Duel d'artillerie entre les israéliens et le Hezbollah au Liban-sud

DUEL D’ARTILLERIE ENTRE LES ISRAELIENS
ET LE HEZBOLLAH AU LIBAN-SUD

Trois miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) ont été blessés hier dans la partie méridionale du pays par l’explosion d’une charge placée par le Hezbollah. La résistance a par ailleurs bombardé aux obus de mortier une position israélienne dans le secteur occidental de la zone occupée.
La radio de l’ALS, la «Voix du Sud», a précisé hier «qu’une charge a explosé vers 13h30 au passage d’une de nos patrouilles sur la route de Deir Serian, blessant trois de ses membres».
Un porte-parole du Hezbollah a revendiqué l’opération, affirmant «avoir fait plusieurs victimes dans les rangs ennemis».
Il a en outre indiqué qu’un autre de ses commandos avait bombardé plus tôt une position de l’armée israélienne à Dabché, à la lisière du secteur central de la zone occupée, «faisant des victimes israéliennes». La Voix du Sud a seulement confirmé ces tirs.
Quelques heures plus tard, le Hezbollah a bombardé avec insistance une position militaire israélienne dans la zone occupée.
Vingt-six obus de mortier ont été tirés sur la position de Blatt dans le secteur occidental de la zone, ont indiqué des sources de sécurité dans la région.
La Voix du Sud, radio de l’Armée du Liban-Sud, a confirmé que la position israélienne de Blatt a été soumise à des tirs nourris, mais n’a pas fait état de victime.
Seul le Hezbollah, qui a revendiqué cette attaque dans un communiqué rendu public à Beyrouth, fait état de victimes. Il affirme avoir visé «des véhicules militaires ainsi que des fantassins israéliens qui étaient en train de renforcer les défenses de la position».
L’artillerie israélienne ainsi que celle de l’ALS ont riposté en tirant une vingtaine d’obus sur les environs des villages de Yater et Srobine sans faire de victime, selon la police libanaise.
L’aviation israélienne avait effectué mardi un raid aérien qui n’avait pas fait de victime contre une base présumée du Hezbollah dans le massif de l’Iqim el-Touffah en représailles à des tirs qui avaient visé trois positions de l’Etat hébreu.

Démenti français

Sur un autre plan, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a démenti hier que deux responsables militaires, israélien et français, se soient récemment entretenus de la situation au Liban-Sud, tout en réaffirmant la «disponibilité» de la France à concourir à l’application d’un éventuel accord de paix.
Le porte-parole Jacques Rummelhardt a confirmé que, dans le cadre de relations régulières entre les ministères de la Défense des deux pays, le général David Ivri, conseiller spécial auprès du ministre israélien, avait eu une entrevue à Paris avec, côté français, le directeur des Affaires stratégiques Jean-Claude Mallet.
Mais, a-t-il ajouté, «je démens toute discussion portant spécialement sur le Liban-Sud à l’occasion de cette visite».
«La France a fait savoir qu’elle est disponible. Elle est prête à apporter son concours à la mise en œuvre d’un accord de paix entre Israël et ses deux voisins du nord, mais pour l’instant il n’y a pas d’accord de paix», a encore dit M. Rummelhardt.
Le quotidien israélien «Haaretz» avait déclaré auparavant qu’Israël et la France ont récemment entamé des discussions secrètes sur un règlement de la question du Liban-Sud.
Ces discussions, conduites du côté israélien par David Ivry, ont démarré il y a une dizaine de jours à Paris au niveau d’une commission conjointe sur le dossier sud-libanais.
Cette commission a été établie dans le cadre de la coopération stratégique des ministères israélien et français de la Défense, poursuit le quotidien.
Selon Haaretz, la France serait intéressée à dépêcher des contingents dans la «zone de sécurité» que l’Etat hébreu occupe au Liban-Sud, après un éventuel retrait des troupes israéliennes de cette région.
Le journal indique aussi que le gouvernement français poursuit des contacts étroits avec le ministère de la Défense à Tel-Aviv pour permettre aux officiers et soldats de l’Armée du Liban-Sud de visiter leurs parents réfugiés en France.
Le coordinateur des activités israéliennes au Liban, M. Uri Lubrani, a écarté mardi un retrait unilatéral des forces israéliennes du Liban en estimant qu’il aboutirait fatalement à une confrontation armée avec la Syrie.