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Actualités - CHRONOLOGIE

L'affaire des arrestations continue de susciter des remous Pierre Atallah pourrait être libéré dans les 48h

L’AFFAIRE DES ARRESTATIONS
CONTINUE DE SUSCITER DES REMOUS

PIERRE ATALLAH POURRAIT ETRE
LIBERE DANS LES 48h

La nouvelle année 1997 a débuté comme s’est achevée l’année écoulée: par une actualité locale focalisée essentiellement sur les séquelles des arrestations opérées la veille de Noël dans les rangs de l’opposition chrétienne. Cette affaire a eu pour conséquence, entre autres, d’étendre aux chefs religieux — aussi bien catholiques qu’orthodoxes — la tension perceptible depuis fort longtemps entre une large frange de l’opinion chrétienne et le pouvoir. Les propos tenus mercredi, 1er janvier, par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, et l’archvêque grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audé, ont mis en relief encore davantage la tension latente.
Le cardinal Sfeir et Mgr Audé, rappelle-t-on, avaient dénoncé les interpellations effectuées durant la période de Noël. Le chef de l’Etat, le président Elias Hraoui, avait réagi à ces prises de position en déclarant que les dignitaires religieux devraient s’abstenir de «faire de la politique». Au terme d’une visite de courtoisie au mufti de la République, le patriarche maronite a répondu indirectement, mercredi, au chef de l’Etat en soulignant qu’il est normal que les leaders religieux définissent des orientations générales concernant les grands problèmes qui se posent au pays.
L’archevêque grec-orthodoxe de Beyrouth a abondé dans le même sens, fustigeant ceux qui appellent les leaders spirituels à s’abstenir de prendre des prises de position politiques. Mgr Audé a souligné que les hommes d’Eglise devraient, certes, s’abstenir de faire de la politique politicienne, mais dans le même temps, ils se doivent d’éclairer les fidèles sur les principaux thèmes de l’actualité locale. Ce point de vue a également été repris, dans une déclaration à une télévison locale, par l’évêque grec-catholique de Zahlé, Mgr André Haddad, qui a dénoncé, par la même occasion, les conditions dans lesquelles ont été effectuées les arrestations dans les rangs des opposants chrétiens (VOIR PAGE 4 L’ENSEMBLE DE NOS INFORMATIONS).
Le président Hraoui est revenu hier à la charge, réitérant son appel à la «dépolitisation» des homélies et des déclarations des dignitaires religieux. Le chef de l’Etat a réaffirmé son attitude à ce sujet devant les députés qu’il a reçus au palais de Baabda, dans le cadre des audiences hebdomadaires qu’il accorde chaque jeudi aux parlementaires. Le président Hraoui a en outre souligné, sur un autre plan, qu’il continue toujours à prôner l’amendement de la loi sur le statut d’état-civil afin de favoriser les mariages civils entre Libanais de différentes confessions. La proposition faite par le chef de l’Etat a réaffirmé son attitude à ce sujet devant les députés qu’il a reçus au palais de Baabda, dans le cadre des audiences hebdomadaires qu’il accorde chaque jeudi aux parlementaires. Le président Hraoui a en outre souligné, sur un autre plan, qu’il continue toujours à prôner l’amendement de la loi sur le statut d’état-civil afin de favoriser les mariages civils entre Libanais de différentes confessions. La proposition faite par le chef de l’Etat avait été vivement critiquée, rappelle-t-on, par les leaders spirituels mahométans.

L’affaire Atallah

Pour en revenir au dossier des dernières interpellations, il est demeure axé, pour l’heure, sur le cas de notre confrère de «An-Nahar», Pierre Atallah, qui demeure toujours aux arrêts sous le chef d’accusation de «contact avec des agents d’Israël». Notre confrère est aussi accusé d’avoir distribué des tracts «portant atteinte aux relations du Liban avec des pays amis» (la Syrie).
Selon diverses sources concordantes, Pierre Atallah pourrait être remis en liberté dans les quarante-huit heures, aucune preuve n’ayant été retenue contre lui. L’accusation de «contact avec les agents d’Israël» se rapporte en réalité à une interview que notre confrère avait faite au leader des «Gardiens du cèdre», M. Etienne Sacre, condamné par l’Etat pour «collaboration avec Israël». En clair, le parquet reproche à Pierre Atallah un acte en rapport avec son activité professionnelle de journaliste, alors qu’au départ, son arrestation s’inscrivait dans le cadre des rafles effectuées à la suite de l’attentat contre un minibus syrien à Tabarja.
Aucune preuve n’ayant pu être retenue contre Atallah au sujet de l’attentat de Tabarja, l’accusation a rapidement dévié pour être axée sur un acte professionnel. Or la publication de l’interview d’Etienne Sacre est intervenue avant que celui-ci soit condamné pour «collaboration avec Israël», et de surcroît l’interview remonte à plusieurs mois. Or à l’époque, le pouvoir n’avait pas jugé que la publication de l’interview était condamnable et aucune poursuite n’avait été engagée ni contre Atallah ni contre «An-Nahar», ce qui illustre le caractère injustifié de l’accusation portée contre notre confrère.
Cette argumentation a été mise en relief par l’avocat de Pierre Atallah, le député Boutros Harb, dans sa demande de remise en liberté de son client, présentée hier au juge d’instruction militaire Riad Talih. Dans sa demande de remise en liberté, qui devrait être examinée dans les quarante-huit heures, M. Harb indique en outre que Pierre Atallah s’était opposé, dans sa localité de Rachaya Fakhar, à un projet de création d’une colonie israélienne, ce qui réfute toutes les accusations de collaboration avec Israël qui pourraient être retenues contre lui. Les milieux officiels ont contre-attaqué en soirée en indiquant, via l’ANI, que Pierre Atallah avait travaillé en 1989 pour la télévision de l’ALS.
Notons en conclusion que l’affaire des dernières arrestations pourrait être évoquée lors de l’entretien que le premier ministre Rafic Hariri aura demain, samedi, à Paris avec le président Jacques Chirac. M. Hariri se rendra ce soir dans la capitale française. Les préparatifs de cette visite ont fait l’objet d’une réunion de travail que le premier ministre a eue hier lavec président Hraoui à Baabda.


L’AFFAIRE DES ARRESTATIONSCONTINUE DE SUSCITER DES REMOUSPIERRE ATALLAH POURRAIT ETRE LIBERE DANS LES 48hLa nouvelle année 1997 a débuté comme s’est achevée l’année écoulée: par une actualité locale focalisée essentiellement sur les séquelles des arrestations opérées la veille de Noël dans les rangs de l’opposition chrétienne. Cette affaire a eu pour conséquence,...