
Des ambulances, ainsi que des militaires de l'armée libanaise, autour du véhicule visé par une drone israélien à Khaldé, le 3 juillet 2025. Mohammad Yassine / L'Orient-le Jour.
À quelques jours du retour attendu de l’émissaire américain Tom Barrack à Beyrouth, sur fond de demande de désarmement du Hezbollah, l'armée israélienne a mené de nombreuses frappes sur le territoire libanais jeudi en fin d'après-midi et en soirée, après une journée relativement calme, dont une frappe ciblée sur une voiture à Khaldé, un raid dans la Békaa, et bombardé plus de dix fois le Liban-Sud.
La frappe sur une voiture près du pont de Khaldé, à l'entrée sud de Beyrouth, a tué une personne et blessé cinq autres, selon le ministère libanais de la Santé. L'autoroute de Khaldé, très empruntée, relie la capitale libanaise au Liban-Sud. Selon des témoins oculaires cités par notre correspondant, deux explosions ont été entendues : un premier missile a été tiré sur la voiture avant le pont, sans l’atteindre. Le conducteur s’est arrêté après le pont, où un second missile a frappé le véhicule. L'identité du conducteur, tué par la frappe, demeure inconnue à ce stade.
L'armée israélienne a annoncé avoir visé « un saboteur impliqué dans le trafic d’armes et la mise en œuvre de plans terroristes visant des civils israéliens et des soldats de l'armée israélienne, pour le compte de la force al-Qods iranienne », dans un message du porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee.
Si l'armée israélienne mène régulièrement des frappes ciblées au Liban-Sud, et parfois sur la Békaa, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre 2024, ayant mis un terme à près de treize mois d'affrontements entre le Hezbollah et Israël, une telle opération en dehors de ces zones est rare. Le 22 avril dernier, une frappe avait visé une voiture qui circulait à Baaouerta, dans le Mont-Liban, à une vingtaine de kilomètres au sud de Beyrouth, et tué un «commandant» de la Jamaa Islamiya, parti sunnite rattaché aux Frères musulmans.
Plus de dix frappes au Liban-Sud
Par ailleurs, moins de deux heures plus tard, plus de dix raids, certains puissants, ont visé tour à tour le lit du Litani entre Zawtar et Yohmor el-Chaqif, sur la rive ouest du fleuve (caza de Nabatiyé), les abords de Deir Seriane, surplombant également le Litani (caza de Marjeyoun), des collines et vallées dans la région de Aïchiyé (caza de Jezzine), la région de Barghoz (caza de Hasbaya), ainsi que les hauteurs de Iqlim al-Tuffah (caza de Nabatiyé), selon notre correspondant dans la région.
Commentant cette série de frappes, l’armée israélienne dit avoir « frappé des sites militaires et des dépôts d'armes (…) ainsi que des bâtiments militaires et des infrastructures terroristes appartenant au Hezbollah dans le sud du Liban », dans un nouveau message sur X de son porte-parole arabophone. « La présence de moyens de combat et d'activités du Hezbollah dans la région constitue une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban » précise le message.
Selon les termes de l'accord de cessez-le-feu, le Hezbollah doit se retirer et démanteler ses infrastructures (au moins) au sud du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière, pour laisser place à l'armée libanaise et la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul). L'armée libanaise a démantelé des centaines de positions militaires du parti au sud du fleuve Litani, mais la formation détient encore des armes au nord de cette ligne et refuse jusqu'à présent de rendre son arsenal, comme le réclame la communauté internationale, États-Unis et Israël en tête. Le Hezbollah soutient que son désarmement complet n'est pas requis par l'accord de cessez-le-feu.
En soirée, un raid israélien a visé cette fois-ci la zone protégée de Zilaya, dans la Békaa-Ouest, rapporte notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah.
Quoiqu'il arrive, le Hezb est toujours victorieux! Alors pas de problème...
18 h 32, le 04 juillet 2025