauteur de cinq millions de francs, pour l’Institut universitaire de technologie que le Liban doit ouvrir à Saïda.
Les deux hommes d’Etat ont également fait le point sur le processus de paix au Proche-Orient et les «incertitudes» qui pèsent sur sa poursuite. L’un et l’autre restent «préoccupés» par les retards pris dans les négociations, a indiqué Mme Colona.
Ils ont estimé que la situation n’avait guère évolué dans le Liban-Sud. M. Hariri a observé que des incidents s’y poursuivaient, mais il est convenu avec le président Chirac que le comité de surveillance mis en place après les bombardements israéliens du printemps dernier fonctionnait «de façon satisfaisante» et jouait un rôle «utile».
Pressé de questions par la presse à sa sortie de l’Elysée, M. Hariri a précisé que la conversation a porté sur la conférence de Washington ainsi que sur la situation régionale. Prié de dire s’il a évoqué les interpellations dans les rangs de l’opposition avec le président Chirac, il a répondu: «L’affaire a été réglée. Les personnes interpellées ont été toutes relâchées à l’exception d’une seule». En réponse à une question, il devait vivement dénoncer l’attentat contre un bus à Damas, accusant Israël d’être l’instigateur de ce crime. M. Hairi ainsi que M. Chirac avaient adressé de Paris deux télégrammes de condoléances au président syrien, M. Hafez el-Assad (VOIR PAGE 3).
Le chef du gouvernement est attendu ce soir à Beyrouth. Au terme de sa visite à Paris, il s’est rendu en Arabie Séoudite, où il a été reçu par le roi Fahd.
L’entretien a porté sur «les relations entre les deux pays et les derniers développements sur la scène arabe et islamique».
Devant le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, qu’il a reçu samedi à Paris, le président français, M. Jacques Chirac, a mis en garde contre les retombées négatives sur le Liban des rafles opérées dans les milieux de l’opposition chrétienne.Selon le porte-parole de l’Elysée, Mme Catherine Colona, M. Chirac a fait part au chef du gouvernement de «l’émotion suscitée...