
L'ancien ministre de l’Économie, Amine Salam. Photo d'archives ANI
La procureure financière par intérim Dora el-Khazen a engagé lundi de nouvelles poursuites contre l’ancien ministre de l’Économie Amine Salam, son frère et associé Karim Salam, son conseiller Fadi Tamim, ainsi qu’Elie Abboud, président du Syndicat des experts-comptables agréés, pour des accusations de corruption, détournement de fonds publics et enrichissement illicite. Dora el-Khazen a transmis le dossier au premier juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halaoui, qui devrait interroger les principaux accusés jeudi, selon l’Agence nationale d’information (Ani, Officielle).
Amine Salam et son frère, Karim Salam, sont détenus respectivement depuis le 11 juin et le 8 avril. L'ex-ministre, en poste entre 2021 et 2025 dans le gouvernement de l’ex-Premier ministre Nagib Mikati, est le premier ancien ministre à être arrêté depuis le début en 2019 de la grave crise économique qui secoue le Liban.
Dans ses poursuites, la juge a accusé les quatre prévenus de « détournement et dilapidation de fonds publics, faux et usage de faux, chantage et perception de pots-de-vin de la part d’organismes de sécurité sociale, enrichissement illicite, violation de la loi sur la déclaration de patrimoine, de la loi de lutte contre la corruption dans le secteur public et de la loi relative à la Commission nationale de lutte contre la corruption », poursuit l'Ani. La juge el-Khazen a également demandé l’émission de mandats d’arrêt à leur encontre conformément aux chefs d’accusation.
Ces faits sont reprochés à Amine Salam par la commission parlementaire de l’Économie présidée par Farid Boustany, qui avait présenté, il y a plus de deux mois, une demande d’ouverture d’une information judiciaire, l’accusant notamment d’avoir conclu des contrats avec des entreprises étrangères pour des montants exorbitants en comparaison des services rendus et d’avoir utilisé à des fins personnelles des fonds de la Caisse de cotisation des sociétés d’assurances, placée sous la tutelle du ministère.
Le procureur général près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar, avait ordonné mercredi l'arrestation de l’ancien ministre de l’Économie Amine Salam. Ce dernier avait été interrogé à plusieurs reprises pendant le mois de mai par M. Hajjar, puis laissé libre sous caution d'élection de domicile, mais soumis à une interdiction de voyager. Le 2 juin, le chef par intérim du Contentieux de l’État, le juge Claude Ghanem, avait déposé une plainte auprès du parquet de cassation, dirigé par le procureur Hajjar, contre Amine Salam, suite à une demande du ministre actuel de l'Économie, Amer Bsat. Karim Salam est, lui, détenu depuis début avril à la suite de poursuites engagées par le parquet financier. Le 13 mai, la Chambre d’accusation de Beyrouth, présidée par le juge Maher Cheaito, avait annulé une décision antérieure du premier juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halaoui, qui avait ordonné sa libération sous caution. Malgré l'appel de Karim Salam contre cette décision, la Chambre d’accusation avait tranché en faveur du parquet, décidant de le maintenir en détention.
Bon debut. Mais de la taille des petits poissons rouges. A quand les gros beluga!!?
22 h 49, le 16 juin 2025