
Le ministre de la Défense, Michel Menassa ( à gauche ) avec le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, à Yarzé, le 19 juin 2025. Photo tirée du compte du ministère libanais de la Défense
Le ministre de la Défense, Michel Menassa, a reçu jeudi à Yarzé le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, qui a affirmé que l’ONU « intensifie ses contacts à l’échelle internationale afin de garantir le renouvellement du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) », prévu en août.
Lors de cette rencontre, tenue en présence du général Aroldo Lázaro, commandant de la Finul, le ministre libanais a souligné « l’importance de préserver le rôle de la Finul dans le maintien de la sécurité et de la stabilité », réaffirmant « l’engagement total de l’État libanais envers la résolution de l'ONU 1701 », indique le compte X du ministère. M. Menassa a remis l’écusson du ministère de la Défense au général Lázaro, dont la mission s’achève au début de la semaine prochaine, « en signe de reconnaissance pour son rôle et sa coopération durant son mandat », ajoute la même source.
En visite à Beyrouth depuis mercredi, Jean-Pierre Lacroix avait rencontré plusieurs hauts responsables libanais, dont le président de la République, Joseph Aoun, au palais de Baabda, le Premier ministre, Nawaf Salam, au Grand Sérail, ainsi que le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné. Le chef de l'État a affirmé mercredi au responsable de l'ONU que Le Liban est attaché au maintien de la Finul au Liban-Sud et à l’application de la résolution 1701 en coordination avec l’armée libanaise, en vue de préserver la stabilité du Liban-Sud qui est « devenue cruciale non seulement pour le Liban, mais pour toute la région ».
Le déplacement de M. Lacroix au Liban intervient à quelques semaines du débat qui devrait avoir lieu à l’ONU en vue d’une éventuelle reconduction du mandat de la Finul.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, stipule la création d’une Finul renforcée au Liban-Sud. Cette même résolution a de nouveau servi de base à l'accord du cessez-le-feu du 27 novembre 2024 entre les mêmes belligérants, mais la communauté internationale insiste cette fois pour la mise en application d’une autre de ses dispositions, relative au monopole des armes par l’État libanais, ce qui implique de facto le désarmement du Hezbollah.
Ces dernières semaines, des clashs entre des « habitants » de certains villages du Sud et des patrouilles de la Finul ont éclaté à plusieurs reprises, en guise de protestation contre ce que certains d’entre eux dénoncent comme des «patrouilles sans coordination avec l’armée». Certains y voient un message du Hezbollah, dont ces régions sont généralement le fief, contre la présence de la Finul. Néanmoins, selon un communiqué publié par le parti chiite le 11 juin, le chef de son groupe parlementaire Mohammad Raad a affirmé que « le parti soutient la position de l’État libanais en faveur du renouvellement du mandat de la Finul ».