La crise économique mondiale pourrait mettre au chômage jusqu'à 51 millions de personnes « si la situation continue de se détériorer », a averti le BIT dans son rapport sur l'emploi en 2009.
« Par rapport à 2007, le nombre de chômeurs pourrait augmenter de 18 à 30 millions à travers le monde, et même de 51 millions si la situation continue de se détériorer », a affirmé le BIT. Selon ce dernier scénario, le plus défavorable, le nombre de chômeurs dans le monde atteindrait 230 millions, contre 190 millions en 2008 et 179 millions en 2007.
Le FMI a, lui, revu en forte baisse sa prévision pour la croissance mondiale, qui ne devrait pas dépasser 0,5 % cette année, sous l'effet d'une forte contraction de 2 % du produit intérieur brut des pays développés.
En novembre, le FMI prévoyait encore 2,2 % de croissance mondiale en 2009.
Parmi les pays développés, les États-Unis seraient le pays qui résisterait le mieux à la crise, avec un PIB en recul de 1,6 %.
La zone euro serait plus durement touchée, avec une contraction de 2,0 %, bien plus marquée que celle de 0,5 % anticipée jusqu'ici. Pour la France, le recul serait ainsi de 1,9 %.
La Grande-Bretagne est le pays où la crise devrait être la plus brutale cette année, avec un PIB en chute de 2,8 %.
Les économies en développement devraient connaître une croissance relativement faible de 3,3 % en 2009. La Chine resterait le champion du monde de la croissance (6,7 % en 2009, après 9 % en 2008), devant l'Inde (5,1 %).
Dans les entreprises, les suppressions d'emplois se poursuivent par milliers, surtout dans l'industrie.
Le groupe franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics a annoncé la suppression de 4 500 postes en 2009 et prévu une dégringolade de 25 % des ventes de semi-conducteurs en 2009.
Le fabricant de matériel électrique Schneider Electric a annoncé des réductions non chiffrées. Une partie des 3 800 salariés du site ArcelorMittal de Florange (Moselle), dans le nord-est de la France, seront mis en chômage partiel en février.
Globalement, la baisse des effectifs industriels s'est accentuée en France au dernier trimestre 2008 et va s'intensifier, selon les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee, à la veille d'une grande journée de grèves et de manifestations en France à l'appel de tous les syndicats.
En Allemagne, le géant Bosch, dont les ventes ont baissé de 2,8 % en 2008, a averti qu'il pourrait encore licencier et SAP, leader mondial des progiciels, va réduire ses effectifs mondiaux de plus de 3 000 personnes d'ici à fin 2009. Le distributeur américain Target compte éliminer 1 000 postes.
Seul le groupe de distribution britannique ASDA, filiale de l'américain Wal-Mart, a annoncé hier la création de 7 000 emplois en 2009 au Royaume-Uni.
En dépit de ces nouvelles, les Bourses mondiales étaient en hausse en milieu d'après-midi, tous les espoirs se tournant maintenant vers les États-Unis où la Chambre des représentants va examiner le plan de relance de 825 milliards de dollars du président Barack Obama, avec peut-être un vote dès hier.
Autre possible réconfort, la Réserve fédérale américaine, qui boucle hier une réunion de deux jours consacrée à sa politique monétaire et pourrait annoncer des mesures de relance du crédit.
Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qui s'inquiète de la cohésion de la zone euro face à la crise, a d'ailleurs appelé la Banque centrale européenne à en faire plus.
Les opérateurs parient sur une nouvelle baisse des taux européens, qui sont encore à 2 % contre pratiquement zéro aux États-Unis et au Japon.