La plupart des gens vivent aujourd’hui à un rythme effréné, alors que les générations précédentes prenaient le temps de vivre. Avec les révolutions informatique, numérique, robotique et maintenant l’intelligence artificielle, le monde d’aujourd’hui devient de plus en plus méconnaissable par rapport à celui d’hier. À tel point que l’on se demande, par supposition hypothétique et par simple vue de l’esprit, si ceux qui sont décédés dans les années 50 ou même 60 sont ramenés à la vie, s’ils ne seraient pas ébahis de voir à quel point notre vie quotidienne a changé par rapport à la leur.
Et là, soit dit en passant, c’est à se demander, entre autres, si la vie, de leur temps, n’était pas plus belle ?
Des technologies qui ont eu certes un impact significatif sur la civilisation humaine des quelques dernières décennies, à tel degré qu’elles sont arrivées à dépasser la propre performance intellectuelle de l’homme. Et comble de l’absurde, il s’agit de la performance de ce même homme, qui les a inventées.
Mais, en revanche, il suffit de voir, à titre d’exemple non limitatif, comment l’esprit des masses est devenu de plus en plus surveillé, contrôlé et même, encore plus, manipulé, par des personnes et des entités pernicieuses, avides de pouvoir et d’argent qui ont la capacité de rendre machiavéliquement des innocents coupables et de faire des coupables des innocents, où les menteurs sont applaudis et les gens honnêtes sont punis... avec, cerise sur le gâteau, les retournements de situation notoires (et de veste) qui font, sans aucune remise en question, que les problèmes viennent toujours des autres... Avec ceux-là, c’est toujours la faute aux autres, sans aucune pause pour faire le point ou bien pour faire une auto-évaluation ou tout carrément une simple mise à jour.
C’est pour dire comment, de notre temps, les abus, les injustices, les diabolisations et les aberrations sont devenus licites et autorisés.
Ne devrait-on pas commencer à réfléchir sérieusement afin d’instaurer des courants de pensée qui tablent beaucoup plus sur l’humain ?
Un humanisme moderne qui clame la primauté absolue de la personne humaine avant tout et qui défend des valeurs telles que la dignité, l’empathie, la compassion, la fraternité…
Parce que, dans une approche pragmatique, reconnaître la primauté de l’homme (et de la femme), c’est, tout simplement et sans trop philosopher les choses, admettre sa valeur intrinsèque absolue, afin de lui accorder ses droits fondamentaux légitimes, sans plus.
Entre le quatrième et le cinquième siècle avant J-C, Diogène, dans les rues d’Athènes, cherchait éperdument, lanterne à la main, en plein jour, à midi plus précisément, un homme. Oui, un homme, qui soit authentique, bon et sage.
Personnellement, je suis, les mains vides et sans ornement apparent, en quête d’un monde nouveau et meilleur. Un monde qui soit vrai, beau et fraternel. Un monde qui soit « la lanterne », comme modèle et référence.
N’est-on pas peut-être, tous les deux, en fin de compte, abstraction faite de l’écart des époques, des lieux et des personnes, à la recherche du même objectif ? À la recherche du même dessein (utopique vraisemblablement ?), pour notre humanité en détresse !
Michel Antoine AZAR
Avocat à la Cour
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