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Culture - Rencontre

Pour Iakovos Kolanian, la guitare c’est la clef du cœur…

Invité pour la seconde fois au Liban pour une prestation musicale, Iakovos est un Grec d'origine arménienne. Souverain art de pincer les cordes de la guitare dans un concerto signé Mario Castelnuovo-Tedesco, compositeur moderne décédé en 1968. 
Il arrive en droite ligne d'Athènes pour être le guitariste soliste qui donnera la réplique ce vendredi soir à l'Orchestre symphonique national libanais à l'église Saint-Joseph (USJ). Pour la circonstance, un fastueux programme presque exclusivement dédié aux compositeurs grecs. Au menu de la soirée, les Danses grecques de Nikkos Skalkottas, le Concerto n°1 pour guitare et orchestre de Mario Castelnuovo-Tedesco et La symphonie n°1 de Manolis Kalomiris.
Rencontre, tout en simplicité, avec un musicien de quarante-sept ans, en chandail couleur vert bouteille, à la silhouette rondouillarde, la tête complètement rasée, les yeux clairs, les propos mesurés, légèrement mâtinés d'un accent grec...
D'emblée, surgit l'idée de l'attrait pour la guitare...
Et naturellement, Kolanian de répondre: «Oui, cela a commencé dès ma prime jeunesse. Sans savoir précisément comment... Mais j'ai l'impression que depuis toujours la voix et les accords de la guitare me fascinent. À 13 ans, en visite à Athènes chez des amis à mes parents, la guitare s'impose à moi. Il y avait quelqu'un là qui pinçait les cordes. J'en suis tombé littéralement amoureux. Et cela n'a pas cessé depuis...»
Études approfondies de guitare au Conservatoire national d'Athènes et longs séminaires à l'étranger, notamment sous la houlette d'Oscar Ghilla et Leo Brouwer, avant d'épouser définitivement la carrière de concertiste et d'enseignant aux centres supérieurs de musique. Constamment en tournée en Europe (France, Italie, Angleterre, Autriche) et aux États-Unis (Los Angeles, Chicago, Boston), il est aussi courtisé par des festivals internationaux le menant de Vienne à Milan, en passant par Chypre et Erevan.
Sa première spécialisation fut la transcription de partitions pas initialement écrites pour la guitare. À son actif, des opus de Bach, Komitas (et certains airs folkloriques arméniens connus) ainsi que certaines œuvres de Mikis Théodorakis, dont Epitafos. Le célèbre compositeur n'a pas tari d'éloges à propos de cette transcription réussie où il salue dans cette subtile métamorphose d'une œuvre aussi bien le musicien que l'interprète, Iakovos Kolanian ...
À l'actif aussi de Kolanian, trois CD magnifiant l'art de pincer les cordes. On cite volontiers ses Suites de J-S Bach (initialement écrites pour le luth), les airs traditionnels arméniens (incluant, entre autres bijoux d'airs du pays de Sayat Nova, Nazeli Bar, Noubar Noubar, Marali, Vagharshapati...) et les airs péruviens d'Agostine Barricos.
Pour ce guitariste haut de gamme, les professionnels qui l'ont le plus marqué sont John Williams et surtout André Segovia.
«Sans André Segovia, explique-t-il, la guitare n'aurait jamais eu ses véritables lettres de noblesse. Non seulement il a enrichi le répertoire de cet instrument, mais aussi il a pu le sortir des limites ibériques où on l'a longtemps cantonné. Il y a trente ans, on ne pouvait pas concevoir qu'une guitare puisse donner la réplique à un orchestre symphonique, ou si peu... Aujourd'hui, justement, grâce à Segovia, les choses, l'inspiration et les mentalités ont changé...»
Pour ce musicien qui ne jure que par J-S Bach, qui lit Edgar Allan Poe, Aristote, Euripide et Aristophane, Coelho et Embiricos, la musique demeure un langage universel.
«Un langage universel qui rapproche les gens, dit-il, sans avoir besoin des mots... Mais pour moi, la guitare est bien entendu l'essentiel des sons. Une guitare, c'est la clef de mon cœur, de mon esprit, de mon âme...
Il arrive en droite ligne d'Athènes pour être le guitariste soliste qui donnera la réplique ce vendredi soir à l'Orchestre symphonique national libanais à l'église Saint-Joseph (USJ). Pour la circonstance, un fastueux programme presque exclusivement dédié aux compositeurs grecs. Au menu de la soirée, les Danses grecques de Nikkos...
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