Netanyahu promet des surprises après une rencontre avec Arafat

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis hier des «surprises» prochaines dans le processus de paix, après avoir rencontré secrètement le président palestinien Yasser Arafat pendant la nuit. M. Netanyahu a indiqué que l’entretien de six heures, son quatrième avec M. Arafat depuis son élection en mai dernier, avait permis de progresser, mais non de conclure, sur la question du retrait partiel israélien de Hébron.
«Nous avons réalisé un certain progrès, mais il reste encore des questions en litige», a-t-il dit devant des industriels à Tel-Aviv. «Il faut s’attendre bientôt à des surprises dans le processus de paix», a ajouté le premier ministre israélien, sans préciser ce qu’il entendait par là.
Le sommet israélo-palestinien a eu lieu au point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza, en présence du médiateur américain Dennis Ross.
Le porte-parole présidentiel palestinien Nabil Abou Roudeina a affirmé que les deux dirigeants «se sont rencontrés, sans pour autant lever tous les obstacles». «Les efforts des Etats-Unis se poursuivent afin de trouver une solution», a-t-il ajouté.
M. Netanyahu a déploré que la rencontre ait été rendue publique. «J’espérais que la te
nue de la rencontre demeurerait secrète, car j’estime qu’il est important qu’il y ait aussi de telles rencontres, qui contribuent à bâtir une confiance mutuelle et des relations de travail», a-t-il dit.
Le ministre palestinien de la Coopération internationale Nabil Chaath a également souligné la nécessité que de telles rencontres discrètes se poursuivent.
«Cette rencontre s’est avérée importante et il en est sorti certains résultats positifs», a-t-il dit en soulignant cependant que les deux parties n’avaient toujours pas réussi à s’entendre sur un calendrier de retraits ultérieurs israéliens en Cisjordanie, après Hébron. Pour lui, cette question demeure un «problème majeur».
Au Caire, le chef de la diplomatie Amr Moussa a, lui aussi, fait état de progrès. «L’Egypte a été informée de la réalisation d’un certain progrès dans les négociations» sur Hébron, a-t-il déclaré à la presse.

Un héritage «difficile»

M. Netanyahu a qualifié les accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne, signés par ses prédécesseurs travaillistes, «d’héritage difficile et problématique, notamment au niveau de la sécurité».
Il s’est toutefois déclaré déterminé à poursuivre les pourparlers de paix. «Nous travaillons d’arrache-pied et avec beaucoup de patience afin d’obtenir un accord qui soit meilleur, plus sécurisant, plus responsable, pour les habitants de Hébron et pour tout le peuple d’Israël», a-t-il dit.
M. Netanyahu doit faire face à des critiques au sein de son propre gouvernement de droite contre le projet d’accord sur Hébron, qui selon ses détracteurs ne protège pas suffisamment les 400 colons juifs qui vivent au milieu des 120.000 Palestiniens de la ville.
Dimanche, un neuvième membre du gouvernement sur un total de 18, le ministre des Communications, Limor Livnat, a menacé de voter contre l’accord. Mais le maire israélien de Jérusalem, Ehud Olmert, un proche de M. Netanyahu, a affirmé que le premier ministre était assuré d’une majorité au gouvernement comme au Parlement.
L’accord, en négociation depuis trois mois, porte sur le retrait de l’armée israélienne de la majeure partie de Hébron, dont le contrôle doit être remis à l’Autorité palestinienne de M. Arafat.
En fin de semaine, M. Netanyahu avait averti qu’il resterait inflexible sur les deux principaux points en litige: l’établissement d’un calendrier précis des prochains redéploiements israéliens en Cisjordanie et la garde du Caveau des Patriarches, un lieu saint vénéré par l’islam et le judaïsme.