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Économie - Crise financière

La délégation du FMI « accorde beaucoup d’importance au dossier libanais »

La délégation présidée par Ernesto Ramirez-Rigo a été reçue par le président de la République Joseph Aoun mardi.

La délégation du FMI « accorde beaucoup d’importance au dossier libanais »

Le logo du FMI à l’entrée du siège du Fonds à Washington. Photo d’archives AFP

Arrivée à Beyrouth le 28 mai pour une semaine de réunions consacrées au dossier des réformes, la délégation du Fonds monétaire international (FMI) présidée par Ernesto Ramirez-Rigo a entamé une dernière tournée auprès des responsables libanais avant son départ prévu, en principe, jeudi. Une réunion élargie dressant le bilan de cette semaine est programmée jeudi matin au Grand Sérail, selon nos informations.

Peu de détails concrets ont filtré des entretiens menés jusqu’ici par le chef de mission pour le Liban et les experts du FMI. Ce dernier a réitéré, à l’issue d’une rencontre au palais de Baabda avec le président de la République Joseph Aoun, « la volonté du FMI d’aider l’État libanais dans le processus des réformes économiques et financières qu’il a déjà lancées, lesquelles viennent s’ajouter à son soutien des dernières années ». 

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Le responsable a également affirmé que l’instance financière « accorde beaucoup d’importance au dossier libanais, surtout depuis les mesures prises par le gouvernement pour amorcer des réformes dans le domaine financier ». Une déclaration mesurée, qui laisse entendre que l’organisation considère que les autorités œuvrent à faire avancer les choses – une position contrastant, du moins jusqu’à présent, avec les déclarations plus critiques formulées auparavant, notamment durant les derniers mois du mandat du gouvernement de Nagib Mikati.

« Faciliter la mission » du FMI

Face à Ernesto Ramirez-Rigo, le président Aoun a affirmé que l’État libanais « apportera tout le soutien nécessaire à la délégation du FMI afin de faciliter sa mission au Liban, compte tenu des circonstances que traverse le pays ». Il a également mis en avant la coopération entre le gouvernement et le Parlement en vue d’achever les réformes, « qui répondent à un besoin libanais avant d’être une exigence de la communauté internationale ».

La délégation, accompagnée du représentant résident du FMI au Liban, Federico Lima, s’est également rendue au Grand Sérail pour faire son compte rendu au Premier ministre Nawaf Salam. Selon un bref communiqué, « les discussions ont porté sur l’état des négociations et des échanges en cours avec les différentes parties libanaises, ainsi que sur les réformes nécessaires pour avancer vers la signature d’un accord avec le FMI ».

Un communiqué tout aussi sommaire, évoquant des discussions sur « la situation financière et économique et l’agenda de travail du Fonds au Liban », a également été publié à l’issue de la visite de la délégation à Aïn el-Tiné pour rencontrer le président du Parlement Nabih Berry.

La délégation n’est pas repassée voir le ministre des Finances Yassine Jaber, qu’elle avait déjà rencontré au cours des derniers jours. Celui-ci avait conduit un groupe de représentants libanais à Washington en avril pour une précédente session de réunions avec des responsables du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et d’autres parties prenantes suivant de près le dossier libanais. Le ministre est actuellement au Caire, où il a participé à la conférence annuelle du Metac, le bras technique du FMI centré sur les missions d’assistance dans la région, selon un communiqué de son ministère.

Il a également tenu une réunion de travail avec son homologue égyptien, Ahmad Kouchouk, afin d’examiner les bases d’une coopération bilatérale dans plusieurs domaines économiques et financiers jugés vitaux, et a annoncé la tenue, le 5 juillet prochain au Caire, des réunions de la commission mixte libano-égyptienne, auxquelles participeront plusieurs ministres des deux pays.

La délégation a enfin rencontré des membres des organismes économiques, principaux représentants du patronat au Liban, au siège de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban. Selon l’Association des industriels, « les discussions ont porté principalement sur les questions liées aux réformes, notamment la restructuration du secteur bancaire, la réduction du déficit financier et certaines conditions nécessaires pour parvenir à une relance rapide de la situation financière et à une croissance économique durable ».

L’organisation, qui avait défendu par le passé certaines approches pour absorber les pertes du Liban, lesquelles n’ont pas été jugées envisageables par le FMI, a réitéré devant la délégation « l’importance de relancer la croissance économique, de reconstituer les dépôts et de préserver le secteur bancaire, ces éléments constituant la base des réformes attendues ».

Plongé dans une crise inédite depuis 2019, le Liban a renouvelé en février dernier sa demande d’accès à un programme d’assistance financière du FMI. Cette démarche a permis de relancer un processus initialement amorcé en 2020, mais qui n’a jamais abouti, en grande partie en raison de la résistance d’une frange de la classe politique et bancaire à toute solution qui ne ferait pas reposer la totalité – ou la majorité – du fardeau des pertes financières accumulées sur l’État, et donc sur le contribuable. La dynamique semble avoir changé depuis l’arrivée du tandem Aoun-Salam, même si rien n’est encore joué. 

Arrivée à Beyrouth le 28 mai pour une semaine de réunions consacrées au dossier des réformes, la délégation du Fonds monétaire international (FMI) présidée par Ernesto Ramirez-Rigo a entamé une dernière tournée auprès des responsables libanais avant son départ prévu, en principe, jeudi. Une réunion élargie dressant le bilan de cette semaine est programmée jeudi matin au Grand Sérail, selon nos informations.Peu de détails concrets ont filtré des entretiens menés jusqu’ici par le chef de mission pour le Liban et les experts du FMI. Ce dernier a réitéré, à l’issue d’une rencontre au palais de Baabda avec le président de la République Joseph Aoun, « la volonté du FMI d’aider l’État libanais dans le processus des réformes économiques et financières qu’il a déjà lancées, lesquelles viennent...
commentaires (5)

L'executif n'a pas encore compris que la responsabilité de redresser le pays lui incombe, à lui seul. Les présidents attendent que la manne leurs tombe du ciel. Pathétique.

Raed Habib

10 h 31, le 04 juin 2025

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Commentaires (5)

  • L'executif n'a pas encore compris que la responsabilité de redresser le pays lui incombe, à lui seul. Les présidents attendent que la manne leurs tombe du ciel. Pathétique.

    Raed Habib

    10 h 31, le 04 juin 2025

  • et pour cause : les energumenes libanais qui lui font face sont une espece ultra rare, que les delegues du FMI sont vivement interresses a analyser

    L’acidulé

    09 h 52, le 04 juin 2025

  • Il ne faut pas s'endetter de nouveau du FMI. Il faut s'inspirer de leurs conditions sans prendre leur 3milliards. Leurs 3 milliards partiront en fumée en 18mois et on entrera dans un cycle vicieux d'endettement pendant des decenies a l'instar de l'Argentine. Il faut simplement apprendre aux politiciens a travailler avec un budget balancé, sans dettes.

    ..... No comment

    09 h 14, le 04 juin 2025

  • On se demande pourquoi cette attention. Ils doivent savoir deja que les responsables Libanais sont insinceres et des cancres.

    hrychsted

    08 h 31, le 04 juin 2025

  • Le maintien de la circulaire scelerate 151 qui insraure deux taux de changes etait redhibitoire pour le FMI. Pourtant, les "nouvelles" autorites monetaires et financieres (le couple Jaber - Souhaid) poursuit la meme politique que la canaille qui les a precede.

    Michel Trad

    14 h 55, le 03 juin 2025

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