
Deux hommes nettoient les sièges de la Cité sportive Camille Chamoun avant le coup d'envoi de la 12e Coupe d'Asie de football, le 6 août 2000 à Beyrouth. Photo d'archives AFP
Des chants pro-Hezbollah ont été scandés vendredi à l'arrivée du Premier ministre Nawaf Salam à la Cité sportive Camille Chamoun pour assister au premier match du championnat libanais de Premier League après la réouverture à Beyrouth de ce stade emblématique.
Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des spectateurs criant : « Nawaf, écoute attentivement, au nom de Dieu et de Sayyed Hassan » et « Labbayka ya Nasrallah [À tes ordres, Nasrallah] ». Certains ont également scandé : « Sioniste, sioniste, Nawaf Salam est un sioniste ».
Le Premier ministre a par la suite écrit un message sur son compte X après le match, dans lequel il n'a pas fait directement mention des chants à son encontre, mais évoqué l'« unité » et la « fraternité entre tous ». « C'est avec grand plaisir que j'ai participé à la résurrection de la Cité sportive Camille Chamoun à Beyrouth, où les activités sportives recommencent à incarner l'esprit d'unité et de fraternité entre tous », a-t-il écrit. « Le sport n'est pas seulement une compétition, mais un pont qui rassemble les gens indépendamment de leurs affiliations, éliminant les barrières et renforçant les liens d'amour et de paix ».
Le Hezbollah s'indigne
Prenant aussitôt ses distances face aux slogans scandés par ses partisans, le Hezbollah a dénoncé dans un communiqué ce comportement, estimant qu'il va à l'encontre de l'unité nationale. « Les slogans lancés depuis les tribunes de la Cité sportive et les accusations à l'encontre du Premier ministre Nawaf Salam sont condamnables et inacceptables, et vont à l'encontre des intérêts nationaux ainsi que de l'éthique sportive », a souligné le parti chiite. Il a également estimé qu'ils « ne servent pas le processus de consolidation de l'unité nationale et de la stabilité interne dont le pays a besoin dans le processus de construction de l'État et de réforme ». « Nous appelons tous les Libanais à faire preuve du plus haut degré de responsabilité nationale et à ne pas se laisser entraîner dans des slogans provocateurs et offensants qui ne feront qu'accroître les tensions et les divisions, en particulier à ce stade où se poursuit l'agression israélienne contre le Liban », a conclu le Hezbollah.
De son côté, la ministre de la Jeunesse et des Sports Nora Baïrakdarian a estimé que « le retour à la vie de la Cité sportive Camille Chamoun porte un message à tout le Liban et aux athlètes ». Qualifiant ce stade de « symbole de l'unité nationale », elle a également adressé un message à la jeunesse, estimant qu'elle constitue « une priorité, voire la pierre angulaire de sa politique ».
La ministre avait annoncé mercredi « le retour à la vie de la Cité sportive Camille Chamoun », avec le match inaugural entre Ansar et Nejmeh, après six ans de fermeture et de délabrement, aggravé par l'explosion au port de Beyrouth en 2020.
Inauguré en 1957, ce stade appartenant à l'État accueillait autrefois les événements sportifs et culturels les plus importants de la région. Les funérailles de l'ex-chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué en septembre dans une frappe israélienne, ont eu lieu à la Cité sportive en février, avec près d'un million de participants. Pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah (2023-2024), il a été transformé en refuge pour les déplacés et a accueilli près de 1 000 personnes.
Historiquement et naturellement, dans un troupeau les moutons bêlent en unisson puis se ffont tabasser ou même sacrifiés... Nawaf ou pas, mouton fait ce que mouton sait.
14 h 29, le 29 mai 2025