Une présentatrice de la télévision d’État iranienne lors du journal en direct, au moment où la chaîne est visée par une frappe israélienne, le 16 juin 2025, en Iran. Capture d'écran
Dans le contexte de la guerre entre Israël et l’Iran, plusieurs agences de presse iraniennes sont quotidiennement citées par les médias internationaux comme sources d’information. L’accès à la majorité de leurs sites web reste toutefois impossible en ce moment, en raison d'une coupure totale d’internet imposée depuis jeudi par les autorités iraniennes. Quelles sont ces agences et de qui dépendent-elles ? L’Orient-Le Jour fait le point.
L'IRIB, la radio-télévision d’État
L'IRIB (Islamic Republic of Iran Broadcasting) est l’organisation médiatique publique iranienne, gérée par l’État et créée peu après la révolution islamique de 1979. L’article 175 de la Constitution garantit à l'IRIB la liberté d’expression et de diffusion des idées « dans le respect des critères islamiques et de (la promotion de) l’intérêt du pays », selon son site. Cet article indique aussi que la nomination et la révocation du directeur de l'IRIB relèvent de l'autorité du guide suprême. Le fonctionnement de ce média est supervisé par « un conseil composé de deux représentants du président, du chef du pouvoir judiciaire et de l’Assemblée consultative islamique ». Le bâtiment de la chaîné a été touché le 16 juin par une frappe israélienne, interrompant la diffusion en direct alors qu'une présentatrice critiquait vivement Israël à l'antenne.
L'IRNA, l’agence de presse de la République islamique
Fondée en 1934 par le ministère des Affaires étrangères iranien sous le nom de Pars Agency et rebaptisée après la révolution, l'IRNA (Islamic Republic News Agency) est considérée comme une agence de presse officielle progouvernementale. Elle est financée par le gouvernement et dirigée par le ministère de la Culture et de l’orientation islamique.
ISNA, l'organe des étudiants
L'ISNA (Iranian Student’s News Agency), créée fin 1999 et basée à Téhéran, est tenue en majorité par des étudiants et est en partie financée par des fonds gouvernementaux ainsi que par l'organisation étudiante ACECR (Academic Center for Education, Culture and Research). Cette agence a été fondée par Abolfazl Fateh, journaliste et ancien collaborateur de l'opposant Mir Hossein Moussavi, traduit en justice à plusieurs reprises, notamment pour un reportage sur Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix et militante des droits de l'homme. Souvent citée par les principales agences de presse internationales, cette agence iranienne est largement considérée comme « une source d'information politiquement modérée ».
L'ILNA et les syndicats
ILNA (Iranian Labour News Agency) a été fondée en 2003 et appartient à la Maison des travailleurs, un syndicat contrôlé par le gouvernement avec pour devise « un discours axé sur la justice ». Il est considéré comme proche du mouvement réformateur.
Fars, Tasnim et Sepah News
Fars, fondée en 2003, et Tasnim, créée en 2012, sont des agences dites semi-officielles, considérées proches du Corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne. Ces agences sont toutes les deux visées par des sanctions américaines. Le site web de Tasnim est l’un des rares accessibles actuellement, en dépit de la coupure totale d’internet imposée. Sepah News, elle, est une agence qualifié de bras médiatique du CGRI.
Mehr News Agency
Fondée en 2003, Mehr News Agency est également considérée comme une agence semi-officielle, sponsorisée par le gouvernement iranien mais appartenant à l’Organisation de propagande islamique (Islamic Development Organisation), entité juridique indépendante dirigée par le guide suprême. La MNA dispose de cinq centres dans différentes régions du pays. L’agence a été qualifiée par la Ligue anti-diffamation (organisation non gouvernementale basée aux États-Unis dont l’objectif est de combattre l’antisémitisme, NDLR) de « porte-voix pour les négationnistes notoires de l'Holocauste », suite à la publication d'entretiens avec différentes personnes négationnistes, dont le Français Robert Faurisson.