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Actualités - CHRONOLOGIE

Audé : qui oserait interdire à un citoyen de se mêler de politique ?(photo)

AUDE: QUI OSERAIT INTERDIRE A UN
CITOYEN DE SE MELER DE POLITIQUE?
Dans une allusion évidente aux propos qu’avait tenus le président de la République, M. Elias Hraoui, au sujet de l’intervention du clergé dans les affaires politiques, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audé, a déclaré mercredi: «Comment un homme pourrait-il m’empêcher d’évoquer les souffrances de mes fils et de mes compatriotes?»
Le prélat a ajouté dans son homélie prononcée à l’occasion de la messe du Nouvel An: «La semaine dernière, j’ai dit des choses qui ont sans doute dérangé certaines personnes. J’en suis désolé mais j’estime qu’il est de mon devoir de dire la vérité. Nous avons souvent entendu dire aussi que les hommes de religion ne devraient pas se mêler de politique (...)». Et Mgr Audé de poursuivre: «Quel citoyen oserait interdire à un autre de se mêler de politique? Ou ne manifesterait-on sa force que devant les religieux au lieu d’obtenir leur bénédiction? Dieu et l’Esprit-Saint nous ont choisis pour être ce que nous sommes et nous ne nous sentons aucune obligation vis-à-vis de personne. Nous ne parlons pas de politique, a-t-il ajouté, mais de l’homme, de ses problèmes et de ses souffrances. Nous n’examinons ni la Constitution, ni ses clauses; nous n’intervenons pas dans les affaires de l’Administration et nous ne pouvons pas nommer un fonctionnaire. Comment un homme pourrait-il m’empêcher d’évoquer les souffrances de mes fils et de mes compatriotes? Voudrait-on — ainsi que mes frères évêques et patriarches — me départir de ma citoyenneté?»
«Durant la guerre, a déclaré Mgr Audé, alors que d’autres portaient les armes et détruisaient tout, nous bâtissions (...). D’aucuns nous disent: ne vous mêlez pas de politique alors que ceux-là partagent la compagnie de gens qui ont tué, détruit et poussé à l’exode (...)».
Par ailleurs, le métropolite de Beyrouth a critiqué le niveau d’instruction de certains députés qui ont accédé au Parlement à la faveur des dernières élections. «Avec toute l’estime que je porte à nos députés et à ceux qui se sont portés candidats, je ne pense pas que la majorité d’entre eux soient issus des grandes universités de sciences politiques», a-t-il dit avant de poursuivre: «Je respecte et j’apprécie mes députés mais je suis aussi responsable qu’eux. Je respecte aussi tout député et tout ministre expert en politique dont le premier et seul souci est de servir son pays».
Et Mgr Audé de conclure: «Je demande à ceux qui ne veulent pas que nous nous mêlions de politique: entendez-vous par là certains ou tous les religieux? On sait en effet que certains députés sont des religieux. Ne devraient-ils donc pas cesser aussi de se mêler de politique? Demanderions-nous au souverain pontife de ne pas évoquer le Liban? Le pape n’est-il pas un homme d’Eglise qui prêche l’Evangile en s’adressant aux grands et aux petits? Dirions-nous à nos frères dignitaires qui croient qu’on ne peut séparer la religion de l’Etat et qu’on entend chaque semaine: vous n’avez pas le droit d’évoquer les problèmes des gens et les questions publiques?»
Par ailleurs, le métropolite grec-orthodoxe a reçu hier une délégation du Hezbollah venue lui présenter ses vœux à l’occasion des fêtes ainsi qu’une foule de personnalités politiques, spirituelles et sociales.
AUDE: QUI OSERAIT INTERDIRE A UNCITOYEN DE SE MELER DE POLITIQUE?Dans une allusion évidente aux propos qu’avait tenus le président de la République, M. Elias Hraoui, au sujet de l’intervention du clergé dans les affaires politiques, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audé, a déclaré mercredi: «Comment un homme pourrait-il m’empêcher d’évoquer les...